Sur le site de la Coordination Sud, on trouve d’amples informations sur les organisations de solidarité internationale (O.S.I.) et, notamment, sur leurs modes de financement.
Grâce à une enquête de la Commission Coopération Développemnt, j’y découvre des noms de personnes ou d’organismes d’influence dans le domaine : Coordination Sud, ainsi que le ministère des affaires étrangères, bien sûr, mais aussi Antione Vaccaro de l’agence Excel qui conseille quelques grosses ONG d’urgence en matière de collecte de fonds, Jacques Malet, consultant auprès de la Fondation de France et François Bourguignon, directeur d’études à l’EHESS et Delta.
2 OSI ont un budget supérieur à 300 MF. 16 ont un budget compris entre 50 et 300 MF (une liste détaillée est donnée dans le rapport d’enquête). Ces budgets sont très concentrés (l’essentiel des ressources est entre les mains d’un petit nombre d’ONGs). Les ressources privées des associations résultent essentiellement (61%) des collectes et dons individuels, obtenus par des opérations de publipostage. Les ressources des OSI sont proportionnelles à l’actualité des crises internationales : « Rwanda, Bosnie, Kosovo ont scandé le rythme de développement des OSI ». En l’absence de crises humanitaires « chaudes », les financements publics et privés se contractent.
Qui donne ? 40% des français reconnaissent ne jamais donner. Ce sont les foyers modestes qui sont les plus généreux : 2,01% du revenu imposable des contribuables les plus modestes, contre 0,81% pour les foyers les plus aisés. Du côté des financeurs publics, c’est l’Union Européenne (avec 49% des fonds publics) qui vient en tête, suivie d’autre financeurs internationaux, bien avant l’Etat.
16% des dépenses sont des « frais de fonctionnement » et 8% des frais directement liés à l’organisation de la collecte des fonds. La collecte des fonds privés est beaucoup plus coûteuse que la collecte de fonds publics. Selon François Bourguignon, de l’EHESS, « la part socialement efficace (c’est-à-dire bénéficiant directement à la population visée) de chaque franc de ressource collectée serait de 55 centimes environ pour l’ensemble des activités des OSI et de 45 centimes seulement pour les seules ressources privées. »
Où va cet argent ? Surtout en Afrique (40% des dépenses des OSI) alors que seuls 15% des pauvres du monde vivent en Afrique. 75% des pauvres sont en Asie, qui n’est l’objet que de 16% des dépenses des OSI françaises. Selon François Bourguignon, cet écart est évidemment déterminé par la communauté de langue avec de nombreux pays africains.