Le wecena sur Planète Terra : qui sera le premier mécène ?

Planète Terra, c’est le site Web d’actualité du développement durable, petit frère du magazine Terra Economica. Planète Terra consacre un article à Wecena dans le cadre de sa présentation des projets soutenus par l’incubateur social Antropia (ESSEC/Caisse d’Epargne).

J’en profite pour rebondir sur la fin de l’article :

Mais aucune SSII n’a encore signé avec Wecena. Les circuits de décision sont longs. « Je les travaille au corps » assure Jean Millerat.

En effet, ça fait bientôt 2 ans que je me consacre à temps plein à ce projet. Environ 9 mois pour amorcer le dispositif, identifier les premiers projets associatifs et atteindre les premiers contacts sérieux avec des directions de moyennes et grosses SSII. Puis 1 an de travail avec ces directions pour les préparer à franchir le pas. Faut-il s’étonner qu’aucune SSII n’ait encore signé ?

Je vous avoue que, moi aussi, je commence à trouver le temps long… Après tout, il faudra bien que, d’une manière ou d’une autre, je nourisse ma famille nombreuse lorsque j’aurai épuisé mon financement actuel ! A force de croiser les doigts pour un démarrage « dans les semaines qui viennent », je me demande si je ne vais pas me faire des noeuds et avoir quelques difficultés pour taper au clavier.

D’un côté, il y a des raisons de douter du succès et je vais partager avec vous 3 histoires de SSII qui hésitent et n’arrivent pas (encore) à passer à l’acte :

La 1ère SSII emploie quelques milliers de consultants. Après plusieurs mois de préparation avec la responsable communication et mécénat, nous arrivons en septembre 2008 et avons obtenu l’accord de principe des principales directions de la boîte : managers de business units, direction financière, direction développement durable du Groupe, direction RH… Le DG est bienveillant. On envisage une signature « pour octobre, novembre ou décembre, le temps de prendre le DG entre 4-zyeux pour lui demander son feu vert final ». Mais la crise éclate, un gros projet interne prend du retard et bloque les nouvelles initiatives, le DG se met à douter (ne devrait-on pas plutôt essayer de faire faire de la recherche à nos intercontrats pour obtenir du crédit d’impôts recherche ?)… Le projet de signature est repoussé aux calendes grecques alors que j’y avais cru pour fin 2008. Glurps.

Deuxième SSII, deuxième histoire, également quelques milliers de consultants. Le président est très intéressé et souhaite démarrer quelque chose. Il exprime sa préférence pour l’un des projets bénéficiaires. Mais attention, « ne dites pas à mes managers qu’il s’agit d’un petit projet pilote » cela risquerait de les démotiver. Un an plus tard et malgré RDV et échanges par email, la responsable mécénat n’a toujours pas eu le temps d’étudier de près « les aspects administratifs et financiers » du wecena et le projet semble dans les choux. Déception.

Troisième SSII, quelques centaines de consultants, un comité de direction super-dynamique et qui m’accueille dès les jours suivants notre prise de contact. Je leur envoie la liste des projets à soutenir mais ils n’ont pas assez de compétences « nouvelles technologies » actuellement en disponibilité. En effet, il y a peu de demandes pour de compétences AS/400 ou mainframe dans le monde de l’innovation sociale. Qu’à cela ne tienne, je leur trouve un projet ne nécessitant aucune compétence nouvelles technologies. Quand est-ce qu’on démarre ? Je relance une dizaine de fois. Ils ne semblent plus avoir de raisons d’hésiter mais… 3 mois plus tard et c’est toujours le silence radio (ou presque, cf. plus bas).

Alors, on peut se permettre de douter n’est-ce pas ?

Oui, mais… la première qualité de l’entrepreneur serait, paraît-il, la perséverance. En plus, dans l’économie de communion, on n’oublie pas que l’on n’est pas seul aux commandes de sa boîte : il y a beaucoup de soutien, de sympathie et d’amour porté à ce projet. Certains croient même que j’ai un associé invisible qui me porte sur ses épaules ! :)

Plus concrètement, j’ai de bonnes raison de rester optimiste :

La première SSII vient de reprendre contact avec moi et nous envisageons ensemble une nouvelle manière de fonctionner : si ils me donnent un très fort engagement de volume et de durée ne pourrais-je pas minorer mes marges de sécurité (me permettre d’embaucher avec moins de risque par exemple) et, du coup, proposer une offre encore plus attrayante pour les aider à franchir le pas ?

La responsable administrative et financière de la troisième SSII me l’a promis : son directeur général va me rappeler dans la semaine pour me dire si oui ou non ils sont partants.

Et puis, je gardais le meilleur pour la fin, il y a d’autres SSII en course :

  • suite à mon passage dans 01 Informatique et sur BFM Radio, le DG d’une SSII d’envergure mondiale me convoque avec son bras droit, demain après-midi, pour envisager un démarrage prochain,
  • plusieurs SSII de taille moyenne (quelques centaines de consultants) étudient encore mon offre et je dois les relancer,
  • surtout, une quatrième grosse SSII de plusieurs milliers de consultants, avec laquelle je suis en relation depuis un an, arrive au bout de son processus de décision : le comité exécutif a donné son feu vert, les représentants du personnel ont été consultés, le président a annoncé l’ouverture prochaine du wecena pour leurs intercontrats, nous peaufinons les conventions avec les associations bénéficiaires et préparons un joli PDF pour les managers de manière à leur rappeler tous les aspects du processus de gestion du volontariat automatisé via wecena.com ; la directrice communication prévoit une page spécial wecena dans son journal interne de mi-juillet 2009 en espérant pouvoir y mettre les témoignages des premiers volontaires !

Comme dirait ma moitié, tant qu’il n’y a pas un sous qui arrive en banque, on ne peut être sûr de rien. Mon papa, un peu plus optimiste (quoique aussi prudent) me demandait quand il pourrait sortir la bouteille de champagne. Je lui demande d’attendre l’arrivée effective du premier volontaire sur l’un des projets qui bénéficient du wecena. Alors, les paris sont ouverts, qui sera la première société à apparaître dans la catégorie « Mécènes » (à surveiller sur wecena.com!) et quand ? Un volontaire de la 4ème SSII dès mi-juin ? La 3ème SSII dès courant mai ? Une SSII mystère dès juillet-août ? Personne parce que la grippe de porcinet va tous nous tuer cet été ?

Le wecenat c’est sans t: wecena tout court

Si vous lisez ce message, c’est que vous êtes un être humain. Dommage pour vous (grippe mexicano-porcine, etc.). En fait, ce message s’adresse à Google, au cas où des futurs grippés lui demanderaient des infos sur le wecenat avec un t. Grippe, ou pas grippe, cher Google, le wecena, c’est santé. Qu’on se le dise. Désolé pour cette interruption.
Le wecena (et non pas le wecenat), c’est le mécénat de compétences informatiques sur intercontrats.

« SSII: 3 solutions pour réduire les intercontrats » (01 Informatique)

01 Informatique fait sa Une, cette semaine, avec le wecena dans un dossier : « Trois pistes pour réduire les intercontrats dans les SSII« . Les 2 autres pistes sont le chômage partiel et le prêt de salariés à un partenaire qui en aurait besoin au sein d’un même pôle de compétitivité (pour les SSII qui en font partie).

La piste wecena a pour avantage de créer de la valeur en termes de motivation, de fidélisation, de sens donné à son métier et d’image d’entreprise citoyenne au plus fort de la crise. Et, surtout, le wecena contribue à résoudre des problèmes majeurs de notre société : accessibilité et handicap, accès au savoir et éducation, santé, lutte contre la pauvreté, insertion et création d’emplois, … bref, le wecena rajoute une sacré dose d’humain dans les intercontrats.

Notez que je serai également interviewé sur BFM jeudi 23 avril 2009 à 23H (émission 01 Business, téléchargeable en podcasts).

Dans le même numéro 1990 du 16 avril de 01 Informatique, il y a également une enquête intéressante sur les logiciels libres avec un spectre assez large d’interviewés, d’Alexandre Zapolski (Linagora) à Frédéric Couchet (April / FSF France).

Tant que j’y suis, dans le numéro précédent, on pouvait lire un écho du post de Christian Fauré sur « la prolétarisation dans les sociétés informatiques ». Petite anecdote à ce sujet : étant donnée la durée forcément imprévisible et courte des intercontrats mis à disposition du monde associatif via le wecena, certaines de mes associations clientes commencent à parler des volontaires sous le terme d' »ouvriers Bac+5″. En effet, le plus simple pour elles est de commencer par leur confier des tâches pour lesquelles elles seront sûres que les volontaires pourront se rendre utiles dès les premières 48H de présence.

Exemples de travaux de ce type récemment évoqués avec les associations :

  • référencer sur informatique un stock de 100.000 livres destinés à l’envoi en masse à des bibliothèques locales de pays du tiers-monde (Afrique, Haïti…)
  • permettre à des enfants handicapés de rester dans des classes « normales » en rendant accessible sur informatique les centaines de pages des manuels scolaires utilisés par leur enseignant habituel (eh oui, qui dit handicap et « manuel pour handicapé » dit aussi « difficulté pour rester dans la classe où un manuel non spécialisé est utilisé »… pouvoir poursuivre une scolarité normale malgré un handicap tient parfois à peu de choses)
  • initier à l’informatique 1.000 bénévoles qui sont des employés à la retraite et ne sont pas à l’aise avec l’informatique

Bref, avec le wecena aussi les tâches proposées au volontaire sont parfois relativement « ouvrières ». Mais à la différence des tâches plutôt déshumanisantes dans un environnement de génie logiciel industrialisé, il s’agit avec le wecena de permettre à un consultant AS/400 en intercontrat de pouvoir, lui aussi, servir une grande cause alors que son expertise AS/400 ne rencontre pas (ou peu) de besoins réels dans le monde de l’innovation sociale. Il s’agit, pour les associations, de pouvoir profiter de la motivation et de la bonne volonté de tout volontaire en intercontrat quelque soit son expertise. Notez quand-même qu’on a aussi des besoins beaucoup plus « classiques » de conseil en architecture, de développement Web, de conception de base de données, d’administration système & réseau, etc. Les volontaires motivés et qui ont les compétences pointues dont les assos ont justement besoin sont les bienvenus !

Mais le rapprochement entre l’expression « ouvriers Bac+5 » que j’ai entendu de la bouche de responsables associatifs (sans mépris aucun, au contraire) et la tendance à la prolétarisation dans certains environnement de développement m’a amusé.

Que puis-je faire pour vous ?

[Vous pouvez télécharger mon CV 2009 au format PDF en cliquant ici. Pour une version plus complète, lisez la suite…]

Vous envisagez de vous fier à mes compétences, de faire affaire avec moi et j’ai bien envie de vous y encourager. Se vanter, c’est obscène mais se vendre, c’est nécessaire… Alors je vais me permettre de vous faire l’article, de faire ma pub éhontée devant vos yeux que j’espère indulgents et ébahis : mon parcours professionnel, mes domaines de compétences, mes principales réalisations.

L’exercice n’étant pas évident sur un blog (ni ailleurs, d’ailleurs), veuillez pardonner ma maladresse certaine, mon regretté pédantisme et les prétentions forcées qui s’ensuivent.

Mon parcours professionnel

De 1994 à 1998, l’Ecole Centrale de Lille, le Val Fourré, le CEA, la délégation interministérielle à la ville

De 1994 à 1998, j’obtiens le diplôme d’ingénieur à l’Ecole Centrale de Lille et j’y multiplie mes premières expériences : consultant nouvelles technologies auprès de PMEs européennes, chercheur en ingénierie de la connaissance pour EDF, administrateur réseau pour les élèves de l’école. Stagiaire au sein des quartiers sensibles du Val Fourré, j’invente et j’expérimente des technologies hypermédias pour la communication de proximité. Stagiaire puis consultant pour le Commissariat à l’Energie Atomique en France puis pour l’ONU et son Agence Internationale à l’Energie Atomique à Vienne, j’évalue les risques d’usage de l’Internet pour la prolifération nucléaire. En service civil à la délégation interministérielle à la ville et en tant que cofondateur d’une association nationale de soutien à l’insertion des jeunes des banlieues, je déploie de l’informatique et de l’Internet dans 10 quartiers en difficulté et en administration centrale.

1998 jusqu’à 2000 : ma première expérience d’entrepreneur

De 1998 à 2000, je me lance dans l’entreprenariat et je créé Reliance SARL avec un camarade de promotion de Centrale Lille : conseil en informatique et veille sur Internet pour de grands comptes du secteur public, de l’industrie et des télécoms. Mon associé et moi entrons malheureusement en conflit et nous devons nous séparer. Je liquide la société.

De 2000 à 2005 : je « webise » Saint-Gobain

En 2000, je rejoins la direction des systèmes d’information du groupe Saint-Gobain en tant que chef du groupe développements Web. Je transforme cette équipe de 5 développeurs Web en une « usine à projets » nouvelles technologies de 20 ingénieurs, consultants et chefs de projets. Je supervise la réalisation de 100 mini-projets intranet en 5 ans et je dirige le projet identités électroniques du groupe : 10 millions d’euros sur 8 ans pour authentifier, gérer et sécuriser l’identité électronique des 200.000 salariés auprès des 1000 systèmes informatiques du Groupe.

De 2005 à 2007 : vive la recherche dans les Motorola Labs

En 2005, je rejoins les laboratoires de recherche appliquée de Motorolaje dirige l’équipe française de recherche en systèmes de recommendations personnalisées pour applications mobiles et multimédia (Web 3.0 ?) : 7 chercheurs et ingénieurs de recherche spécialisés en apprentissage et raisonnement automatiques (machine learning), architectures distribuées (context-aware et agent-oriented), web sémantique et ingénierie de la connaissance (knowledge engineering).

Depuis 2007 : de l’innovation technologique pour l’innovation sociale, j’invente le wecena

En 2007, je quitte Motorola pour lancer une entreprise à vocation sociale: Wecena. Je conçois et j’implémente un modèle économique très innovant pour permettre au monde associatif d’appuyer leurs innovations sociales sur la créativité et les compétences technologiques des professionnels de l’informatique, sans que cela ne coûte un euro ni aux associations bénéficiaires ni aux SSII mécènes qui les soutiennent.

Mes domaines de compétences professionnelles

Mon parcours m’a permis d’exercer quatre domaines de compétences :

  • l’informatique,
  • le conseil,
  • le management
  • et l’innovation.

J’ai une bonne maîtrise des techniques informatiques depuis l’architecture applicative jusqu’au fonctionnel en intelligence économique et en knowledge management : ingénierie des connaissances pour les télécoms et l’industrie mais aussi intelligence économique et veille pour le tertiaire et le secteur public, travail collaboratif, portail et gestion de contenu Web pour les PME et les multinationales, intelligence artificielle et architectures de mobilité pour les téléphones et appareils multimédias. J’ai également une bonne expertise en gestion des identités électroniques (SSO, provisioning, méta-annuaires) pour sécuriser et faciliter les accès de 200 000 utilisateurs à 1000 systèmes informatiques (voir aussi ceci). Je sais analyser et concevoir des architectures informatiques complexes et durables pouvant nécessiter 20 serveurs répartis en plusieurs datacenters à travers le monde. Je maîtrise l’essentiel du génie logiciel et, en particulier, la conception et le développement Web orienté objet (Java, Python, Perl). Je suis un « champion » de l’open source.

En matière de conseil, je suis capable de mener des missions d’audit, d’analyse de données, d’évaluation de projets et de réorganisation de processus administratifs. Je sais mettre en ½uvre des méthode d’expression et d’analyse de besoins pour formaliser des cahiers des charges fonctionnels. Je sais former mes clients à ces méthodes et leur faire partager par une communication participative ma vision des meilleures options possibles. Ces missions de conseil peuvent m’amener à travailler avec jusqu’à 130 interlocuteurs par projet, représentant tous pays et toutes fonctions dans l’entreprise, depuis le directeur financier français jusqu’au technicien informatique tchèque en passant par le responsable de service RH anglais et les chercheurs américains ou indiens. Mes interlocuteurs peuvent également être des chefs d’entreprise d’insertion, des responsables associatifs ou des dirigeants de fondations d’utilité publique.

En matière de management, je peux diriger des projets informatiques et de conduite du changement complexes, pouvant requérir des investissements jusqu’à 10 millions d’euros et s’étaler sur 8 ans. Je suis capable de diriger des équipes techniques de 20 personnes en charge d’une multiplicité de petits projets, comme par exemple 20 projets menés de front, allant de 20 jours.hommes à 200 jours.hommes. Je mets en place les outils et procédures de contrôle de gestion qui me permettent de piloter ces activités de prestation de service. Je sais recruter et coacher des collaborateurs informaticiens de 20 à 40 ans aux profils variés : de l’ingénieur grande école à l’informaticien autodidacte en passant par le chercheur universitaire. Mais je sais aussi travailler en relation de soutien avec des personnes en situation difficile sur le plan psychologique ou social.

Mon coeur de métier, c’est l’innovation : savoir mener toutes les étapes du lancement d’une nouvelle activité depuis la veille jusqu’à la vente en passant si besoin par la création d’entreprise. Je sais conduire un processus de veille pour détecter l’émergence de techniques, d’usages ou de besoins dans les domaines du traitement de l’information et de la documentation, de la communication en ligne et de l’innovation sociale. Je sais inventer, expérimenter et évaluer des algorithmes, architectures et logiciels informatiques mais aussi des principes de management et des modèles économiques et fiscaux à la pointe de la recherche. Je peux produire des brevets et des publications scientifiques. Je suis capable de travailler mes inventions avec des publics très différents et multiculturels: depuis les grands comptes privés ou du secteur public jusqu’aux habitants de quartiers en difficulté. Je peux ensuite monter des business plan rigoureux et mobiliser des énergies pour trouver associés, financeurs, clients et partenaires. Je sais créer une entreprise ou une association. Enfin, je suis capable de manager et de vendre ces projets innovants ou les prestations associées à des grands comptes de l’industrie, des services ou du secteur public.

En résumé, je prétends être un entrepreneur capable de lancer des activités innovantes en lien avec les nouvelles technologies, de manager des équipes projet et d’accompagner des grandes organisations dans la conduite de changements, y compris lorsqu’il s’agit de relever des défis à forte ambition sociale.

Mes réalisations

Vous retrouverez le résumé de mes principales réalisations dans la rubrique « ma pub » de ce blog !

Donnez, c’est gratuit

Ces derniers temps, je découvre de multiples sites en ligne et hors ligne qui vous proposent de faire don de vos objets d’occasion à qui voudra les adopter. Un peu comme ebay mais sans les enchères et sans la carte bleue. Tour d’horizon :

  • Le pionnier américain, c’est sans doute freecycle : des listes de diffusions organisées géographiquement, vous dites ce que vous voulez donner et les gens intéressés passent chercher vos affaires au lieu de rendez-vous convenu.
  • Donnons.org c’est la même chose mais via le web plutôt que par mail.
  • Le Grand Don, c’est la même chose, mais sur un pont parisien plutôt que sur le Net.
  • Les Zones de Gratuité, c’est encore pareil, dans certains quartiers.
  • Et la Société Générale qui donne 5% de son capital à une ONG (le temps d’un 1er avril) ?

Après ça, pourquoi s’étonner que les entreprises engagées dans le mouvement de l’économie de communion décident de reverser leurs bénéfices aux plus pauvres ?

Logiciels de elearning

Parmi les associations qui bénéficient du wecena, il y en a plusieurs qui travaillent autour de problématiques de formation assistée par ordinateur (à distance ou non). Il est donc plus que temps que je fasse un petit tour des logiciels (libres) du domaine, dont j’entends régulièrement parler. Faisons-le point.

Il y a les plates-formes d’elearning (pour publier les contenus pédagogiques et gérer les parcours d’apprentissage), qu’on appelle également des Learning Management Systems (LMS) :

  • Moodle, anglo-saxon, une énorme communauté, toutes les fonctionnalités imaginables au prix d’une éventuelle complexité pour les nouveaux utilisateurs,
  • Claroline, une forte communauté francophone, un petit peu moins de fonctionnalités que Moodle, mais, prétend être, du coup, plus simple à utiliser,
  • Ganesha, bien moins populaire, ayant des soucis de site web et associé à un prestataire de service (c’est parfois un plus)
  • dans la communauté Plone, on trouve la plate-forme e-LECT et la plate-forme ZSchool (les deux supportent SCORM) mais ce n’est sans doute pas très répandu quoique probablement très pro (comme souvent dans les produits Plone) ; à titre anecdotique, j’aime bien la simplicité PloneQuiz

Ensuite, il y a les logiciels de création de contenus pédagogique (authoring tools) :

  • eXe (quelle idée d’avoir choisi un nom aussi mal référençable !) semble être le leader en terme de popularité
  • xerte, qui a l’avantage de produire des contenus exportables en Flash et offre beaucoup plus de types d’objets de base (images avec légendes, interfaçage avec flickr…) mais a pour énorme inconvénient de ne tourner que sous windows (dommage pour du libre…) !
  • pour les quiz, certains préfèrent utiliser directement le module de quiz de la plate-forme de formation
  • Didapage, le français, n’est pas libre (mais aurait vocation à rester gratuit ?)

Le standard le plus important pour garantir la portabilité des contenus pédagogiques d’un support LMS à l’autre, ça semble bien être SCORM.

Enfin, quand on fait de la formation informatique, on a souvent besoin de faire des videos de capture d’écran (screencast). Pour ce faire, sous linux ubuntu, il y a un logiciel libre super simple à utiliser (qui capture également les commentaires audio), c’est record-my-desktop. Dans une autre vie, j’avais utilisé pyvnc2swf sous Windows mais pyvnc2swf est franchement moins facile à utiliser que record-my-desktop (et je n’avais pas le son).

Conclusion, une bonne panoplie passe-partout, c’est Moodle + eXe + record-my-desktop. Les plus aventureux pourront tenter un e-LECT sur Plone à la place de Moodle. Les adeptes de la simplicité de paramétrage se sont satisferont d’un claroline à la place de Moodle.

Vous qui avez déjà de l’expérience en matière de e-learning, ai-je dit des bêtises ?

Economie de communion : les entrepreneurs témoignent

Tous les 6 mois, je participe à une rencontre d’entrepreneurs d’un mouvement d’inspiration chrétienne qui s’appelle « l’économie de communion« . Ce mouvement vise à introduire, dans la vie des entreprise, une économie et une culture du don désinteressé, du partage et de « l’amour réciproque » (faites à autrui ce que vous voudriez qu’on vous fasse, même si c’est le concurrent ou l’inspecteur des impôts!). En particulier, ces entreprises ont pour vocation de venir en aide aux plus démunis, notamment en partageant avec eux une partie des bénéfices annuels (le reste étant investi dans la croissance de l’entreprise et dans le développement de l’économie de communion). C’est la logique du profit au service des plus pauvres ! Ces rencontres d’entrepreneurs donnent l’occasion à chacun de témoigner de la manière dont s’inscrit l’économie de communion dans la vie de chaque entreprise, des difficultés rencontrées, des leçons apprises. Voici les témoignages que j’ai pris en note ce week-end. Les prénoms cités sont fictifs. Les titres sont de moi. :)

Découvrir l’être véritable… de son débiteur

Tom et son épouse ont prêté une importante somme d’argent à une connaissance. Mais leur débiteur ne les rembourse pas. Tom s’inquiète et craint d’être « roulé ». L’emprunteur n’est plus joignable. C’est la colère qui gagne. Plutôt que de se laisser emporter, Tom et son épouse décident de lui récapituler la situation sans animosité, par écrit, dans une lettre. A leur surprise, celui-ci réagit et leur téléphone. Il leur raconte son divorce et se dévoile dans ses faiblesses et ses difficultés. Il s’engage à rembourser. Tom se réjouit d’avoir pu « découvrir son être véritable ». Il se rappelle que Chiara Lubich, la créatrice de l’économie de communion, disaient que les Autres ont été créés comme un don que Dieu me fait.

Fraterniser avec l’ennemi

José a une activité de conception d’emballages. Il téléphone à un partenaire important, avec qui il entre habituellement en rapport de force et dont il doit exiger certaines ressources. Son interlocuteur, directeur commercial d’un grand groupe lui répond humblement et lui présente ses excuses pour son manque de réactivité, ce qui surprend José. José continue cependant sur le ton de l’exigence et de la négociation. Le directeur commercial l’informe alors qu’il va bientôt quitter son groupe. José réalise qu’il va perdre un interlocuteur de valeur et dont il avait l’habitude. Il essaie de rebondir sur l’occasion pour entrer en relation avec la nouvelle entreprise que son interlocuteur va rejoindre. La conversation quitte peu à peu le cadre professionnel pour devenir un échange inter-personnel. José découvre peu à peu l’être de son interlocuteur. Il fait l’effort de lui dire qu’il apprécie de pouvoir parler malgré leur situation professionnelle habituellement conflictuelle. Il réalise qu’ils coupent à la logique purement commerciale pour entrer dans le champ de la relation de personne à personne. Pendant quelques secondes, il a même l’impression de parler à un frère, au Christ ? Peut-être cette nouvelle dimension de leur échange va-t-elle lui permettre d’obtenir un nouveau client ? Il l’espère.

Passer outre les contrats

Pierre dirige une petite société d’édition. Dans ce secteur, les distributeurs de livres ont l’habitude d’exiger des cautions importantes aux éditeurs, de manière à pouvoir rembourser les invendus que les libraires pourraient leur retourner. Ainsi, la caution actuelle de Pierre auprès de son diffuseur s’élève actuellement à 130 k¤. Cette année, l’un des livres de Pierre se vend exceptionnellement bien. En conséquence, le contrat avec son diffuseur stipule qu’il va devoir porter sa caution à 214 k¤, pour couvrir les plus gros volumes distribués. L’interlocuteur de Pierre chez son diffuseur est un « gars réglo » mais qui reste habituellement dans une logique purement commerciale, contractuelle et « capitaliste ». Pierre ose cependant lui demander de faire un effort et d’accepter de lui rétrocéder 50k¤ de sa caution. A sa grande surprise, le distributeur accepte, alors que rien ne l’y forçait.

Découvrir son bailleur

Henri-Louis est locataire d’une maison. Habituellement, ses relations avec son propriétaire restent distante et il commence à s’énerver des fréquents travaux que celui-ci effectue dans la maison, dernièrement dans sa cave. Alors qu’il vient continuer ces travaux, Henri-Louis fait l’effort de lui proposer un café. Ils discutent alors de leurs vies personnelles pour la première fois. Le propriétaire évoque les relations humaines dans son entreprise. Henri-Louis lui parle alors de l’économie de communion et l’informe qu’il allait justement, dans quelques heures, se rendre au week-end semestriel de rencontre des entrepreneurs de l’économie de communion. Son propriétaire s’y intéresse. L’économie de communion permet à Henri-Louis de partager avec son propriétaire et d’étendre le champ de leur relation, ce dont il se réjouit.

Embaucher en aveugle ?

Mireille dirige une activité de paysagiste. Depuis deux ans, elle travaille avec un bureau d’études qui lui apporte quelque fois des affaires. Ce matin-là, elle passe la demi-journée avec ce sous-traitant pour aller chercher des plantes ensemble dans une pépinière. Dans la voiture, il lui avoue avoir actuellement des difficultés économiques. Or Mireille cherche justement un architecte/paysagiste pour renforcer son équipe. Au cours de la conversation, elle se sent en « communion d’âme » avec lui et a l’intuition qu’elle devrait l’embaucher sans même avoir eu recours à une étude de rentabilité. Trois mois plus tard, ils tentent le pari. Son embauche lui permet de pérenniser et de réguler ses revenus. Or c’est justement la crise qui s’annonce à ce moment-là. Mireille perçoit alors comme « un clin d’oeil » que le paysagiste nouvellement embauché réussit rapidement à apporter de nouvelles grosses affaires à l’entreprise, ce qui atténue significativement l’effet du début de crise.

Céder à l’incompétence ?

Fred est éleveur et songe à céder son exploitation. Il cherche un repreneur depuis quelques temps et a choisi un couple de candidats cet hiver. Ce couple manque cependant d’expérience pratique et Fred leur demande de travailler avec lui pour « se faire la main ». Cependant, le premier mois de travail en commun sur l’exploitation se révèle très difficile. En effet, le candidat repreneur fait preuve d’une très grande arrogance dans ses relations et ne cesse de « taquiner » Fred à toute occasion. Fred n’en peut déjà plus. Plusieurs fois par jour, il recourt à la prière. Il est pris d’un doute : ce couple a-t-il vraiment l’envergure nécessaire à la reprise de l’exploitation ? « Elle » ne s’en sort pas trop mal. Mais « lui », et son arrogance permanente ? Que faire ? Comment supporter cette expérience relationnelle douloureuse au quotidien ? N’est-il pas trop tôt pour porter un jugement sur leur compétence ? Au contraire, l’expérience professionnelle de Fred ne lui permet-elle pas de se forger une intuition déjà assez fiable ? Et la saison qui s’annonce n’est-elle pas déjà mise en danger par les mauvaises conditions de leur travail en commun ?

Décloisonner, déhiérarchiser les relations

Catherine dirige un cabinet de conseil. Elle apprend brusquement que son fils a un grave cancer mais qui pourrait être traité. Va-t-elle le dire à la famille ? ou leur épargner l’inquiétude ? Elle décide finalement d’en parler non seulement à la famille mais aussi aux amis, dans les associations où elle est présente. L’intervention chirurgicale se passe bien. La radiothérapie semble efficace mais la situation reste difficile. Doit-elle le dire à ses consultants ? Elle décide de leur en parler, un par un. En effet, la tension personnelle qu’elle ressent forcément risque de rejaillir sur le boulot. Et les membres de son cabinet se sont justement engagés à mieux exprimer leurs émotions et leurs ressentis pour améliorer leur performance. Alors elle en parle. Par exemple, avec cette consultante habituellement très distante et avec qui la relation a toujours été difficile. A sa surprise, cette conversation permet à la consultante de se livrer à son tour et de partager ses propres tensions personnelles et familiales. Catherine se sent en communion avec elle. Leur parole a été libérée malgré leur relation hiérarchique.

Exploser son client ou son devis

Thierry est artisan. Il a pris du retard dans l’établissement d’un devis pour un client « qu’il ne sent pas ». En effet, ce potentiel client se montre très directif dans ses demandes. Sur le lieu du chantier, au lieu d’exposer simplement le problème et de laisser Thierry proposer et argumenter, le prospect entre trop dans les détails et Thierry a l’impression qu’il veut lui apprendre son métier. Thierry en a franchement assez. Il se dit en son fors intérieur : « Seigneur, si il dit encore une seule phrase, j’explose ! ». Le client se tait. Thierry repart avec de la rancoeur. Il prépare cependant son devis et envisage d’y ajouter une petite phrase « … mais je n’ai pas le désir de travailler avec vous. » Sa fierté a été blessée et il a une intuition négative quant au déroulement de ce chantier. Il se demande : que ferait Jésus ? Dois-je ajouter cette phrase à mon devis ?

Le salarié dans toute sa faiblesse

Thierry est artisan. Il est inquiet pour l’un de ses hommes qui est un peu plus âgé que les autres et commence à montrer une mauvaise forme physique : il enchaîne les bourdes et a quelques problèmes d’audition. Les autres membres de l’équipe s’en plaignent. Alors Thierry « le prend entre quatre zyeux » pour lui faire part de ses inquiétudes. Puis il dit aux autres : « Dieu l’a mis ici pour nous ». Il leur explique : « C’est à nous de l’accompagner. » Il le compare a Jésus dans sa faiblesse. Ses gars sont athées mais ils savent à qui ils ont à faire !

Prier oui, mais insister aussi

Laurent se lance d’une activité agricole et dans l’exploitation d’une maison d’hôte. Il arrive en fin de travaux mais n’a presque plus de fonds. En effet, il vient de faire une erreur financière qui va bloquer ses fonds restant pour de nombreuses années alors qu’il en a justement besoin pour terminer son chantier. Il adresse une prière à Saint-Joseph (c’est justement le jour de la Saint-Joseph…). Il appelle le financier qui gère ses fonds et insiste pour essayer de faire corriger son erreur. Son financier refuse et lui dit qu’on ne peut plus rien faire, c’est trop tard. Il demande des conseils à Thierry, qui n’est pas loin de là. Laurent rappelle encore plusieurs fois son financier et insiste : ne peut-on vraiment pas trouver une solution ? Finalement, le financier trouve une solution et les fonds sont débloqués. Laurent est soulagé.

Se libérer à l’autre bout du monde

Sabine est consultante indépendante en gestion des ressources humaines. Son mari a rompu tout lien avec sa famille et son pays d’origine depuis plus de 38 ans. Mais il apprend que sa soeur est gravement malade. Sabine se prépare à argumenter pour le convaincre d’aller la voir. A sa surprise, il accepte sans hésiter et les voila partis, en 48H seulement, à l’autre bout du monde. Elle vit, avec son mari, la redécouverte, la rencontre, le pardon et une nouvelle paix intérieure. Stressée par son départ précipité, elle a emporté du boulot et s’apprête à travailler dans sa chambre d’hôtel. De l’autre côté du globe, elle réalise que son stress professionnel lui montre qu’elle veut prouver quelque chose, qu’elle n’est pas intérieurement libre par rapport à son travail. Elle retrouve alors une paix intérieure également sur le plan professionnel, qu’elle pense devoir à son « associé invisible » (Dieu) qui la libère des enjeux personnels par lesquels elle avait laissé son activité professionnelle être contaminée. Elle se réjouit que son associé invitisble soit venu avec elle en voyage, même au bout du monde.

Rétablir la justice

Véronique siège au conseil municipal de son village. Actuellement, l’un des adjoints est en train de se faire violemment exclure par tous les autres. On lui demande de ne pas assister à une réunion au cours de laquelle tous sont invités à énumérer les griefs à son encontre. Véronique vit cela comme une séance de « lynchage collectif ». Elle est choquée de la mauvaise foi de certains, se sent mal à l’aise et se demande comment vivre son engagement d’élue dans ces conditions. Comment rester calme ? Comment défendre l’adjoint victime de l’opprobe. Comment apaiser ? rétablir la vérité et la justice ?

Affronter la tempête sans boussole

Florian dirige une PME dans l’industrie mécanique. Actuellement, ça ne va pas fort. Il y a quelques mois, il a embauché une jeune contrôleuse de gestion, major de sa promotion, qui lui a été chaudement recommandée et semblait très prometteuse. Elle assure seul la comptabilité et la tenue des tableaux de bord de gestion alors que la responsable du service part en congés maternité. Pour limiter les risques de ces nouvelles responsabilités, il lui stipule clairement : « ne prenez surtout aucune initiative et tenez-moi au courant de toutes vos difficultés et de vos activités ». Les résultats de son travail semblent très « pro ». Les tableaux de bord sont clairs… mais leur contenu est totalement faux. Sa chef revient de congés et découvre l’ampleur du désastre. Incompétente, la jeune femme maintenait avec rigueur toutes les apparences du professionnalisme. Mais les ratios sont erronés, la trésorerie est dans un état catastrophique, les factures non comptabilisées sont retrouvées au fin d’un tiroir où elle les avait glissées ne sachant comment les traiter. C’est à ce moment que la crise mondiale frappe et que le carnet de commande entame une chute vertigineuse. Or l’activité de Florian est très sensible aux sous-charges. La jeune contrôle de gestion ne s’excuse pas. Son CDD n’est pas renouvelé. Les comptes ont plusieurs mois de retard, maintenant et il faut réparer les dégâts. Florian a l’impression d’arriver au coeur d’une tempête économique sans aucune boussole. Les clients reportent toutes leurs commandes et la catastrophe s’annonce parmi toutes les PME locales du secteur. Et dire qu’il était encore confiant il y a 6 mois de cela. Avec ses confrères dirigeants des entreprises du secteur, il fait circuler un mail d’invitation à dîner ensemble pour essayer de se remonter le moral les uns les autres…

Comptabiliser la communion ?

Gérard est consultant achats. Il n’entretient avec son comptable que des relations limitées aux besoins professionnels. Pour mieux comprendre l’activité et la gestion de Gérard, son comptable se renseigne : « C’est quoi cette histoire d’économie de communion ? » Gérard répond et apprécie de constater que la conversation et les échanges prennent peu à peu une tournure plus personnelle et moins déconnectée.

Gratte-moi le don !

José est agriculteur. Il a des copains qui n’ont plus les moyens de payer leur chauffage. Il aimerait bien les aides. Avec un pote, il achète régulièrement des tickets de loterie à gratter et ils se disent, à moitié pour rigoler, que, si jamais ils gagnent, ils partageront leurs gains avec des personnes démunies. Ce jour-là, il raconte la situation de ses copains et ils décident ensemble qu’ils leur donneront leurs gains. Ils achètent un ticket et commencent à gratter. Et ils gagnent justement la somme que José se disait qu’il voudrait donner à ses copains dans le besoin ! Ils leur font ce cadeau. Ce soir-là, José a senti « comme une présence » avec eux…

Croire au respect de la diversité

Christophe dirige une PME industrielle. Il y a trois ans, il a embauché une personne handicapée pour se charger de l’établissement des devis. Tous s’entendent bien avec elle et elle apprécie les horaires aménagés pour son handicap. Fort de cette expérience positive, et alors que la croissance est au rendez-vous, il embauche une jeune femme responsable logistique et qualité. Pourtant, le secteur est traditionnellement plutôt machiste et les relations hommes-femmes restent difficiles. Qui plus est, la jeune femme est d’origine maghrébine et elle doit s’imposer face à un collègue raciste. Elle y arrive. Plus tard, elle remercie Christophe « pour son respect ». Et elle lui confie « c’est la seule entreprise que j’ai faite où on respecte vraiment les gens. » Christophe a chaud au coeur.

Prévoir et apprécier le pain quotidien

Gérard dirige depuis peu une entreprise du bâtiment, spécialisée dans les bâtiments passifs, meilleurs pour l’environnement. Il a repris cette entreprise qui était en difficulté, grâce à des aides personnelles, publiques et bancaires. Ces aides lui ont donné de l’espérance. Il emploie 15 personnes, une trentaine avec les sous-traitants et interimaires. Il s’inquiète cependant du manque de visibilité sur l’activité à venir. Il regrette de ne pas déjà avoir les commandes jusqu’à la fin de l’année. Mais il s’en remet à Dieu. Dans la prière du Notre Père, ne demande-t-on pas « notre pain quotidien » ? On ne demande pas celui de demain mais celui d’aujourd’hui. Alors il s’efforce de rester patient et confiant.

Faire confiance à la famille

Gérard a repris une entreprise de bâtiment. Peu avant le bouclage financier pour assurer la reprise de l’entreprise, la crise financière mondiale se dévoile dans toute son ampleur. Un oncle de Gérard avait promis 50 k¤ mais il refuse maintenant de les débourser car ses actifs financiers perdent de la valeur et ils préfèrent les conserver sur le long terme. Le bouclage de Gérard est mis en péril. Va-t-il réussir à devenir majoritaire au capital de  l’entreprise qu’il s’apprête à reprendre ? Il appelle son ancien employeur d’il y a 10 ans. Celui-ci lui fournit 25 k¤. Il s’adresse aussi à un nouvel ami avec qui il partage quelques liens spirituels forts : celui-ci demande l’aide de sa mère qui accepte d’investir 30 k¤ dans l’affaire de Gérard. Gérard perçoit ces nouveaux apports comme des signes d’espérance malgré la tourmente économique qui s’annonce.

Couler à pic

La nouvelle crise économique mondiale fait penser Marc à l’évangile sur la tempête. Nous avons tant de raison de craindre de couler à pic. Comment faire pour marcher sur l’eau ? Nous sommes invités à garder le regard sur Dieu et à rester confiants. Véronique dit que la crise, c’est un peu une « opération-vérité », une période où tout « le faux », « le pipeau » et les châteaux de carte s’écroulent. Le problème, c’est que l’effondrement entraîne aussi le reste, nous compris, car nous nous sommes laissés « prendre dedans ».

Prendre le temps d’écouter

Henri-Louis fait le point sur les premières années qui viennent de suivre sa reprise d’une entreprise centenaire. Il compare la situation des entrepreneurs à celle des cyclistes du Tour de France, surtout lorsqu’ils en sont au troisième col à franchir dans la même journée. Ils sont encouragés par les gens au bord de la route mais restent « le nez dans le guidon », à « en baver toute la journée ». Il est important de s’entourer de proches capables de voir et de dire la vérité, de nous conforter et de nous encourager sans flatterie. Il y a six mois, il se demandait: « comment partager l’économie de communion avec mes salariés ? ». Certainement pas par le discours. Qu’est-ce que pourrait bien être une « pédagogie de l’économie de communion » ? Deux dimensions lui semblent essentielles : l’écoute et l’ouverture au pauvre. En matière d’écoute, l’essentiel réside dans le comportement et l’attitude. Par exemple, plutôt que de se contenter du quotidien « bonjour, comment ça va? » lancé en passant, il a un jour tenté l’expérience de s’arrêter et de prendre le temps de poser la question « comment ça va ? » dans l’attente d’une réponse. Et il a non seulement obtenu une réponse, mais, à sa surprise, s’est vu également demandé par un salarié habituellement distant « et vous, comment ça va ? » Il a réussi à faire sentir qu’il allait écouter la réponse et qu’il en prenait le temps. Habituellement, lorsqu’il allait voir son assistante, c’était avec une liste de choses à faire. Cette fois-là, il s’est assis à côté d’elle sans sa liste et lui a demandé « Ghislaine, comment est-ce que je peux vous aider ? ». Il est venu sans papier et ouvert à l’échange. Sa relation avec cette assistante a changé du tout au tout et celle-ci est, depuis, plus organisé et établit elle-même ses plans d’action. Pour Henri-Louis, la pression du quotidien nuit à la relation. Et les réflexes négatifs reviennent vite. Il ressent un véritable « appel à la conversion du coeur » et aimerait savoir y répondre. Comment résister à l’érosion du coeur ? Comment mettre en place, structurellement, dans la vie de l’entreprise, des moments de relation ? Quelles sont les structures d’entreprise pour vivre l’économie de communion ? Il aimerait faire preuve de créativité pour institutionnaliser des moments de relation. L’autre dimension essentielle pour une pédagogie de l’économie de communion, c’est l’ouverture au pauvre.

Etre plutôt que faire

Jean-Louis dirige un cabinet d’assurance. « Comment faire pour vivre l’économie de communion ? » se demande-t-il. « pour vivre l’évangile dans l’entreprise ? » Avec ses deux associés, ils prennent le temps de s’interroger et conviennent d’essayer « d’être plutôt que de faire ». Plutôt que de s’efforcer encore davantage de faire appliquer certaines procédures de gestion mal suivies, ils décident d’institutionnaliser un temps de rencontre hebdomadaire pour laisser s’exprimer le besoin de gestion tel que perçu par chacun, laisser chacun s’approprier les procédures et même laisser chacun les améliorer. Quatre salariés du cabinet ont spontanément exprimé leur satisfaction de cette nouvelle manière de faire.

Se laisser guider

Jean-Guy dirige une PME familiale dans l’industrie textile. En octobre 2008, l’entreprise traverse un « trou d’air » très violent dû à la crise mondiale. Mais, justement, ils viennent d’obtenir un très gros marché qui le sfait tenir jusque mi-février. Puis les commandes baissent car le client préfère recourir à l’importation pour l’un des volets de ce marché. Jean-Guy sait qu’il doit alors soit réduire les coûts et licencier, soit trouver un nouveau marché. Il repart avec ce défi est une prière : « Guide-moi car c’est important non seulement pour moi mais pour les gens qui m’entourent. »

Donner sans attendre

Fabrice dirige une petite entreprise d’insertion dans les travaux forestiers et la scierie. Pour lui, ce n’est pas évident de « s’en remettre à Dieu ». Il est touché par les témoignages qu’il entend mais il a peur. Il est OK pour en baver au quotidien et son entreprise s’en sort bien malgré la crise. Mais, au quotidien, ce n’est pas facile à vivre. Il a avec lui 3 ouvriers en insertions et 3 encadrants. Ils croyaient que les encadrants allaient le remercier de ses efforts mais ce n’est pas le cas. Ils sont peu reconnaissants. Il vit sa situation comme problématique sur le plan existentiel et spirituel. Comme diriger son entreprise dans la paix et non pas déchiré et stressé. Son objectif personnel dans ce choix de l’entrepreneuriat, c’est la joie de vivre. Pour lui, son mal-être vient du stress et du manque de reconnaissance par ses salariés. Jean-Guy réagit : ce que l’économie de communion a changé dans sa vie, c’est qu’il est devenu beaucoup plus « zen » qu’avant. Il a réalisé qu’il n’est pas vraiment le propriétaire de son entreprise, même si il en détient le capital. Il en est seulement le gérant et il n’est pas seul. Dieu est l’actionnaire principal. Florian réagit également : il n’attend pas de reconnaissance de la part de ses ouvriers. Son attente n’est ni la richesse, ni de devenir un notable local mais d’aider le plus grand nombre possible de pauvres et de vivre humblement. Gérard rappelle aussi qu’on est très mauvais juge de soi-même et qu’on fait souvent mieux que ce que l’on croit. Jean-Louis rapporte un épisode de la vie du pape Jean 23, qui ne se sentait pas du tout à l’aise après avoir été élu pape et n’arrivait plus à dormir. Il aurait alors perçu que Dieu lui demandait : « Jean, c’est toi le patron ou bien c’est moi ? … Alors pourquoi tu ne dors pas ? » Sabine nous invite à écouter et à nous laisser guider. L’entreprise d’Alfred est en grande difficulté. Pour lui, maintenant, « que l’entreprise capote ou non, ce n’est pas mon problème, c’est celui de Dieu ; je ne demande que mon pain quotidien et je rend grâce à Dieu car c’est la mauvaise santé financière de mon entreprise qui m’a permis de réaliser tout cela. » Roméo est à la retraite et raconte que, pendant 20 ans, lui aussi a dirigé une scierie et il a vécu tout son parcours comme une « quête de réciprocité ». Véronique souligne l’importance de la gratuité des actes : il faut donner sans attendre. Et attendre un « merci », ce n’est pas donner gratuitement. Plus on donne (gratuitement), plus on reçoit. Et on ne reçoit que quand on n’est pas en demande. Dans sa savonnerie plus que centenaire, Henri-Louis a versé une prime à ses salariés, la première versée depuis 100 ans. Et sa femme l’a bien prévenu : « surtout, n’attend rien en retour ». Pierre raconte que son petit dernier est né « par surprise » lorsque sa femme et lui avaient acceptés leur infertilité. Bénédicte, qui se prépare à lancer une activité de restauration, témoigne de son expérience de salariée. Elle avait fait 400 heures supplémentaires pour faire gagner un contrat de 2 millions d’euros à son employeur. Plutôt que de l’en remercier, celui-ci ne lui a témoigné aucune reconnaissance et lui a presque reproché d’en avoir fait autant. Alors son envie de devenir entrepreneur est aussi une envie de vengeance : se venger des patrons ingrats en devenant soi-même un patron reconnaissant !

Recréditer la confiance

Nous regardons une vidéo sur l’économie de communion et je note ceci : la gouvernance d’une entreprise de l’économie de communion ne repose ni sur la hiérarchie (entreprises classiques) ni sur l’égalitarisme (coopératives). Tous les salariés sont vus comme des entrepreneurs, ayant chacun des rôles et des responsabilités divers. Le rôle de l’entrepreneur est de créer les conditions du succès, et notamment, pour cela, de veiller à recréditer la réputation et la confiance de chaque employé qui commet une erreur, en lui confiant un nouveau travail où il a de bonnes chances de réussir. Faire de chacun des entrepreneurs permet d’accroître la créativité et l’innovation.

Voila pour les témoignages de ce week-end. Notre prochain week-end d’unité, en octobre, se déroulera sur 3 jours à Bruxelles, avec nos collègues entrepreneurs de l’économie de communion dans les pays d’Europe du Nord. Mais je ne suis pas sûr que je pourrai y participer : c’est toujours compliqué de s’organiser pour s’occuper de nos quatre enfants et je n’aime pas laisser ma moitié à devoir se débrouiller à la maison avec eux alors que je profite de ces super moments d’échange et de rencontre. Et mon entreprise sera-t-elle encore là à la rentrée scolaire ?

Que pensez-vous de tous ces témoignages ?

1 million de salles d’attentes… pour la recherche scientifique

Hier soir, je tchattais avec mon pote Yann. Comme à notre habitude, on échange nos idées farfelues du moment. Cette fois-ci, c’est mon tour. Qu’en pensez-vous ?

(22:37:13) Sig: si les 1 million de salle d’attente qui existent dans le monde accueillaient chacune un vieux PC à bout de souffle pour faire des calculs pour la recherche scientifique
(22:37:35) Sig: alors on pourrait accélérer la découverte de remèdes contre les maladies type Alzheimer et une trentaine d’autres maladies.
(22:37:45) Yann: ok
(22:37:50) Sig: Rien qu’en France, il y a environ 100.000 salles d’attente
(22:38:15) Yann: et j’ai deja 1 PC a bout de souffle, pu ke 99 999 a trouver ;)
(22:38:21) Sig: Or j’ai 40 vieux PC stockés chez moi et chez ma grand-mère ainsi qu’un système logiciel pour les contrôler à distance via le Net
(22:38:33) Yann: Ok je capitule !
(22:38:34) Sig: j’ai pas d’écran mais yen a pas besoin pour la recherche scientifique
(22:38:42) Sig: :)
(22:38:49) Sig: et l’idée de salle d’attente, c’est de dire :
(22:39:06) Sig: vous voyez ce PC et la pile de tracts posée dessus, prenez-en un :
(22:39:36) Yann: de tract ?
(22:39:38) Sig:  » Emmenez moi (le tract) chez un autre médecin/dentiste/salle d’attente pour qu’il puisse demander, lui aussi, son PC de recherche médical en allant sur http://… »
(22:39:50) Yann: ok
(22:39:51) Sig: l’idée est d’utiliser la salle d’attente comme lieu de viralité
(22:40:02) Yann: ca marche bien ca deja !!!!!!
(22:40:08) Sig: oui (rhumes…)
(22:40:10) Sig: :)
(22:40:13) Yann: oui ;)
(22:40:28) Yann: (on n’a deja notre theme publicitaire ;o)  )
(22:40:41) Sig: ensuite, les tracts peuvent inviter les gens à donner des vieux PC au projet ou à participer à la distribution
(22:40:52) Sig: de vieux PC récupérés vers les nouvelles salels d’attente en demande.
(22:40:59) Yann: ok
(22:41:29) Sig: Enfin, dernier point, lorsque on peut récupérer des écrans, j’ajoute un logiciel sur le PC :
(22:41:50) Sig: pour que les gens qui passent en moyenne 35 minutes dans la salle d’attente mettent leur cerveau au service de la recherche scientifique
(22:42:03) Yann: ???
(22:42:18) Yann: je ne suis plus la !
(22:42:19) Sig: sur des projets sur le principe de galaxyzoo.org, clickworkers, foldit, stardust@home (tu iras voir galaxyzoo.org c’est super joli)
(22:42:27) Sig: le principe de galaxyzoo :
(22:42:48) Sig: on te montre une photo d’une galaxie jamais vue par l’être humain (tu es le premier car elle a été prise en photo par un téléscope robotisé)
(22:42:52) Sig: et tu as 2 boutons :
(22:43:02) Sig: bouton 1 : « elle tourne dans le sens des agiuilles d’une montre »
(22:43:08) Sig: bouton 2 : « elle tourne dans l’autre sens »
(22:43:30) Sig: des millions de clics permettent au labo d’astronomie d’Oxford de mieux connaître la création de l’univers
(22:43:38) Yann: comment ?
(22:43:42) Sig: ya pas mal d’autres projets qui fleurissent actuellement dans d’autres domaines scientifiques sur ce principe
(22:43:44) Sig: comment :
(22:43:54) Sig: certaines théories sur l’expansion de l’univers disent :
(22:44:08) Sig: « il devrait y avoir 50% de galaxies qui tournent comme-ci et 50% comme ça »
(22:44:20) Sig: et d’autres disent « non, 51% dans ce sens, et 49% dans l’autre sens »
(22:44:43) Sig: ce projet permet d’invalider les théories fausses et d’avancer dans notre compréhension du passé et de l’avenir du cosmos… c bo. :)
(22:44:52) Sig: il suffisait de compter :)
(22:45:05) Yann: oui, bien vu :)
(22:45:10) Yann: Mes comments :
(22:45:14) Sig: oui
(22:45:22) Yann: l’idee me plait !
(22:45:26) Sig: ok
(22:45:33) Yann: les pb ke j’anticipe :
(22:45:53) Yann: PC en reseau ds cabinet medical = pb deontologie potentiel
(22:46:03) Yann: du moins y aura des gens a penser ca
(22:46:29) Yann: ensuite, l’installation  = tres time consuming !!!!!!
(22:46:32) Sig: ok j’y avais pas pensé mais c’est une bonne remarque
(22:46:36) Sig: (pour le pb de sécurité/déontologie)
(22:46:45) Yann: et la maintenance aussi !
(22:47:00) Sig: pour l’install et la maintenance, non aucun pb :
(22:47:04) Sig: 100% automatisé !
(22:47:13) Yann: j’te sens ds l’exces d’optimisme la non ?
(22:47:24) Sig: et si le pb est trop grave pour être traité en automatique, il faut que quelqu’un (bénévole) vienne remplacer le PC par un autre
(22:47:47) Sig: non non j’utilise un logiciel fait pour gérer de manière automatique des milliers de PC dans des centres de recherche.
(22:47:56) Yann: tu ne va pas automatiser le pc qu’il faut physiquement deposer au sol ds 100 000 salles d’attente !!!!
(22:48:14) Sig: non le transport et le branchement restent à la charge des bénévoles
(22:48:26) Yann: ne néglige pas cette contrainte, elle estr forte….mais….
(22:48:29) Sig: oui
(22:48:39) Yann: C ds les obstacvle qu’on trouves d’autres idees
(22:49:07) Yann: Ca me parait hyper lourd a gerer (rien que l’aspect physique et maintenance sur place qd necessaire)
(22:49:14) Yann: par contre ca me donne 1 idee
(22:49:23) Yann: C tellement lourd comme contrainte
(22:49:33) Yann: qu’il faut 1 partenaire serieux !
(22:49:38) Yann: style la secu !!!!
(22:49:52) Yann: t’imagine en terme d’image !!!!!
(22:49:57) Sig: mmm… la sécu… pkoi pa
(22:50:12) Yann: ou autre organisme, type mutuelles…
(22:50:21) Yann: ou pfizer ou Rhone poulenc….
(22:50:28) Yann: le privé du cabinet medical koi !
(22:50:38) Sig: oui je pensais aux labos pharmaceutiques
(22:50:46) Yann: bingo
(22:50:54) Sig: dans le cadre d’un mécénat alors ?
(22:51:02) Yann: sauf que eux vont vouloir mettre le nez ds le soft
(22:51:05) Yann: (oui)
(22:51:12) Yann: afficher de la pub etc
(22:51:21) Yann: et la on a un pb de deontologie potentiel !
(22:51:30) Sig: ils ne peuvent pas afficher de la pub pour des produits c’est interdit dans les salles d’attente
(22:51:31) Yann: mais ca me parait faisable
(22:51:39) Yann: pffffff
(22:51:55) Sig: mais ils peuvent afficher de la communication sur leur entreprise (pas commercial mais « communication institutionnelle »)
(22:51:55) Yann: les pub de cigarettes aussi C interdit ds les kfé !
(22:52:10) Yann: C pareil !
(22:52:25) Sig: pas du point de vue du conseil de l’ordre, je pense.
(22:52:29) Yann: C juste le credit d’impot qui change ;)
(22:52:34) Sig: oui
(22:52:55) Yann: je suis ok avec toi : C moralement acceptable pr des mecs ds des bureaux
(22:53:25) Yann: mais C pareil, ds le meme but : vendre a la prolo de la salle d’attente du doliprane plutot que du generique paracetamol !
(22:53:32) Sig: yes
(22:53:46) Yann: je n’aime pas ca, mais j’suis lucide !
(22:54:03) Yann: bref : l’idee me parait bonne des le depart ;)
(22:54:12) Sig: ok :)
(22:54:31) Yann: autre « pb » : il faut travailler au moins 1 an a tps plein pr lancer un truc pareil !
(22:54:39) Yann: t’as 1 an devant toi toi ?
(22:54:49) Sig: je vois pas le besoin  de travailler un an dessus
(22:55:00) Sig: « yaka » trouver un médecin prêt à expérimenter
(22:55:07) Yann: les contacts, ajuster les idées etc ???
(22:55:36) Yann: C un projet a part entiere ton truc la !
(22:55:48) Yann: limite faut monter 1 asso
(22:55:57) Yann: dc statut a rediger etc
(22:56:07) Yann: j’arrive meme pas a faire mes cpte !!!
(22:56:08) Sig: fo voir comment ça se goupille mais, à la limite, ça pourrait se faire « à la mode open source », avec peu de moyens et sans structure juridique
(22:56:20) Yann: la le pro C toi !
(22:56:24) Yann: je te fais confiance !
(22:56:31) Sig: en pratique, la question qui compte, c’est :
(22:57:02) Sig: est-ce que tu connais un heureux propriétaire de salle d’attente que tu pourrais convaincre d’accueillir un PC connecté à son ADSL pour la recherche scientifique ?
(22:57:19) Yann: reponse immediate : non !
(22:57:32) Yann: mais suis optimiste : j’peux trouver oui ;)
(22:57:38) Sig: :)
(22:57:59) Sig: de mon côté, je vais en causer avec notre pédiatre qui est très impliqué dans des assos
(22:58:16) Yann: j’vois mon doc fin mars (en pcipe si j’y pense)
(22:58:17) Sig: et sinon, j’essaierai avec une copine orthophoniste
(22:58:38) Yann: et moi je garde ca en tete, on connais tous forcement des docs !
(22:58:51) Sig: en attendant, fo que je te laisse pour aller contrôler la fin d’installation automatique de 2 PC qui tournent depuis tout à l’heure dans ma cuisine
(22:59:03) Yann: j’crois que la maman du copain de ma soeur est pediatre
(22:59:11) Sig: eh eh :)
(22:59:19) Sig: nous vivons dans un monde de salles d’attente !
(22:59:53) Yann: « si la maison du bonheur existait, la plus grande piece serait la salle d’attente »
(22:59:58) Yann: de PasDeMoi
(23:00:02) Sig: ok
(23:01:05) Yann: allé a +
(23:01:13) Sig: a+

Qu’en pensez-vous ? Vous connaissez une salle d’attente accueillante pour un de mes vieux PC ?

Le code du wecena est libre

« Vive le wecena libre ! » comme qui dirait l’autre. Ce petit message pour signaler à ceux que cela intèresse que j’ai libéré le code qui me permet de faire tourner wecena.com. En d’autres termes, ce logiciel libre est désormais distribué (publiquement) sous licence GNU Affero General Public License v.3.

Le code en question constitue une suite de produits d’extension pour le système de gestion de contenu Web Plone. Certains de ces produits sont spécifiques au fonctionnement du wecena (les produits wecena_core et wecena_integration). Certains autres sont plus génériques et peuvent avoir leur utilité hors wecena. Je pense notamment à wecena_dynamicroles pour améliorer la flexibilité du système de sécurité de Plone et à wecena_ldapuser pour synchroniser de manière bidirectionnelle les utilisateurs Plone avec les entrées d’un annuaire LDAP.

Votre expertise python/Zope/Plone est plus que bienvenue si vous voulez vous amuser avec ces produits et filer un coup de main au passage !

Une charte pour les volontaires en wecena

L’une des SSII mécènes avec lesquelles je travaille a souhaité que ses responsables de business units/responsables d’agence soient rassurés quant à l’absence de risques liés au wecena : les consultants en mission « classique » (hors wecena) ne vont pas se mettre à faire l’école buissonnière pour faire du wecena sauvage auprès d’associations, les managers directs des ingénieurs en intercontrats gardent la main sur l’affectation des collaborateurs sur telle ou telle mission, les missions sont bien réalisées en respect des accords « temps de travail » de l’entreprise, etc.

J »ai donc rédigé une « charte du volontaire » que nous sommes en train de relire avec la déléguée aux affaires juridiques de Syntec Informatique. Il s’agit d’une charte entre le collaborateur qui souhaite consacrer son prochain intercontrat à une mission de wecena et son employeur, la SSII mécène. N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires pour améliorer/compléter/corriger cette charte.

Pourquoi une SARL pour le wecena ?

Une personne qui découvre le wecena et m’envoie le mail suivant :

Je trouve votre projet et votre actions extrêmement intéressantes… Mais, il y a un mais. Le choix d’un statut capitalistique pour ce projet à forte tendance « utilité sociale » me semble brouiller un peu les choses… …et c’est cela qui me retient pour le moment de m’engager à vos côtés. On pourra en discuter, un jour, peut-être ? J’en profite pour vous préciser que je n’ai pas d’opposition de principe au statut de SARL en soi… mais qu’en allant prendre les renseignements sur qui pilotait ce projet, je m’attendais plutôt à voir soit une association, soit au minimum un statut de l’économie sociale (une SCOP, par exemple). D’où ma surprise. Et deuxième précision : le point positif c’est la transparence dont vous faites preuve à ce sujet, qui m’eincite à vous contacter ;)

Alors, pourquoi une SARL pour le wecena ? Je vais essayer de donner mes raisons mais cela peut mériter de continuer la discussion via les commentaires de cet article.

A l’origine, une initiative individuelle (et non collective).

Le wecena est un projet personnel de création : c’est une idée que j’ai eu grâce à mes discussions et mes échanges avec certains et que je ne peux réaliser qu’avec l’aide et le soutien de beaucoup mais c’est une idée que j’ai la possibilité de concrétiser sans associé. L’investissement essentiel est en temps (mon temps plein depuis fin 2007) et très peu en argent jusqu’ici (quelques milliers d’euros) si je mets de côté le besoin de vivre et de nourrir sa famille au quotidien (les ASSEDIC aident pour cela). J’ai besoin de clients (les associations), de partenaires et, surtout, de mécènes pour mes clients. Qui dit association ou coopérative dit associés. Mais je n’ai pour l’instant pas besoin d’associés ni d’employés.

Dans cette mesure, ce n’est pas un projet issu d’un collectif mais d’un individu. Par conséquent, le seul statut juridique qui me semble approprié est l’entreprise (individuelle ou en société). Pour des raisons fiscales et économiques, le statut de SARL m’a paru plus approprié que celui d’entrepreneur individuel.

Attirer la confiance des entreprises mécènes

Pour mobiliser des bénéficiaires et des mécènes, le plus coûteux (en temps) est de convaincre les mécènes (SSII et cabinets de conseil). Les associations sont les plus rapides à se décider. Par conséquent, et malgré le phénomène de professionnalisation des associations, adopter un statut commercial me donne un (petit) atout supplémentaire qui est bienvenu pour dialoguer avec les mécènes : nous échangeons de professionnel à professionnel, d’entreprise commerciale à entreprise commerciale. Cela facilite la mise en relation, la prise de contact et l’établissement de la confiance.

Et l’argent ? Et le pouvoir ? Et la gloire ?

Bien sûr, l’inconvénient d’un statut de SARL, c’est qu’il suscite parfois, en dehors du monde des entreprises privées, une certaine méfiance quant à mes intentions personnelles. Suis-je avant tout motivé par l’argent (faire fortune) ? le pouvoir (diriger un empire) ? la gloire (passer à la télé) ? ou l’utilité sociale (servir l’intérêt général) ? Certaines de ces motivations sont-elles contraires à l’éthique ? Quelles sont mes priorités ?

J’accepte cette méfiance car elle est naturelle et plutôt saine. La meilleure manière que je trouve d’y répondre, c’est d’inviter les prudents à faire un bout de chemin avec moi pour voir comment les choses se passent, et à dire ce qu’ils en pensent. J’ai aussi tendance à penser que l’important n’est pas tant la nature de mes motivations que les résultats auxquels on aboutira :

  • va-t-on réussir à atteindre les objectifs de changement social que l’on poursuit ?
  • Wecena SARL sera-t-elle une entreprise viable et capable de se développer durablement ?
  • ce projet peut-il, par la manière dont il est mené, servir de source d’inspiration à d’autres ?

Mes priorités, à l’heure actuelle sont :

  1. maintenir le niveau de vie de ma famille à celui que je lui assurais lorsque j’étais salarié (de multinationales) et donc faire signer les premiers mécènes avant cet été ; sinon, je retournerai probablement au salariat d’ici septembre !
  2. obtenir un impact social suffisant dans un délai de un à deux ans ; si je n’arrive pas d’ici là à satisfaire mon besoin personnel de me sentir utile aux autres, le projet prendra alors fin pour moi
  3. pérenniser l’activité et la développer à très grande échelle de manière durable et exemplaire, jusqu’à ce que le projet m’échappe de manière satisfaisante
  4. ne jamais m’ennuyer !

Pour réussir, je trouve notamment de l’inspiration dans :

  • mon expérience en entreprise et dans le bénévolat, sur laquelle je m’appuie
  • l’héritage culturel de l’économie sociale traditionnelle, que je continue à découvrir petit à petit
  • le concept anglo-saxon d’entrepreneur social, dans lequel je me reconnais à 100%
  • le mouvement spirituel de l’économie de communion, qui me fournit un associé invisible ;-)
  • les communautés du logiciel libre et de l’open source, où je vis tous les jours
  • les initiatives telles que le Capital Altruiste, les SAGP, … qui me donnent envie de les expérimenter

Qu’en pensez-vous ?

Altruistic stock options

As far as I understand the concept of « altruistic capital« , the firm practicing altruistic capital donates a percentage of its capital to a nonprofit organization and commits to keeping on donating more shares when the number of shares increasees, so that the percentage of donated shares remains constant (it is called the « altruistic index » if I remember well).

Here is my « altruistic stock options » variation on this theme. Since I am almost a newbie in entrepreneurship and altruistic capital and since I don’t master the arcanes (and vocabulary) of finances, please someone tell me if this makes sense and what you think :

Instead of donating the shares to the nonprofit, the nonprofit has to buy them.

At first, let’s say 10% of the shares are sold to the nonprofit. Later the capital changes and 100% more shares are about to be created (the number of shares is to double). Because of its commitment to my variation on the altruistic capital theme, the nonprofit then receives the exclusive and time-unlimited right to buy the number of shares it needs in order to get back to owning 10% of the capital, at the price of these shares when they are created. It means that once it buys these shares, the nonprofit will still own 10% of the capital : 5% bought at first and 5% bought after more shares where created. Unless the nonprofit buys this 5% more shares, the capital of the firm is only 195% what it was first and the nonprofit has earned the right to purchase 5% more shares at the price they have when the other 95% shares are created. This 5% more shares are sort of « altruistic stock options » which the nonprofit receives.

Pros of this variation :

  • it contributes to funding the altruistic firm : it’s more of a win-win cooperation between the firm and the nonprofit than a pure donation of capital to a nonprofit ; as a consequence, it may be a more seductive offer for entrepreneurs
  • it allows the nonprofit to invest in the company when and only when it wants to (for instance, when it wants to receive more dividends or when it wants to sell its shares – as long as this is allowed)
  • it gives an incentive to the nonprofit for investing as soon as it can (so that it can receive more dividends)
  • it may allow nonprofits to actively contribute to the development of social startups (small capital but both expected social impact and expected financial impact)

Cons :

  • Higher complexity
  • Lower generosity
  • Puts a barrier on the entry of poor nonprofits into the capital of altruistic firms (they have to be able to buy more shares even though they can wait as long as they want) unless they enter these firms when at startup stage, maybe the system can be bootstrapped by first having altruistic shares donated and further donations be replaced with altruistic options.

So, what do you think ?

Le wecena vu par… vous

Grâce au mini-sondage que j’ai mis sur wecena.com, vous avez été une trentaine à venir dire ce que vous pensez du wecena. Voici les résultats collectés à ce jour (continuez à répondre !) :

Pour vous, le wecena, c’est …

  • pour 12 répondants : … un moyen concret pour faire avancer de bonnes causes et une manière utile d’occuper son temps quand on est ingénieur en inter-contrat.
  • pour 11 répondants : … un moyen important pour rendre solidaire le secteur de l’informatique et une idée astucieuse voire géniale
  • pour 9 répondants : … un concept qui pourrait faire bouger les entreprises informatiques.

Il y a quand-même un ou une parmi vous qui dit que c’est aussi :

  • … de la communication et du marketing, sans réelle utilité sociale.

Celui-là ou celle-là, j’aimerais qu’il revienne dans un an, lorsque les associations qui bénéficient du wecena auront pu lancer leur projets informatiques avec moi ! On pourra alors parler sur du concret et lui faire changer d’avis. Mais la partie la plus sympa, c’est dans les commentaires et réponses libres que certains ont laissés en plus pour cette question. Le wecena, c’est …

combler en manque car la solidarité au niveau de l’informatique n’existe pas beaucoup, surtout quand on parle de développement de logiciels !

un véritable engagement social et humain

Pourquoi pas une bonne idée, toutefois ma SSII nie totalement jusqu’à la notion d’intercontrat et gère les ressources en flux tendu sur plusieurs projets à la fois. Il est donc totalement illusoire de penser leur proposer ce projet ; je suppose que ce n’est pas la seule. Bonne continuation et on courage !

Bonjour consultante en organisation pendant plus de 10 ans dans des SSII et cabinets conseil, […] je suis enchantée de voir une si belle initiative, car la dimension humaine fait tant défaut dans les SSII (cf le livre « l’OPEN SPACE M’A TUER ») Je serai ravie de pouvoir participer au développement de votre concept. […]

L’histoire incroyable d’un mec incroyable qui a une idée en tête depuis de nombreuses années (depuis toujours peut-être) et qui, a force de persévérance et au nom de convictions « vraies » est enfin sur le point de trouver la bonne formule. Keep on Jean ! [Merci PE , ça fait plaisir !]

Des commentaires aussi sympas, ça donne envie de se défoncer pour la suite du proejt ! Même si vous pouvez considérer que le dernier « compte pour du beurre » puisque c’est un super pote à moi qui est venu le laisser.  :-)

Continuons avec les réponses aux questions suivantes :

13 répondants sont dans une société de conseil ou de services en informatique et 15 ne le sont pas (ça fait 28 répondants à ce jour, pour ceux qui suivent). Pour vous 13 qui êtes en SSII/cabinet de conseil, voici ce dont votre entreprise a le plus besoin actuellement:

3 répondants :

  • Un passage du discours à l’action, en matière de développement durable.
  • Prouver qu’elle n’est pas un « vendeur de viande ».
  • Une âme.

2 répondants :

  • Des réponses concrètes à apporter aux questionnaires « développement durable » des appels d’offres des grands comptes.

1 répondant :

  • Une meilleure réputation pour fidéliser les consultants/ingénieurs.
  • Une occupation solidaire et utile pour les intercontrats.
  • Garder la tête froide en temps de crise

Bref, vous voulez du changement, du concret et pas qu’un peu !

Merci à celui qui m’a signalé que le formulaire était mal fait. Il manquait en effet une réponse possible « autre choix »/ »besoin d’absolument rien de tout ça », je l’ai rajoutée.

Ensuite, comme j’ai besoin de mieux comprendre comment convaincre les dirigeants d’un grand nombre de SSII de faire du wecena, je vous avais demandé si votre société avait un responsable RH bien désigné, un responsable communication, etc. Ce qui intéressant, c’est que vos réponses m’ont indiqué qu’il n’y a que très rarement un responsable développement durable / RSE / mécénat (11% des répondants), aussi rarement qu’il y a un responsable marketing (également 11%). En fait, la répartition des responsabilités dépend pour une grande part de la taille de la boîte (ce genre de fonctions se retrouve surtout dans les grosses boîtes). Ce que vous m’indiquez surtout, c’est que parmi les 2 fonctions liées au mécénat et que l’on retrouve le plus souvent sont le responsable RH et le responsable communication. D’ailleurs, c’est avec ce type d’interlocuteurs que je dialogue le plus souvent.

Pour essayer de trouver les meilleurs arguments pour convaincre, je vous pose la question suivante :

Quels sont les principaux avantages du wecena pour votre entreprise ?

6 répondants :

  • Le wecena ne coûte rien puisque l’on ne donne que ses intercontrats et son économie d’impôts.

5 répondants :

  • Le wecena nous distingue de la concurrence.
  • Le wecena améliore la réputation de l’entreprise.

4 répondants :

  • Le wecena donne de la matière à notre communication institutionnelle ou « développement durable ».

3 répondants :

  • Le wecena donne des réponses concrètes pour les questionnaires « développement durable » des appels d’offres de nos grands comptes.
  • Le wecena renforce notre culture d’entreprise.
  • Le wecena favorise l’ouverture d’esprit de nos consultants en les mettant au contact du monde de la solidarité.

2 répondants :

  • Le wecena motive nos intercontrats et évite qu’ils ne doutent d’eux mêmes ou de l’entreprise.
  • Le wecena est un élément de réponse à la crise.
  • Le wecena est « dans le vent », « à la mode », « tendance », à l’heure du développement durable et du mécénat.

1 répondant :

  • Le wecena attire les jeunes diplômés de plus en plus sensibles au développement durable.
  • Faire du wecena, c’est remplir son devoir d’entreprise responsable et citoyenne.

Ce que j’en conclus :

  • ce qui peut intéresser une SSII, dans le wecena, c’est clairement dans le portefeuille qu’il faut le chercher (coût zéro) plutôt que dans une notion de devoir moral à accomplir (responsabilité, citoyenneté).
  • ce qui vous semble le plus attirant à l’échelle de l’entreprise, c’est de « faire la différence », de se doter grâce au wecena d’un avantage concurrentiel qui se manifeste par une meilleure réputation.
  • vous n’êtes pas très sensibles à l’argument « attirer les jeunes diplômés » mais ça m’étonne un peu car lors de mes discussions via Syntec Informatique (le syndicat patronal des SSII), notamment, j’ai beaucoup d’interlocuteurs intéressés par cet aspect des choses ; mais je comprends que l’attirance des jeunes diplômés pour une SSII qui ferait du wecena reste quelque chose à prouver et c’est un peu pour ça que j’avais compilé les résultats de 20 enquêtes professionnelles et études scientifiques sur l’influence de la réputation « développement durable » dans la capacité à attirer de meilleurs talents.

Merci à celles et ceux qui ont transmis ce mini-sondage à des collègues et à celles et ceux qui m’ont mis en relation avec des dirigeants de SSII, même de taille modeste ! Je m’attelle à les contacter et à essayer de les convaincre. Je vous tiendrai au courant par email.

Pour finir, j’ai récemment ajouté à ce sondage une question clef. Etes-vous d’accord/pas d’accord avec l’affirmation suivante : Je souhaiterais qu’une ou plusieurs autres personnes (de ma société) découvrent ce qu’est le wecena. Et la réponse est … vous êtes tous d’accord (100% des répondants) !

Je compte donc sur vous pour passer le mot et, pour ceux qui n’ont pas encore répondu, à prendre cinq minutes pour le faire ! Je publierai une mise à jour de ces résultats quand il y aura quelques dizaines de réponses de plus.

How to get visual performance profiles from plone doctests ?

I am developping a couple of Plone 3.x products. They have some tests, including a huge functional doctest which takes a long time to run (about a couple of hours !) but covers some of my most interesting use cases. I wanted to use these tests in order to get some insights about possible performance bottlenecks and other optimization hot points in my code. The result of my effort was a very nice visual chart showing these bottlenecks and hotpoints.

[update: added another visualization package, see at the end of the post]

Here is how I had to proceed (note that I am more of a foolish and coward hacker than an expert and I decline any responsibility on the consequences of following my howto !) :

1. Give your python a suitable profiler

Plone 3.x requires zope 2.10 which in turn requires python 2.4. More recent versions are not supported AFAICS. Problem: python2.4 does not have a reliable performance profiling module. Its « hotshot » module is both slow (when loading statistics) and badly bugged : it crashes when you have it load some of the profiles it can generate. You have to add a better profiler to your python environment, namely cProfile (which is shipped with python 2.5).

I am a terrible sysadmin and I don’t really understand (and care about) how python manages its pathes and accesses its libraries. So I did this :

  1. download and unzip the source tarball of python 2.5 so that you get cProfile source code
  2. locate relevant files referring to lsprof (the old name of cProfile), using a grep -R lsprof * on the source directory
  3. I personnally located the following files (I leave cProfile test files apart) : Lib/cProfile.py Modules/_lsprof.c and Modules/rotatingtree.* (.c and .h)
  4. download and unzip the source tarball of python 2.4
  5. copy the located cProfile files from their python 2.5 location to the proper dirs into the source code of your fresh python 2.4
  6. update python 2.4 ‘s setup.py file so that the line below is added just after the hoshot one : exts.append( Extension(‘_lsprof’, [‘_lsprof.c’, ‘rotatingtree.c’]) )
  7. did I mention I am so bad at hacking things that I don’t even provide a patch for the operations above ?
  8. compile python 2.4 using a ./configure then make

At this point, you must have an executable python interpreter version 2.4 which includes cProfile. You can check by launching this python and trying a import cProfile which should not fail.

I replaced my system python2.4 by then doing a sudo make altinstall but I also had to manually tweak my system files so that this new python2.4 gets properly called (I am using ubuntu 8.10 intrepid, BTW) :

cd /usr/bin

sudo mv ./python2.4 ./python2.4.5

sudo ln -s /usr/local/bin/python2.4

Now, a plain command line call to python2.4 should give you an interpreter prompt which lets you import cProfile if you dare. I suffered some colateral damage here : the python prompt lost its ability to have previous lines copied at the prompt by pressing the Up/Down arrows. And I had to re-install reportlab from the source (some of my products depend on pisa which depends on reportlab). Anyone knows how to restore this Up/Down arrow capability ?

2. Recreate your buildout using this new python version

So that zope gets recompiled using your new python version :

rm -Rf parts bin develop-eggs

python2.4 bootstrap.py

bin/buildout

3. Patch zope testrunner so that it supports cProfile instead of only supporting hotshot

I got a bit confused because my buildout contains 2 zope testrunners. It took me some time to figure out which was which : the one which is used by the zope instance your buildout creates is the one which is shipped with zope 2.10 and is located at parts/zope2/lib/python/zope/testing/. The other one I have is in the zope.testing egg. I don’t know how and why I got such an egg. Anyway, this egg supports both hotshot and cProfile whereas zope 2.10 testrunner doesn’t. So I hacked the weaker/older zope 2.10 testrunner with some inspiration from zope.testing so that cProfile can be used when running tests. Here is the diff you can use for enhancing  parts/zope2/lib/python/zope/testing/testrunner.py. Oops, left version is the modified one, right version is the original one.

38,69d37
< before_tests_hooks = []
< after_tests_hooks = []
< available_profilers = {}
<
< try:
<     import cProfile
<     import pstats
< except ImportError:
<     pass
< else:
<     class CProfiler(object):
<         «  » »cProfiler » » »
<         def __init__(self, filepath):
<             self.filepath = filepath
<             self.profiler = cProfile.Profile()
<             self.enable = self.profiler.enable
<             self.disable = self.profiler.disable
<
<         def finish(self):
<             self.profiler.dump_stats(self.filepath)
<
<         def loadStats(self, prof_glob):
<             stats = None
<             for file_name in glob.glob(prof_glob):
<                 if stats is None:
<                     stats = pstats.Stats(file_name)
<                 else:
<                     stats.add(file_name)
<             return stats
<
<     available_profilers[‘cProfile’] = CProfiler
<
75,98c43
<     pass
< else:
<     class HotshotProfiler(object):
<         «  » »hotshot interface » » »
<
<         def __init__(self, filepath):
<             self.profiler = hotshot.Profile(filepath)
<             self.enable = self.profiler.start
<             self.disable = self.profiler.stop
<
<         def finish(self):
<             self.profiler.finish()
<
<         def loadStats(self, prof_glob):
<             stats = None
<             for file_name in glob.glob(prof_glob):
<                 loaded = hotshot.stats.load(file_name)
<                 if stats is None:
<                     stats = loaded
<                 else:
<                     stats.add(loaded)
<             return stats
<
<     available_profilers[‘hotshot’] = HotshotProfiler

>     hotshot = None
288c233
<     if len(available_profilers) == 0 and options.profile:

>     if hotshot is None and options.profile:
320,324c265,266
<         if available_profilers.has_key(‘cProfile’): prof = available_profilers[‘cProfile’](file_path)
<         else: prof = available_profilers[‘hotshot’](file_path)
<         before_tests_hooks.append(prof.enable)
<         after_tests_hooks.append(prof.disable)
<

>         prof = hotshot.Profile(file_path)
>         prof.start()
335c277,278
<             prof.finish()

>             prof.stop()
>             prof.close()
342c285,292
<         stats=prof.loadStats(prof_glob)

>         stats = None
>         for file_name in glob.glob(prof_glob):
>             loaded = hotshot.stats.load(file_name)
>             if stats is None:
>                 stats = loaded
>             else:
>                 stats.add(loaded)
>
459d408
<                 [hook() for hook in before_tests_hooks]
461d409
<                 [hook() for hook in after_tests_hooks]
656,659c604
<     [hook() for hook in before_tests_hooks]
<     results = run_tests(options, tests, layer_name, failures, errors)
<     [hook() for hook in after_tests_hooks]
<     return results

>     return run_tests(options, tests, layer_name, failures, errors)

Oh, BTW, this diff also lets you filter out the profiling of the setup and teardown steps of your tests which are of poor value compared to actual tests. Thanks to Daniel Nouri for this.

At this point, you should have given your zope instance the capability of profiling tests using cProfile. You can check it by asking for a debug prompt from zope : bin/instance debug The prompt you get should allow you to safely import cProfile

4. Profile your test

Say you have a Products called Products.DearProduct with some tests. Profile them :

bin/instance test -s Products.DearProduct –profile

At this point, you should get a tests_profile.*.prof file saved in the current dir. It contains the performance profile cProfile generated, using the pstats format. You can manually load and analyze this data. Or have a limited GUI show you what it’s like. Or you can go for the nicer, more insightful version which follows.

5. Visualize and analyze the performance profile you generated

Thanks to Ingeniweb folks, I heard of gprof2dot and xdot. Download them (the scripts, not the folks). Use them to generate and display a very nice graph :

chmod 744 gprof2dot.py

chmod 744 xdot.py

./gprof2dot.py -f pstats -o profile.dot tests_profile.*.prof

./xdot.py profile.dot

Note the * you may replace with the ID of the profile generated above. Or you can use the fancy but dangerous one-liner below which runs the tests,  generates the profile, generates the corresponding graph, displays the results of tests and displays the graph for analysis :

rm -f tests_profile.*.prof && rm -f profile.pstats && rm -f profile.dot && bin/single-instance test -s Products.MyDearProduct –profile > /tmp/test.txt ; ./gprof2dot.py -f pstats -o profile.dot tests_profile.*.prof && less /tmp/test.txt ; ./xdot.py profile.dot

At this point, you should be starring at nice colored graph which represent the flow of your tests and the method which may be performance bottlenecks. And you should be hoping that it was worth the effort.

[Here starts the update]

After some contemplation moment, I tried to analyze the graph of my tests and did not feel extremely happy with this graph visualization. It indeed shows me that the slowlyness of functional doctest is mostly due to the testing framework (zope.testbrowser, etc.). This slowlyness « hides » the optimization opportunities of my code. And I don’t know how to exclude some products from the being profiled or from being present in the profile stats (I would have liked to filter out zope.testbrowser and other Plone-specific things). But, all hope is not lost, here comes kcachegrind:

sudo apt-get install kcachegrind

sudo easy-install pyprof2calltree

pyprof2calltree -o output.calltree.stats -i tests_profile.*.prof -k

Using kcachegrind with the help of pyprof2calltree, I was able to focus on my product methods and identify those methods which deserve some caching. Added some @memoize decorators and reran the profiled tests so that I could enjoy the performance improvement… Happy I am, happy thou shalt be.

What do you think ?

Syntec Informatique et MUNCI soutiennent le wecena

Un grand merci au MUNCI et à Syntec Informatique pour m’aider à faire connaître le wecena auprès des professionnels français des services informatiques :

Ca me fait plaisir de voir que mon projet suscite de la sympathie autant du côté des dirigeants de SSII (Syntec Informatique est une fédération professionnelle, similaire à un syndicat patronal) que côté employés de SSII (MUNCI est une association de professionnels de l’informatique, similaire à une organisation syndicale).

Financez votre projet d’entrepreneuriat social

Vous êtes un entrepreneur social (en herbe ou non) et vous avez besoin de financement en France. (Message subliminal de pub : si c’est d’informaticiens gratuits dont vous avez besoin, je suis là pour vous en fournir.) A qui vous adresser ? Voici les bonnes adresses que j’ai repérées jusqu’ici :

[Mise à jour le 30 juin 2013 : quelques infos plus récentes sur PhiTrust]
[Mise à jour le 7 février 2009: quelques compléments d’infos sur PhiTrust, les CIGALES, Garrigue, Noaber]

Ashoka

Fondée et soutenue par des consultants et anciens de McKinsey, Ashoka est une association d’origine américaine et qui est le principal promoteur du concept d’entrepreneur social. Ashoka attribue des bourses individuelles à des entrepreneurs sociaux ayant déjà fait la preuve de l’impact social de leurs projets. Les bourses Ashoka, accompagné d’une mise en relation avec un excellent carnet d’adresses de décideurs et d’autres entrepreneurs sociaux à travers le monde, est sensée permettre à l’entrepreneur social de pouvoir se consacrer à temps plein à son projet sans avoir à se soucier de ses revenus personnels pendant quelques temps (un an ou deux ?). La bourse est attribuée à l’entrepreneur et non à l’entreprise. Ashoka ne répond pas aux sollicitations directes de porteurs de projets mais repère les entrepreneurs via son réseau de bénévoles. A l’origine, l’idée telle que présentée par le fondateur, Bill Drayton, était plutôt de permettre à des entrepreneurs sociaux de se lancer dans leur projet à temps plein (capital amorçage, en quelques sortes). Mais aujourd’hui, les entrepreneurs sociaux sélectionnés en France sont des personnes ayant des projets déjà bien établis et nécessitant plus de notoriété et une aide à leur développement. Ashoka est bien implanté en France et anime régulièrement des événements notamment autour de ses « promotions » annuelles d’entrepreneurs sociaux français.

Echoing Green

Echoing Green, par contre, reste essentiellement positionné sur le capital amorçage mais, également, sous forme de subvention individuelle. Les bourses, d’un montant de 60 000 $, sont également attribuées à l’entrepreneur avec pour principal engagement de celui-ci qu’il se consacre à plein temps pendant 2 ans à son projet. La sélection annuelle s’effectue sur dossier : de l’ordre de mille candidats pour moins d’une dizaine de projets sélectionnés chaque année. Echoing Green n’a aucune présence en France et la sélection s’effectue en ligne. La bourse est également accompagnée de services gratuits : conseil, accompagnement, mise en relation… J’ai personnellement essayé d’être sélectionné et essuyé un échec. Par contre, Thierry Klein a réussi à passer la première étape avec le super projet du Capital Altruiste.

PhiTrust

PhiTrust intervient principalement en phase de développement, après quelques années d’existence du projet, typiquement « après Ashoka ». Le groupe PhiTrust est constitué de professionnels du financement d’entreprise qui décident de se dédier au financement de l’innovation sociale. PhiTrust est membre d’un réseau européen, l’European Venture Philanthropy Association. PhiTrust dispose de 2 chevilles ouvrières : d’une part une fondation sous égide de l’Institut de France un fonds de dotation, pour le financement, sous forme de subventions, de projets à but non lucratif ayant déjà prouvé leur utilité et d’autre part PhiTrust Partenaires, une société d’investissement à capital variable.

[Infos datant de 2009 : ] Le processus de décision de financement s’étale sur une durée de 1 à 3 ans et commence par l’envoi d’un dossier descriptif du projet, puis questionnaire détaillé, puis une série d’entretiens, ensuite une enquête approfondie (« due diligence« ) et enfin une présentation au comité de financement. 1 projet est sélectionné pour 70 candidatures, pour environ 20 candidatures par mois. Pour les projets lucratifs, les participations prises sont minoritaires (« actionnaire minoritaire actif ») avec un rendement attendu qui reste faible (la plupart du temps inférieur à 5%). Au-delà de 10% de rendement des participations, l’excédent est reversé à la fondation.

Antropia

Antropia, l’incubateur social de la Chaire Entrepreneuriat Social de l’ESSEC offre non seulement une logistique de base pour les nouveaux entrepreneurs sociaux (bureau, téléphone…) mais surtout des services (conseil, ‘accompagnement « coaching », mise en relation…) et l’accès à des prêts d’honneur de la Caisse d’Epargne. Je suis en train de postuler auprès d’Antropia car j’ai eu le plaisir de « goûter » et d’apprécier la qualité de l’accompagnement auquel Antropia donne accès.

Bamboo Finance

Bamboo Finance est une entreprise sociale suisse de capital risque philanthropique, avec objectif de sortie mais recherche d’un double impact : social (et/ou environnemental) et financier.

Fondation Schwab

La Fondation Schwab organise en France, chaque année, un concours d’entreprises sociales dont le prix est un don en nature de conseil par un grand cabinet (habituellement offert par le Boston Consulting Group).

Fondation Skoll

La Fondation Skoll offre essentiellement un service de mise en relation et de médiatisation des meilleurs projets, avec une influence certaine aux USA et notamment en Californie. La Fondation Skoll intervient en financement plus tardif des projets déjà bien établis, avec des enveloppes de l’ordre du million de dollars sur 3 ans.

France Active

Fondée en France dans les années 80 en réaction à une importante augmentation du chômage longue durée, France Active vise à créer de l’emploi et regroupe, parmi ses décideurs, des professionnels de la banque intéressés par l’économie sociale et des dirigeants d’ONGs telles que le Secours Catholique et la CIMADE. France Active intervient en financement via la Société d’Investissement France Active (SIFA), notamment (mais pas exclusivement) auprès des entreprises d’insertion.

ESFIN-IDES

Le groupe ESFIN-IDES intervient en capital risque auprès des acteurs de l’économie sociale, avec des souscriptions de l’ordre de 100 000 à 600 000 euros.

Les CIGALES et GARRIGUE

Les CIGALES sont des clubs d’investisseurs privés (comme des business angels) qui interviennent en phase d’amorçage de projets locaux sur des petites sommes (1000 ou 2000 euros par exemples) et, plus rarement, en regroupant les 5 ou 6 clubs d’une région (cas de l’Ile-de-France) pour des investissement plus importants (10 000 euros ?). Garrigue est une société de capital risque proche des Cigales. L’un des critères essentiels de décision est la création d’emploi : le projet est-il créateur d’emploi et l’entrepreneur renoue-t-il, par ce projet, avec le monde de l’emploi. Les entrepreneurs accompagnés sont donc essentiellement des personnes ayant connu des difficultés professionnelles ou sociales significatives.

Fondation Noaber

La fondation néerlandaise Noaber finance des projets européen d’entrepreneuriat social en phase d’amorçage, sur quelques secteurs d’activité bien précis (donc un secteur « nouvelles technologies »). Il s’agit d’une fondation d’inspiration chrétienne et qui porte une attention particulière à l’évaluation quantitative de l’impact social attendu d’un projet. S’adresser à eux en anglais, en allemand ou … en néerlandais.

Conclusion

Voila pour ce que j’en sais à ce jour. Vos tuyaux, avis et bonnes adresses sont plus que bienvenus en commentaires !

Parents biologiques, génétiques, juridiques, adoptifs, affectifs, matériels… tout court?

Je viens de voir un reportage du magazine télé « Enquête d’action » de la chaîne W9 au sujet de la procréation médicalement assistée (PMA). Les sujets étaient intéressants : droit de la paternité, don d’embryon en France, don direct (i.e. non anonyme) d’embryon de la Belgique à la France, dons directs d’embryons aux USA… Pour faire très court, il en ressort très globalement, que l’essentiel est la relation affective parents/enfant (l’amour, quoi !) et que cette relation est un peu malmenée par la loi française ainsi que, peut-être, soumise à certains risques pour l’enfant dans certains cas où la loi française n’est pas appliquée (non respect de l’anonymat du don de gamètes par exemple). Cette émission a eu ceci de bien qu’elle n’a pas trop semblé porter de jugement moral sur les situations mais s’est plutôt efforcé de les exposer, des les confronter et de les faire connaître, en évitant les excès du sensationnalisme (malgré le titre « un enfant à tout prix » qui me faisait craindre le pire…).

Mais ce qui me chagrine, c’est qu’il y a encore, de ci de là, des expressions  et des raccourcis journalistiques qui me choquent. Alors j’aimerais vous faire ma leçon de vocabulaire à moi pour que certains me disent ce qu’ils en pensent. Je précise que mon point de vue est celui d’un papa d’enfants nés avec PMA et dons de gamètes. Je connais donc bien le sujet de la PMA en tant que personne directement concernée. Et vous comprendrez donc que je suis très attaché à ce qu’on ne confonde pas les différentes dimensions de la parentalité : biologique, génétique, juridique, affective…

Vocabulaire de la parentalité, façon Sig :

  • « parent génétique » (« père génétique » ou « mère génétique ») : c’est une femme dont un ovocyte, ou un homme dont un spermatozoïde, après fécondation naturelle ou aidée (PMA) permet la naissance de l’enfant
  • « parent biologique » (« père biologique » ou « mère biologique ») : c’est une femme  qui porte l’enfant puis lui donne naissance, qu’elle soit ou non la « mère génétique » ou bien c’est un homme dont le coït a causé la naissance de l’enfant (à moins que l’on n’admette que la notion de père biologique n’a pas de substance, je vous laisse décider ?)
  • « parent juridique » (« père juridique » ou « mère juridique ») : c’est un homme ou une femme à qui sont attachés des droits et devoirs de parent envers l’enfant, aux termes de la loi d’un pays donné
  • « parent adoptif » (« père adoptif » ou « mère adoptive ») : c’est un homme ou une femme qui a bénéficié d’une décision juridique d’adoption de l’enfant ; c’est un cas particulier de la parentalité juridique
  • « parent affectif » (« père affectif » ou « mère affective ») : c’est un homme ou une femme avec qui l’enfant a tissé une relation affective d’amour (ou de haine…) filial ; NB : je ne parle pas de réciprocité de cette relation et donc je ne parle pas de la relation que l’homme ou la femme a tissé avec l’enfant
  • allez, ajoutons aussi le « parent matériel » (« père matériel » ou « mère matérielle ») mais il faudrait peut-être trouver un meilleur terme ? il s’agit de l’homme ou de la femme qui comble les besoins matériels de l’enfant

Par conséquent, si vous adoptez ce vocabulaire, vous conviendrez peut-être, comme moi, que :

  • à moins que l’on n’invente un jour une technique de PMA avec don de spermatozoïdes et coït du couple bénéficiaire, le père biologique est forcément aussi le père génétique ou bien il y a un père génétique (donneur) mais pas de père biologique ; voila de quoi inventer des nouvelles de science fiction plutôt amusantes dans lesquelles on injecterait les spermatozoïdes du donneur dans les bourses du père biologique bénéficiaire… :-)
  • la plupart du temps, l’expression « mère biologique » est utilisée en opposition à l’expression de « mère adoptive » puisque l’on n’a alors généralement que deux femmes à distinguer : la femme mère adoptive (donc mère juridique) qui est aussi, c’est souhaitable, la mère affective et l’autre femme, à la fois mère biologique et mère génétique ; par conséquent, les gens ont tendance à se cabler le cerveau de la manière suivante : « mère biologique = toute mère qui n’est pas la mère affective », bref c’est l’amalgame et la confusion quand on arrive dans les cas de la PMA et non plus dans ceux de l’adoption
  • une « mère porteuse » est mère biologique mais c’est tout : ni mère génétique, ni mère affective, ni mère matérielle (parfois mère juridique selon les lois de certains pays ?)
  • la forme essentielle de parentalité, sur le plan moral, est (devrait être ?) la parentalité affective, non ? et la parentalité matérielle
  • le parent génétique n’est pas un parent à proprement parler et ce terme est abusif : ce n’est pas parce que l’on donne de ses cellules, fussent-elles aussi particulières et « puissantes » que des gamètes (spermatozoïdes ou ovocytes), que l’on devient parent ; pour devenir parent, il faut au moins ajouter à cela une fécondation et un enfant à naître ; un terme plus approprié, dans le cas des dons de gamètes me semble être « le donneur » ou « la donneuse », l’enfant pouvant dire par exemple « ma donneuse » ou « mon donneur », pourquoi pas ; le donneur n’est pas plus parent génétique que le médecin de PMA n’est parent médical.
  • le professeur Montaigu (orthographe ?) qui a permis, en France, de développer les dons d’embryon (bravo et merci !!!) et son équipe emploient le terme de « géniteur » et « génitrice » pour désigner le donneur et la donneuse de gènes ; pour moi, l’idée de géniteur ou génitrice renvoie à une notion davantage liée à la grossesse qu’au don de patrimoine génétique et ce terme est également inaproprié. A titre de justification, prenons l’exemple des thérapies géniques qui permettent (euh… permettront ?) à des êtres humains de recevoir, une fois adultes, des extraits du patrimoine génétique pouvant provenir d’autres êtres vivants (humains ou non), à des fins thérapeutiques. On ne pourra pas dire que les donneurs de ces gènes sont des géniteurs ou des génitrices. Le fait d’engendrer n’est pas le fait de donner un patrimoine génétique. Donner des gènes n’est pas engendrer. Et ce terme de géniteur/génitrice me semble donc renforcer la confusion entre le concept de donneur et de parent biologique. Par contre, l’avantage de ce terme est de souligner qu’être donneur n’est pas être parent, même génétiquement et ça, c’est très juste.
  • autrement dit, et pour faire court : le donneur génétique n’est ni géniteur ni parent génétique
  • il est trompeur (et blessant !) de dire d’une femme qui a porté et donné naissance à l’enfant après avoir bénéficié d’un don d’ovocytes ou d’embryons qu’elle n’en est pas la mère biologique : elle est la mère biologique mais pas la mère génétique ; c’est elle qui a porté et donné naissance ; c’est bien elle la personne la plus concernée par la transformation d’un oeuf fécondé (l’embryon) en un être vivant ; c’est bien en son sein (j’me comprends : son utérus !) que la vie (« bio-« ) est apparue ; alors stop aux journalistes qui disent « mère biologique » quand ils parlent de la donneuse ; la donneuse a fait un don (comme un « super-génial don du sang, mais en carrément mieux ! ») mais elle n’est ni mère biologique ni même mère de l’enfant !
  • les abus de la loi française d’il y a encore peu d’années ont été dénoncés dans le sujet sur la paternité : un père affectif et matériel d’un enfant s’en occupe pendant 7 ans puis se fait « mettre à la porte » par la mère qui révèle et prouve qu’il n’est pas le père génétique… et une autre obtient des dommages et intérêts et une pension alimentaire d’un homme, père biologique, à qui elle a « fait l’enfant dans le dos » et à qui elle a caché l’existence de cet enfant pendant 4 ans. Le caractère moralement abusif des décisions juridiques d’alors (qui donnaient raison à ces 2 mères) me semble lié au fait que la notion de père juridique (le droit de la paternité) négligeait alors trop le rôle de père affectif au profit d’une notion génétique ou biologique de la parentalité, ce qui se révéla scandaleux… Les journalistes expliquent qu’aujourd’hui, on ne peut plus contester son rôle de père juridique à un homme qui aura joué ce rôle (et aura notamment été père matériel, je crois) pendant plus de 5 ans. Notons cependant qu’encore aujourd’hui, si la maman décidre de mettre à la porte le père juridique-mais-non-biologique de l’enfant un jour avant l’anniversaire des 5 ans de celui-ci, alors le pauvre homme continue à l’avoir dans le baba et se retrouve donc nié en tant que père juridique (même si il est le père affectif et dieu sait qu’il faut bien moins de 5 ans à un enfant pour créer des liens affectifs avec sa mère ou son père !).
  • le concept de « droit du sang » semble se référer soit à une notion soit génétique soit biologique mais il ne faut pas confondre les deux ; les expressions « la chair de ma chair » et « le fruit de mes entrailles » me semblent caractéristiques de l’idée morale dénotée par le « droit du sang » et c’est pourquoi je pense que cette notion est biologique et non génétique : on parle de chair, de sang et d’entrailles, pas de code génétique (qui, par nature  est un polymère et, surtout, une information). Par conséquent, les tests d’ADN n’ont rien à voir directement avec la notion de droit du sang ; il peut s’agir au mieux d’un élément de preuve, suffisant dans le cas d’un homme puisque la parentalité biologique et la parentalité génétique se confondent dans ce cas (OK, les contestations de paternité doivent représenter 99% des cas qui passent en justice) mais insuffisant dans le cas d’une femme (qui peut être la mère biologique et donc la mère au sens commun de « droit du sang »).

Alors, y a-t-il des juristes, des médecins de PMA, des généticiens, des spécialistes de l’éthique, des enfants ou des parents dans la salle ? Qu’en pensez-vous ?

A mes lecteurs informaticiens du web sémantique : à quand une ontologie de la parentalité ? :-)