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Combien coûte l’opensource ?

OK, la licence des logiciels opensource est gratuite. Mais quid des coûts associés (support, services, formation, …) ? Les éditeurs de logiciels commerciaux offrent des coûts de support explicites. Il est plus difficile d’obtenir un service de support auprès des développeurs d’un logiciel opensource. Employer quelqu’un pour qu’il passe son temps à suivre des forums et listes de discussion n’est pas non plus une solution économique. Sur le long terme, les logiciels opensource seraient-ils plus coûteux que les logiciels commerciaux ? Une analyse au cas par cas s’impose. Cette analyse devrait prendre en compte les faits suivants.
Si l’on emploie un expert interne pour participer à la communauté des développeurs et utilisateurs du logiciel opensource choisi, on gagne bien plus qu’un simple niveau de support : un expert interne fournit également la possibilité d’enrichir les fonctionnalités du logiciel, à la demande, et agit en tant qu’évangéliste interne pour favoriser un meilleur usage et un plus grand succès du logiciel sélectionné.
Un bon moyen pour évaluer la pérennité d’un logiciel opensource consiste à s’appuyer sur le travail d’analyse et de sélection des éditeurs de livres informatiques : plus un logiciel opensource à fait l’objet d’ouvrages (chez O’Reilly par exemple), plus il peut être considéré comme pérenne car ayant atteint une masse critique d’utilisateurs tel que l’avenir de son code source est assuré pour de nombreuses années.
De plus, l’adoption d’un logiciel sous licence opensource garantit une indépendance vis-à-vis de ses développeurs et éditeurs de manière à ce que ceux-ci ne puissent imposer de licences limitée dans le temps ni d’obsolescence programmée (« Telle version de notre logiciel ne sera plus supportée à partir de telle date… » ou bien « Telle version de notre logiciel comporte des failles de sécurité trop importantes, vous devriez adopter notre toute dernière version. »).
Il assez probable qu’une société comme Microsoft survive encore de nombreuses années et puisse offrir, à ses conditions, la maintenance du logiciel. Et il n’est pourtant pas si improbable qu’une communauté de développeurs d’un logiciel opensource abandonne un jour ce développement pour une raison ou une autre. N’est-il pas alors préférable de se fier à un éditeur commercial ? Sans doute que non car, même en cas d’abandon du logiciel par ses développeurs initiaux, non seulement la poursuite du développement peut être assurée par des développeurs indépendants ou d’autres sociétés mais le caractère public du code source permet également de s’approprier le maintien et le développement interne du produit. Dans le cas où un éditeur de produit fermé fait faillite, les coûts de possession du logiciel grimpent en flèche car il devient presque impossible d’obtenir support et maintenance à conditions économiquement raisonnables.
Dans le cas d’un logiciel répondant à un besoin précisément et durablement défini (surtout si ce besoin est celui d’un informaticien), il est très probable qu’un produit opensource soit préférable à un produit commercial qui, de par le modèle économique de son éditeur, gagnera probablement en fonctionnalités superflues. On considère souvent qu’un produit opensource est plus stable et contient moins de bugs et de failles de sécurité sur le long terme. On peut également apprécier le caractère prévisible des coûts de maintenance d’un logiciel opensource à long terme. Nul ne sait combien l’éditeur d’un produit fermé facturera la maintenance dans 5 ans.
Pour conclure, on peut dire que la comparaison du coût total de possession d’un produit fermé (propriétaire) et d’un produit ouvert (opensource) doit faire l’objet d’une analyse approfondie, au cas par cas. Et l’un des critères déterminants du TCO d’un produit ouvert et le degré d’activité et de vitalité de sa communauté de développeurs.

Pourquoi passer de l’ASP à PHP ?

Pour une entreprise qui a adopté ASP, pourquoi faudrait-il passer à PHP ? Pour profiter de la grande quantité de code opensource disponible, parce que le modèle de développement PHP est proche du modèle ASP, parce que PHP est désormais disponible sur Windows, parce que PHP est suffisament performant pour l’entreprise comparativement à ASP. Le point de vue de l’auteur de cet article sur les autres langages opensources pour le Web : la laideur de perl ne convient pas pour les gros projets ; le modèle de développement de python et zope est bien mais trop éloigné de celui d’ASP ; JSP n’est pas un bon choix car les langages de scripting sont plus adaptés au Web que ne l’est Java.

Progiciel et EHS

La fonction Environnement, Hygiène et Sécurité (EHS, EH&S, HS&E, appelez-là comme vous voudrez) n’est pas parfaitement couverte par les progiciels de gestion intégrée (ERP) tels que SAP. Cet article fait le point sur la question et donne quelques conseils à ceux qui sont amenés à lancer des projets d’acquisition de progiciels environnementaux également appelés EMIS (Environmental Management Information Systems).
Ce sont les investisseurs et non les managers (et encore moins les managers EHS) qui ont fait évoluer les systèmes comptables depuis les années 30. Ce n’est qu’avec l’Activity-Based Costing et l’Activity-Based Management que les managers EHS ont eu une opportunité de communiquer sur les technologies et actions de prévention de la pollution. Dans l’offre progicielle actuelle de SAP, le système comptable peut être interfacé avec un module EHS essentiellement tourné vers la gestion des substances dangereuses (à travers les fiches MSDS) mais fournissant également des fonctionnalités orientées santé, hygiène industrielle et sécurité. Les sociétés TechniDATA en Allemagne et Enterprism Solutions aux USA étendent ces fonctionnalités notamment en s’orientant vers la gestion des déchets. De grands pans de l’EHS ne sont donc pas encore couverts. Le reporting actuel « manque de robustesse » et les fonctionnalités EHS sont d’une grande pauvreté comparativement aux systèmes dédiés EHS ou aux logiciels EHS développés sur mesure.
Il ne faut pas se leurrer, nous rappelle l’article : ce sont les points de vue financiers et comptables qui influencent le plus les services informatiques. Et la sélection d’un progiciel EHS peut prendre des mois et impliquer un grand nombre de consultants et de prestataires. Ces projets sont donc complexes et requièrent une très forte clarification des rôles de chacun de ses acteurs, faute de quoi le projet peut tourner au renvoi réciproque des fautes et responsabilités, comme l’a montré l’exemple de Hershey Foods.
L’option du développement spécifique n’est pas à éliminer d’emblée : bien que risquée et coûteuse, elle permet d’obtenir des fonctionnalités très adéquates au besoin et offre une solution évolutive car implémentée de manière incrémentale. L’approche la plus couramment retenue dans les entreprises dotées d’un ERP consiste à se doter d’un progiciel EHS particulier, qui sera ensuite interfacé avec l’ERP comptable et financier. Des éditeurs EHS tels que Essential Technologies et Quantum Compliance Systems sont ainsi certifiés compatibles pour et par SAP.
Des organismes tels que l’EHS Software Development Group (EH&SSDG) peuvent être d’utiles conseillers dans de tels projets. Donley Technologies connaît également bien le marché des progiciels EHS et on trouvera quelques informations intéressantes sur http://www.ehsfreeware.com.

Agrégateurs de news RSS

L’OpenDirectory signale notamment les logiciels opensource suivants, parmi les nombreux agrégateurs de News RSS aujourd’hui disponibles : Aggie (.Net), AmphetaDesk (perl), MyHeadlines (PHP+MySQL), Peerkat (Python) et Reptile (en architecture peer-to-peer) . Parmi les logiciels signalés par l’OpenDirectory, j’ai notamment repéré fyuze, NewsApp de server.com,
NewzCrawler. Il faut également signaler les nombreux produits de syndication « in-bound » (=aggrégation) pour Zope, même si aucun n’offre de fonctionnalités « off-the-shelves », comme on dit (il faut coder un peu pour intégrer ces produits dans un site fait avec Zope).
Jon Udell citait (dans un article sur byte.com auquel, visiblement, on n’a plus accès à moinds de s’enregistrer auprès de byte.com ; le titre « personal RSS aggregators… ») les principaux aggrégateurs RSS. Amphetadesk et Peerkat m’ont paru les plus intéressants d’entre eux. J’ai installé Amphetadesk : ça marche bien malgré le
fait qu’Amphetadesk a repéré des centaines de canaux RSS lorsque je naviguais sur des sites de syndication tels que moreover,
newsisfree et syndic8. Du coup, ma liste de canaux disponibles est immense et bien peu utilisable ! Il manque encore des
fonctionnalités mais c’est un très bon début pour imaginer ce que seront les aggrégateurs personnels de demain. Reste à
tester Peerkat. Jon Udell, dans son article, cite de manière désordonnée les principales fonctionnalités attendues pour ce
genre d’agrégateurs (ou syndicateurs ?). Essayons d’y mettre un peu d’ordre :

  • présenter le contenu sur trois panneaux, à la façon des lecteurs de newsgroups (Usenet)
  • proposer des listes de canaux pré-enregistrés
  • lire les formats RSS 0.92, 1.0,
  • organiser les canaux par catégories
  • ouvrir une fenêtre d’alerte lorsqu’une actualité apparaît
  • organiser les actualités et canaux sous la forme d’un arbre « à l’Explorer »
  • lire les groupes de news NNTP (Usenet)
  • lire des sites web d’actualités (screen craping, web clipping)
  • ajouter de nouvelles sources facilement
  • faire lire les actualités par un synthétiseur vocal
  • faire défiler les actualités à l’écran sous la forme d’un prompteur
  • importer/exporter la liste de canaux
  • écrire des actualités
  • publier un canal
  • offrir une API (en XML/RPC par exemple)
  • supporter l’API de Blogger
  • sélectionner des actualités une à une, les filtrer, les annoter et afficher voire publier le résultat
  • avoir une interface claire, intuitive et conviviale
  • je vous laisse imaginer le reste

On ne tardera pas à voir apparaître des offres logicielles « corporate » pour la syndication de contenus. Sinon, il me reste encore à installer et tester peerkat.
Tiens, il y a aussi quelqu’un qui tente de définir Le Parfait Agrégateur RSS.

Construire des communautés électroniques

Chromatic nous dispense ses bons conseils pour réussir la constitution et l’animation de communautés électroniques par le biais de sites Web. Son premier conseil concerne les finalités du site : quelles sont les finalités de l’animateur ? quel bénéfice un utilisateur tirera-t-il de sa participation à la communauté ? quel intérêt aurait quelqu’un à rejoindre cette communauté ? Construire une communauté sans finalité explicite serait comme créer une entreprise en oubliant qu’il s’agira de trouver des clients prêts à payer. Ensuite, l’article de Chromatic explique les mécanismes de l’effet « réseau » ou « boule de neige » : ce sont les participants satisfaits qui attireront l’essentiel des nouveaux participants. Lorsque ce mécanisme est bien enclenché, la communauté acquière une certaine inertie : ses membres se sont appropriés le site support de la communauté et deviennent un frein à tout changement du site en question. Ce qui caractérise une communauté bien constituée, ce sont notamment ses clins d’oeil culturels internes, ses « private jokes », qui sont autant de signes de reconnaissance entre ses membres. Mais il ne faut pas oublier que dans toute communauté, les gens ne participent que de manière marginale : la plupart lisent et n’écrivent pas, et ceux qui écrivent ne le font qu’occasionnellement. Pour multiplier les membres actifs, il convient d’abaisser les barrières à franchir pour pouvoir contribuer. En particulier, le nombre de membres actifs est inversement proportionnel à l’effort nécessaire pour la première contribution (inscription, …).

Comment choisir un progiciel

GFI Consulting publie un vieil article sur les bonnes (et non moins vieilles) pratiques qui permettent de choisir un progiciel. En particulier, GFI signale que pour être qualifié de progiciel, un logiciel doit non seulement avoir fait l’objet de spécifications formelles pour chacune de ses versions mais doit également faire l’objet d’un effort régulier de commercialisation et de support. Enfin et surtout, il doit être garanti, maintenu et en évolution durable. GFI recommande de ne pas procéder à un choix de progiciel par émission d’un cahier des charges mais par élimination progressive des candidats potentiels dans une démarche plus interactive avec les éditeurs. En effet, aucun progiciel ne répond parfaitement à un cahier des charges spécifique ce qui conduit fréquemment à l’une des situations suivantes : développement spécifique « par dépit », modifications du progiciel par l’éditeur qui aboutissent à en faire un logiciel spécifique, adoption d’un progiciel tellement paramétrable qu’il devient une plate-forme de développement propriétaire au coût de développement/paramétrage comparable à celui d’un développement spécifique ou sélection du progiciel le moins pire par un « consensus mou ». Il ne s’agirait donc pas d’élaborer un cahier des charges détaillé mais seulement une expression générale des besoins fonctionnelles qu’il s’agira de compléter en fonction de la manière dont chaque progiciel étudié y répond. De toutes façon, il convient de retenir que les utilisateurs auront à modifier leurs processus et méthodes de travail pour s’adapter au progiciel (et non l’inverse).
En ce qui concerne la pérennité de l’offre d’un produit par un éditeur, il convient selon GFI de savoir qu’une telle offre n’atteint l’équilibre économique que lorsque le produit a été diffusé à plusieurs dizaines d’exemplaires. GFI considère qu’un progiciel de gestion intégré (ERP) devrait offrir un coût initial d’achat sensiblement inférieur au dixième du coût d’un développement spécifique. Tant que le progiciel n’a pas été commercialisé auprès de 40 clients, après 18 à 30 mois d’existence, sa pérennité économique reste fragile.
De plus, il convient d’estimer non pas le seul coût d’achat mais le coût complet de la solution pour l’ensemble de son cycle de vie, c’est-à-dire jusqu’à son remplacement par une solution impliquant une reprise des données et une nouvelle formation des utilisateurs.

Zope vs Cocoon, Python vs Java

La société ArielPartners a publié
une étude comparative de Zope et de Cocoon
, deux environnements objets faisant office de serveurs d’applications Web pour les sites Internet et intranet orientés publication de contenu. Leur conclusion présente Zope comme un environnement plus puissant, plus mûr et mieux documenté, avec une avance de une à deux années sur Cocoon et les environnements de publication Java similaires à Cocoon. En particulier, Zope offre des fonctionnalités satisfaisantes de gestion des transactions, de la sécurité et une évolutivité remarquable (scalabilité).
ArielPartners publie également une
comparaison détaillée des langages Python (associé à Zope) et Java (associé notamment à Cocoon)
. Cette comparaison soutient la thèse suivante : il suffit d’adopter Python ET Java pour couvrir l’intégralité des besoins de développement courant en informatique d’entreprise. Python offre les avantages suivants :

  • le code Python est plus concis (3 à 5 fois plus concis qu’en Java) et le codage est plus rapide et facile
  • le langage évolue plus rapidement que Java car Java a acquis plus d’inertie
  • Python impose moins de contraintes pour le codage, au prix d’un plus grand risque d’erreurs lors de l’exécution du code
  • Python est plus facile à apprendre pour les débutants tout en étant satisfaisant pour les experts : sa courbe d’apprentissage est plus douce
  • Zope est un serveur d’application python reconnu.
  • La syntaxe de Python est plus claire et plus lisible
  • Python, comparativement à Java, offre un code plus facilement maintenable.
  • L’interpréteur Python compile le code à sa première exécution et exonère ainsi le développeur de phases de compilation fastidieuses.
  • Python est un choix judicieux pour la majorité des tâches de développement en entreprise.
  • Les domaintes d’excellence de Python sont : le scripting, le prototypage rapide, l’intégration de systèmes (langage « glue »), les applications web, les outils graphiques, les outils de traitement XML.

Les avantages de Java sont les suivants :

  • on compte 3 millions de développeurs Java dans le monde contre un demi million de développeurs Python
  • Le code Java, plus contraint pour le développeur, offre moins de risque de bug
  • Java s’accompagne d’offres mûres et nombreuses en matière de serveurs d’application grâce à J2EE, RMI, Jini et JavaSpaces. Les principaux serveurs d’application sont BEA WebLogic, IBM WebSphere, Sun One Application Server et JBoss (opensource).
  • Java offre des modèles à base de composants adaptés à l’entreprise avec les modèles JavaBeans et EJB.
  • Java s’accompagne d’outils de conception graphique, de documentation et de débuggage très avancés.
  • Java, comparativement à Python, offre un code plus performant.
  • Java se présente comme un choix complémentaire intelligent pour tous les cas …
    • … où Python n’a pas encore fait ses preuves (Aspect-Oriented Programming, recherche sur les technologies SOAP/WSDL/UDDI, utilisation d’outils de modélisation UML avancés)
    • … où les performances brutes sont critiques
    • … où il s’agit de mettre en place des systèmes distribués ou parallélisés à très grande échelle
    • … où la facilité de recrutement de compétences de développement ou la disponibilité d’outils de développement est critique

L’art et la manière de réussir un projet Progiciel

Le CIGREF a réuni dans un document des recettes de bon sens pour réussir un projet
progiciel. Le magazine L&S a repris l’essentiel de ce document dans un article
dont il ressort les points
suivants:
Le coût de licences ne représente que 20% des dépenses totales de ce genre de
projet. Ce type de projet donne habituellement lieu à un appel d’offres, rationnel et
contradictoire. Mais l’organisation d’un appel d’offres engendre des coûts et délais souvent
sous-estimés. Le choix du progiciel doit s’appuyer sur une approche à trois dimensions : par
les besoins fonctionnels, par l’offre du marché et par l’existant dans le système
d’information de l’entreprise. Le choix s’effectue en trois étapes : définition du cahier
des charges pour l’appel d’offre et inventaire de l’existant, identification d’environ 6
progiciels offerts par le marché, réduction à un échantillon de 2 ou 3 candidats puis choix
du progiciel à acheter. Le cahier des charges doit contenir au minimum les principales
règles de gestion et les principes d’organisation exprimant le besoin fonctionnel. Les
critères de choix pour identifier la solution répondant au mieux à ce besoin doivent
comporter toutes les dimensions suivantes : durabilité du fournisseur, durabilité du
progiciel, caractéristiques des données traitées (volumes, formats, interfaces),
caractéristiques informatiques, coûts (pour chaque étape de vie du progiciel), performance,
sécurité, services du fournisseur. Le choix doit s’appuyer sur une comparaison de progiciels
sur la base de jeux d’essai donnés au fournisseur, sur le prototypage des fonctionnalités
spécifiques et les spécifications des adaptations nécessaires. En particulier, la
faisabilité de l’interfaçage du progiciel avec l’architecture du S.I. existant doit être
examinée en détail. En ce qui concerne le degré de flexibilité du progiciel, on remarquera
que plus un progiciel est paramétrable et adaptable aux spécifications fonctionnelles
détaillées, plus le travail de paramétrage et d’adaptation sera long et coûteux. A l’inverse
un progiciel rigide implique des coûts d’adaptation des processus de travail. Afin de
procéder à la comparaison des progiciels candidats, il est judicieux d’élaborer une grille
d’évaluation comme outil de réflexion mais il convient de savoir s’abstraire de tout système
de notation pour prendre une décision ultime de manière responsable. Une grille d’évaluation
peut permettre de constater que, quelque soit, la pondération affectée à chaque critère de
notation, une solution se dégage (ou non) comme préférable auquel cas il convient d’en tirer
des conséquences lors du choix final. Enfin, il ne faut pas s’arrêter à la comparaison des
coûts logiciels dans la mesure où une offre moins complète entraîne des surcoûts de
développements complémentaires.
En ce qui concerne le prototypage, il est particulièrement utile puisque qu’il doit se
focaliser sur les processus métiers considérés comme essentiels ou posant le plus de
problèmes de faisabilité, de compatibilité technique avec l’existant ou de qualité
d’ergonomie. Il permet de prendre en compte les contraintes techniques imposées par le
projet et d’étudier les performances et limites du progiciel en se concentrant sur les 20%
de cas qui couvrent 80% des volumes ou les 20% de cas les plus complexes à traiter.
L’article détaille également les bonnes pratiques pour les phases de paramétrage, de test,
de conduite du changement, de migration et de reprise de données, d’adaptation, de
documentation et de contractualisation. Il insiste en particulier sur l’importance, pour ce
dernier point, de se faire accompagner dans le choix par un juriste et par un acheteur seuls
capables de prévenir les écueils courants pour ce type de projets.

NTFS et FAT32

Ma soeur me demande : « C’est quoi des nfts et des fat32 ? » Je ne suis pas un spécialiste de la question, mais voici ce que je lui ai répondu.
Ce sont des « systèmes de fichiers », i.e. la manière dont une partition d’un disque dur est organisée pour stocker des fichiers. NTFS est le système de fichier de Windows NT. FAT32 est le système de fichier de Windows 95, 98, 98SE et 98ME. Windows NT et Windows 2000 connaissent les deux systèmes de fichier. Windows XP connaît sans doute également les deux mais, moi, je ne fréquente pas Windows XP.
Linux organise ses fichiers selon d’autres systèmes de fichiers. Mais Linux connaît aussi NTFS et FAT32 donc tu peux lire des partitions NTFS et FAT32 depuis un linux.
L’avantage de NTFS sur FAT32 est que ce système permet de contrôler que seuls certains utilisateurs de ton Windows ont le droit de faire certaines actions sur certains fichiers et répertoires. A priori, NTFS est également plus « robuste » que FAT32, i.e. qu’il y a moins de risque de pertes de données en cas de plantage de l’ordinateur. Je ne connais pas les inconvénients de NTFS sur FAT32 si ce n’est qu’une partition organisée en NTFS ne sera pas lisible depuis un Windows qui ne connaît que FAT32.

Jeux de rôles éducatifs via l’Internet

Un article de la revue hypermédia « Les Carbets » esquisse une méthode éducative pour lever, auprès de jeunes en échec scolaire, les blocages vis à vis de l’apprentissage. Cette méthode s’appuie sur l’organisation de jeux de rôles exploitant l’Internet, par exemple dans les lieux publics d’accès à l’Internet (cybercentres, télécentres, maisons du savoirs, …). Le fait, pour le joueur, de créer un personnage imaginaire de toutes pièces l’implique fortement. Le « maître de jeu » doit contrôler et de stimuler cet investissement personnel d’un personnage imaginaire. Le plongeon dans l’imaginaire permet de s’abstraire du contexte de l’échec scolaire ou d’un mal-être plus général. La mobilisation d’un moi imaginaire permet de retrouver « un appétit d’apprendre intact ». De plus, les réussites du personnage imaginaire, animées par le maître de jeu, valorise le joueur, ses connaissances et ses compétences individuelles.
La médiation des nouvelles technologies pour ce type de jeu (par le biais du courrier électronique, des forums et du chat) ne limite en rien le pouvoir de fascination exercé par le maître de jeu et les avatars des joueurs. Au contraire, elles offrent au jeu l’accès à l’Internet comme espace de trésors à découvrir et à explorer à condition que chacun des joueurs acquière un degré minimum d’autonomie dans cet environnement d’interaction.
Une fois valorisé dans l’imaginaire et son action médiatisée par les nouvelles technologies, il reste au joueur à vérifier dans la réalité ses compétences et connaissances. Ce retour à la réalité, fixateur de la confiance en soi, est problématique car les joueurs, contrairement à une idée courament répandue, font une distinction très nette entre l’imaginaire et le réel. L’une des solutions pour ancrer les acquis du jeu dans le réel consiste à développer des communautés de joueurs pour échanger des astuces et récits de personnifications réussies. Un autre élément de solution consiste à expliciter les relations éventuelles entre réussites virtuelles et capacités réellement acquises et donc potentiellement exploitables.
Le savoir-faire clef du maître de jeu, au-delà de la maîtrise de l’usage des outils, consiste à savoir établir l’équilibre et la relation entre l’imaginaire ludique et la réalité notamment par l’orientation des joueurs vers des missions associant les valeurs de partage, d’entraide et de créativité.

Intranets résidentiels et communautés de voisins

La « Fondation Internet Nouvelle Génération » a publié un article sur les intranets résidentiels, la mise en réseau de voisins. Les usages envisagés pour de tels intranets sont nombreux et variés : échanges entre habitants (matériels, savoirs, baby sitting), le prêt de matériel de bricolage, partage du coût d’une connexion permanente à l’Internet, formation des habitants à l’informatique, le renforcement d’une identité résidentielle ou communautaire, partage de fichiers informatiques, télégestion d’un immeuble, échanges de savoir, groupement d’achats, hébergement de sites personnels, télésurveillance, télédomotique et jeu en réseau. Le principal risque pour ce genre de projet consiste à ne pas réussir à animer et à maintenir de riches relations de bon voisinnage sans lesquelles l’intranet résidentiel pert tout son sens et tout son intérêt. C’est le réseau humain et non le réseau électronique qui fait la communauté virtuelle.

Classification des modèles économiques de l’Internet

L’un des groupes de travail de la « Fondation Internet Nouvelle Génération » propose une classification des principaux modèles économiques rencontrés sur l’Internet en fonction de critères tels que la nature du produit ou service cédé, la périodicité de la facturation, le mode de mesure de la consommation, la caractère public ou privé de la consommation, le couplage des produits ou services, les modes de financement du développement ou de l’usage, la mesure de la valorisation du financement, etc.

Sept ans pour comprendre l’intelligence collective

Le Monde rapporte le nouveau projet du philosophe Pierre Lévy à qui l’université d’Ottawa vient d’accorder un programme de recherche de 7 ans dans le champ scientifique de l’étude de la coopération intellectuelle, sur son thème de prédilection : « l’intelligence collective ». « L’intelligence collective est une approche de la société qui considère les groupes humains […] comme des systèmes cognitifs qui créent, innovent et inventent. L’objectif de ce programme de recherche es de modéliser les processus d’intelligence collective pour les tester et les améliorer. » Parmi les sujets qui pourront être abordés, on trouve le « e-learning », les processus d’apprentissage collectif et les expériences de cyberdémocratie locale. Pierre Lévy se fixe également pour objectif, dans ce cadre, de créer un logiciel libre « que pourront s’approprier des communautés pour améliorer leurs processus de coopération intellectuelle ». Le Monde qualifie Pierre Lévy de prospectiviste, de « fondamentaliste d’Internet » voire d’utopiste et souligne que celui-ci aura « sept ans pour confronter ses thèses au terrain et convaincre qu’il a eu raison avant tout le monde ». Pierre Lévy est l’un des inventeurs des « arbres de connaissance » exploités par les logiciels de la société Trivium.

TCM : introduction

L’introduction du Cluetrain Manifesto a été rédigée par un journaliste du Wall Street Journal. Selon lui, l’idée principale de cet ouvrage est que les problématiques d’entreprises sont avant tout des problématiques humaines. L’ingénierie et la gestion sont secondaires. Les conversations humaines, spontanées, sont le véritable langage des affaires. Mais vous le savez déjà si vous avez suivi les chapitres déjà signalés ici.

TCM 3: Talk is cheap

Le chapitre 3 du Cluetrain Manifesto nous rappelle que derrière chaque page Web, il y a une personne. Parfois le caractère individuel d’une page est érodé et digéré par un intestin corporate d’éditeurs, gardiens et autres factota mais une page Web porte généralement le signe d’une motivation individuelle et d’un caractère personnel. Contrairement aux médias de masse, le Web est le vecteur d’une proportion significativement plus importante d’individualités. Ce caractère personnel des pages permet l’émergence de conversations de personne à personne par le biais des nouvelles technologies. Il est particulièrement difficile de simuler l’authentificité personnelle dans de telles conversations. Et il est particulièrement important, pour les entreprises qui ne veulent pas « décrocher », de s’engager dans de telles conversations.