Le délégué général du Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises (CIGREF), Jean-François Pépin, est un expert du management associatif. Alors que cette problématique managériale dans les OSBL est bien connue du monde anglo-saxon (particulièrement aux USA où les « non profit organizations » représentent un secteur économique assez éloigné de nos associations loi 1901) et de nos voisins européens, je m’étonne (un peu) que la réalité associative française ne trouve pas les atomes crochus qu’il faut avec ce concept pour pouvoir s’en imprégner et en tirer profit sans craindre de trop y perdre son âme. J’ai eu le privilège de rencontrer récemment M. Pépin. Et j’ai eu le plaisir de constater qu’il existe un esprit managérial et d’entrepreneuriat dans certaines associations ou, du moins, qu’il existe des promoteurs de cet esprit. Pourtant, en dehors de cette personne, et de certains de ses collègues qui tentent de faire progresser les démarches de management stratégique dans le secteur non lucratif, force est de constater que le chemin que les associations ont à parcourir reste encore bien long avant que… D’ailleurs, est-ce une coincidence si ces deux personnes (JFP et Claude Rochet) s’intéresse tous deux à la fois au management associatif et à l’innovation technologique ?
Pour ramener la discussion à ma nombriliste personne et à la recherche de mon prochain job, je ne peux que regretter que les associations françaises considèrent que la source particulière de motivation que représente leur mission sociale soit une justification suffisante pour exiger un différentiel de rémunération de 25% par rapport aux prix du marché. En effet, le discours des associations que j’ai pu rencontrer à ce sujet semble être : « Je veux bien vous embaucher, mais je vous préviens que 1/ je n’ai aucune perspective sérieuse d’évolution à long terme à vous proposer (les politiques de gestion RH ? moi ? connais pas.), 2/ si j’avais des sous, je voudrais bien vous payer mais à 25% en-dessous des prix du marché parce que, quand-même, vous avez vraiment envie de venir travailler pour moi ». Ce que ce type de raisonnement peut être agaçant : ces associations ont beau être gentilles et leur « cause » motivante, elles n’obtiendront jamais le niveau de compétence que requiert la professionnalisation de leurs activités si elles n’apprennent pas à faire la différence entre la plus-value sociale de leur projet associatif (la valeur apportée à la société) et la réalité économique du marché de l’emploi (et notamment la valeur, sonnante et trébuchante, apportée au porte-monnaie de leurs salariés). Dommage…