Avez-vous déjà vu un gnome unijambiste des forêts du Nord dansant à la pleine lune au milieu de statuettes enroulées dans du jambon? Non?! Alors ne ratez pas la mise en vidéo du premier épisode du Donjon de Naheulbeuk, c’est tordant.
Pour ceux qui voudraient comprendre ce dont il s’agit, voici un peu d’explications. Un pro-amateur génial a créé une saga sonore (feuilleton audio) humoristique dans l’univers fantastique des jeux de rôle Donjons & Dragons. Son émission est diffusée depuis quelques années déjà, épisode après épisode, au format MP3 à télécharger gratuitement sur leur site. Suite à l’énorme succès populaire de sa création, une BD a même été éditée pour mettre en bulles et en images les aventures délirantes de l’équipe des aventuriers de Naheulbeuk. Et comme ça ne suffisait pas, un autre créatif culturel passionné a utilisé un jeu vidéo multi-joueur, (World of Warcraft, LE jeu video multi-joueur), pour mettre en scène et tourner en caméra virtuelle le premier épisode de la première saison du donjon de Naheulbeuk. Les acteurs sont donc des personnages de jeux vidéo. On appelle cette technique de réalisation de vidéos le machinima. Le résultat, encore une fois téléchargeable sur Internet car distribué gratuitement par amour de la chose, est excellent et donne vraiment envie de voir la suite! Tout cela dans un esprit de créativité, de partage et de plaisir, un petit peu à la mode open source: plus on est de fous, plus on crée. Bravo!
Archives de catégorie : Ecrit en français
Julien est né ce matin!
J’ai le plaisir de vous faire part de la naissance de mon fils, Julien. Il est né ce matin à 3H et ses parents sont très fiers de ses 3 kg 510 et de ses 51 cm. La maman se porte bien et l’accouchement s’est très bien passé. Julien a eu l’air un peu surpris quand on lui a expliqué qu’il ne pouvait téter sa maman 24H sur 24. Ses frère et soeurs attendent sans doute impatiemment de lui rendre visite cet après-midi (quand nous aurons un peu dormi). Allez, au dodo.
DRM: effaceur sélectif de souvenirs
Plutôt que de faire de la recherche appliquée en intelligence artificielle, je me demande si je ne vais pas me tourner vers l’écriture de nouvelles de science-fiction… Blague à part, voici une idée de départ pour écrire une nouvelle de S-F: imaginez un avenir dans lequel la DRM domine. Dans cet avenir, une société a commercialisé la technologie DRM ultime: l’effaceur sélectif de souvenirs (version mobile, bien sûr). L’effaceur est tout petit: il loge dans le casque de votre baladeur MP3 préféré. Régulièrement, il scanne votre cerveau à la recherche de vos souvenirs. Vous venez d’écouter un tube à la mode? L’effaceur repère la trace qu’il a laissé dans votre cerveau et, puisque vous avez déjà écouté trois fois ce tube, il en efface le souvenir.
Quel plaisir, peu après, de redécouvrir ce tube chez votre marchand de chansons iTubes Musiques Shop! Vous ne l’aviez jamais entendu, vous semble-t-il, et vous vous empressez de l’acheter pour le savourer.
Dans cette société idéale, les profits des “ayant droits” sont maximisés, le commerce électronique bat son plein et les consommateurs sont satisfaits. Les Droits d’Auteur et Droits Voisins dans la Société de l’Information (DADVSI) sont respectés. Bien sûr, les fabricants de baladeurs qui n’y avaient pas inclus l’effaceur de souvenirs ont été poursuivis et mis en prison pour incitation au piratage.
Seul bémol: il n’y a plus qu’un seul tube en magasin.
Coupe du monde de l’entreprenariat solidaire?
Cet article m’a permis de découvrir la coupe du monde SIFE (Students in Free Enterprise): une compétition de projets d’entreprises (plus ou moins) solidaires. Les champions français (équipe de l’ESSEC) se sont mal classés cette année bien que la compétition a eu lieu à Paris.
Liens du jour sur la dyspraxie
Je me suis abonné à un flux d’information sur la dyspraxie via le service Technorati. J’ai ainsi attrapé dans mon filet du jour:
- une digression sur la dyspraxie de son enfant par une maman qui essaie de perdre du poids
- un blog dédié au “syndrom de Prader-Willi” (je ne sais pas ce que c’est) mais qui parle aussi un peu de dyspraxie
- le site d’une association québecoise sur la dyspraxie
Bref, la pêche du jour n’est peut-être pas très intéressante. Mais j’ai l’impression, au fil du temps, que les gens parlent de plus en plus de la dyspraxie, même si le sujet reste largement méconnu.
Prior art search for patents
Here is a “random patent generator“. The basic idea is to randomly generate ideas of inventions in the hope that they would constitute prior art capable of invalidating some of the stupid patents that get granted by patent offices. It is even inspiring some novel business models. Of course, it’s meant to be a joke and a surrealist poetry exercise.
But beyond the joke, random sentence generators that can be fed with corpus of documents raise questions about the nature of prior art in patenting issues, as the author of the random patent generator says. How far are we from leaving the domains of jokes and entering the domain of possible threats to the legal patent system?
Etumnamboa veut financer les mini-entrepreneurs sociaux africains
J’ai eu le plaisir de déjeuner cette semaine avec Etumnamboa (c’est son pseudo: “celui qui est loin du pays”). Nous avons parlé de son projet: créer une société de capital risque dédiée au financement des mini-entreprises sociales de l’Afrique noire francophone. Etum connaît bien son affaire: Camerounais, il a fait une bonne partie de ses études supérieures en informatique en Afrique. Il s’est ensuite lancé dans l’entreprenariat, toujours en Afrique, avec une activité de services autour des nouvelles technologies. Après quelques années, grâce à la revente de sa société, il a pu se payer des études d’ingénieur informaticien en France. Aujourd’hui, il rejoint à Paris l’un des leaders mondiaux de l’informatique pour y développer de nouveaux marchés. Ca, c’est un début de parcours qui force l’admiration !
Mais ce n’est pas tout. Ce qui semble le démanger, c’est de partager et d’aider. Alors, bien sûr, il aide comme il peut: il envoie un container d’ordinateurs recyclés en Afrique, il s’engage dans quelques actions d’aide communautaire comme le font nombre d’africains établis en France. Mais ça ne lui suffit pas! Quelques copains restés au pays lui soumettent un problème intéressant: pour développer leurs propres boîtes, connaîtrait-il une solution qui leur permette de trouver des actionnaires pour des montants de l’ordre de 1 000 ou 2 000 euros par exemple? Et c’est la que naît la nouvelle idée d’Etumnamboa: lancer une activité de capital risque pour développer en Afrique des mini-entreprises à forte fibre sociale et environnementale.
En effet, il existe des solutions pour obtenir des “gros” financements: fondations pour l’entreprenariat social, organismes internationaux, … Mais aller les démarcher coûte du temps et de l’argent et représente une certaine prise de risque (risque de ne rien obtenir malgré les efforts consentis). Et lorsqu’il s’agit de développer des dizaines, des centaines, des milliers ou plus de PMEs à forte croissance en Afrique, les circuits de demande de subvention privée ne semblent pas constituer une solution qui permette de passer à grande échelle. Inutile même de penser à l’argent de l’Etat ou des collectivités locales: la corruption semble omniprésente. Et les banques “ne prêtent qu’aux riches”, à ceux qui sont capables de fournir des garanties à la hauteur des prêts consentis. Bref, il y a des solutions pour emprunter beaucoup lorsque l’on est déjà un entrepreneur établi ou prêt à explorer les circuits des donateurs philantropes. Mais rien de très satisfaisant pour une foule immense de mini-entreprises à forte croissance.
D’un autre côté, il y a un grand nombre d’organismes de micro-crédit qui se sont développés en Afrique (“banque des pauvres” sur le modèle de la Grameen Bank). Ces banques prêtent à des micro-entrepreneurs, quelques dizaines d’euros maximum, par exemple pour acheter une charette de manière à vendre des cacahuètes sur le bord de la route. Le micro-crédit permet à une foultitude de micro-entrepreneurs de retrousser leurs manches pour sortir de la misère. Sous la pression sociale d’un petit groupe de co-emprunteurs, ils remboursent ensuite avec les intérêts et ainsi se développe le micro-crédit. Mais là encore, l’offre de financement ne correspond pas aux besoins des mini-entrepreneurs. Un représentant d’un organisme de micro-crédit a répondu à Etum que leur coeur de métier, c’est la sortie de la misère, pas l’amorçage ou le développement des entreprises à forte croissance. Les montants dont ont besoin les mini-entrepreneurs excèdent les plafonds du micro-crédit.
D’où l’idée d’Etum: couvrir les besoins de financement des mini-entrepreneurs et ce par la seule voie qui lui semble faire sens: dans une démarche fortement ancrée dans la philosophie du développement durable. Investir 2000 euros dans une PME high-tech et contrôler que cet argent est employé sagement: en ancrant le développement de l’entreprise dans celui de sa communauté de clients, fournisseurs et partenaires, et dans celui de son environnement. Exemple cité par Etum: un réseau de cybercafés qui offrent de l’accompagnement parascolaire à des enfants en se finançant par le paiement des minutes de communication en ligne. Pourquoi pas?
Cette idée étant donnée, il lui reste un tas de problèmes à résoudre. Voici quelques unes des problématiques que nous avons évoquées ensemble. Dites-nous ce que vous en pensez SVP!
Où trouver l’argent? Les grandes multinationales du Nord, établies en Afrique, déclarent comprendre l’intérêt du développement durable. Etum peut leur offrir les moyens d’investir dans les communautés locales par le biais des entrepreneurs qui pourront, à long terme, contribuer à faire émerger des classes moyennes de consommateurs susceptibles de représenter autant de marchés nouveaux pour les multinationales. En France ou aux USA, des entrepreneurs à succès cherchent les bonnes occasions de rentabiliser les cagnottes qu’ils se sont constitués tout en privilégiant le sens dans leurs investissements. Les eco-business-angels en sont un exemple intéressant.
Comment sortir du capital des mini-entrepreneurs? Le capital risque fonctionne de la manière suivante (à ce que j’en sais). Le financeur reçoit des centaines de dossiers de projets de développement. Il en sélectionne par exemple 10: ceux qui sont les plus susceptibles de lui rapporter 10 fois sa mise de départ en 2 ou 3 seulement. Sur ces 10 projets, 3 vont échouer, c’est la faillite. 6 vont se développer à petite vitesse, vont vivoter un certain temps et constitueront donc un échec pour le capital risqueur: impossible de rentabiliser de manière explosive sa mise de départ. Enfin, on espère pour le financeur que l’un des projets sur les dix va connaître un succès fulgurant: un futur eBay, Google ou Amazon ? Pour rentabiliser son investissement, il lui faut alors revendre les parts qu’il possède dans le capital social de la société. Cette vente peut se faire à l’occasion d’une entrée en bourse (les investisseurs en bourse achètent des actions de la société) et c’est le pactole pour l’investisseur qui revend ses parts plus de 10 fois leur prix d’origine. Cette vente peut également se faire si la société est rachetée par un Microsoft, un IBM, ou autre géant qui cherche du sang neuf (ou des concurrents à tuer dans l’oeuf). Qu’est-ce que tout cela donne pour des mini-entrepreneurs Africains ? Sans doute des choses assez différentes. On s’attendrait peu à voir une PME ayant fait un premier tour de table à 2 000 euros entrer au NASDAQ. C’est plutôt du 2 millions d’euros en levée de fonds d’amorçage dont il s’agirait pour un candidat à l’entrée en Bourse dans les pays du Nord. Quel est le fonctionnement du marché du financement des mini-entreprises Africaines ? Je n’en ai aucune idée… Mais Etum semble confiant.
Le capital risque peut-il se marier avec le développement durable ? Si 9 projets sur 10 ne permettent pas au financeur de toucher le pactole, je me demande ce qu’ils deviennent ? Ils ne représentent plus une promesse de gain important pour le capital risqueur. L’entrepreneur jette-t-il l’éponge ? Sont-ils jetés à la poubelle par le financeur ? Quel gâchis ce serait… Pour ceux qui n’ont pas encore atteint le point mort de leur développement, j’imagine que la tentation doit être grande, pour le financeur, de les liquider pour minimiser ses pertes. Y a-t-il un gaspillage d’énergie pour tous ceux qui ont reçu du capital risque mais qui n’ont pas tenu leurs promesses de croissance exponentielle ? Peut-on faire mieux et plus durable ?
Comment développer cette activité ? Etum a un peu d’épargne personnelle. Il veut commencer par mettre son argent là où vont ses idées: auprès de quelques mini-entrepreneurs bien choisis. Il peut commencer à développer cette activité de manière bénévole, modeste et visant une rentabilité rapide mais faible. Cela plairait à Dave Pollard, apôtre de l’entreprise naturelle. Mais en prenant 2 000 euros de parts sociales d’une mini-entreprise, il faut quand-même attendre 2 ou 3 ans pour avoir une chance sur 10 de les voir se transformer en plus de 20 000 euros. Un peu lent comme plan de développement ? Ou suffisament sage quand on est visionnaire et que l’on cible sur le long terme ? On raconte toujours que Muhammad Yunus a commencé par prêter quelques dizaines de dollars à des femmes micro-entrepreneurs qu’il avait été rencontrer. Et cela a donné au final une banque de taille mondiale. Et entre les deux, comment on fait ?
Où trouver des partenaires ? Heureusement pour nous et pour son projet, Etum pense que la meilleur manière de faire avancer son idée, c’est de la partager. Plutôt que de veiller jalousement à sa confidentialité, il veut la partager, l’enrichir et trouver des partenaires pour faire mûrir son projet et l’ancrer dans la réalité. Qui aller voir ? Je pense tout d’abord aux Carrefours des Possibles de la Fondation Internet Nouvelle Génération: l’occasion idéale de présenter son projet à un parterre de partenaires potentiels dont un grand nombre déjà sensibilisés aux problématiques de l’économie sociale. A la FING, le carnet d’adresses sans fond de Denis (denis.pansu [ at ] fing.org) lui donnera peut-être accès à des connaisseurs du sujet “tiers secteur” et économie sociale. Est-ce que Benoît (benoit.dumolin [ at ] mediacteurs.net), expert de l’innovation sociale et ayant une certaine expérience du terrain africain n’aurait pas de bons conseils à partager ? Etant donnée l’importance des mini-entreprises de haute technologie dans son projet et le côté “un pied en Afrique, un pied en région parisienne” de celui-ci, je me demande aussi si des gens de Scientipôle Initiative ne pourraient pas également être de bon conseil ? Sinon, il serait sans doute judicieux de rencontrer des gens de chez Ashoka France. Et ce qui pourrait permettre de développer son projet plus vite qu’en y injectant de son épargne personnelle, ce serait peut-être de se faire connaître auprès du président du club des eco-business angels, non? Et les Cigales, est-ce un concept exportable à l’Afrique noire francophone? Quelles autres pistes explorer?
Comment rentabiliser le choix de l’entreprenariat social? Pour Etum, ce projet n’a de sens que si il s’adresse à des mini-entrepreneurs qui font le choix de regarder au-délà de la rentabilité économique, qui sont prêts à miser le développement de leur gagne-pain sur celui du développement local de leurs communautés de clients, fournisseurs, employés, partenaires et/ou sur celui d’une exploitation raisonnée de leur environnement. Mais tout cela coûte un surplus d’effort, d’attention et donc de temps et d’argent. Si un marché du financement des mini-entrepreneurs africains existe vraiment, comment résister à de nouveaux concurrents qui ne se soucieraient pas du développement durable, qui ne prendraient pas le temps de contrôler comment les entrepreneurs exploitent leurs communautés et leur environnement, qui, du coup, auraient des structures de coût plus attractives et pourraient donc afficher des ambitions économiques plus compétitives ? Un atout pour Etum, c’est l’avantage de résilience qu’offre le développement durable. Si l’on prend l’exemple des entrepreneurs de l’économie de communion, ils affirment que le surplus d’attention (et d’amour) qu’ils consacrent à leurs employés et partenaires est largement rentabilisé par la capacité ainsi accrue de leur entreprise à résister aux crises économiques. Ainsi, cette banque rurale des Philippes qui se classait 700ème (si je me souviens bien) sur son marché s’est-elle retrouvée sur le podium des plus grosses lorsqu’une crise financière asiatique fut passée par-là. Alors que, comme ses concurrents, elle ne pouvait plus payer ses employés et rendre leur argent à ses clients, elle a résisté. Les employés, fortement attachés à leur entreprise, ont accepté de travailler pour rien. Les clients, bien qu’inquiets de perdre toute leur épargne, se sont résignés à attendre la fin de la crise: ce que leur banque faisait pour eux allait bien au-délà des services financiers (formation, aide sociale sous toutes formes, …). De même, comme me le rappelle Etum puisque que nous l’avons lu dans 80 hommes pour changer le monde, cette directrice d’un atelier de confection népalais qui était surprise par ses employés: alors que l’entreprise allait à la faillite, les employés ont activement soutenu leur entreprise qui, du coup, a résisté là où d’autres auraient échoués. De belles histoires que tout cela? Oui. Mais, dit-on, des histoires vraies. Alors, comment rentabiliser le choix de l’entreprenariat sociale et du développement durable comme politique d’investissement? En misant sur le fait que la société de capital risque pourra plus solidement se sortir de tous les pièges où l’économie Africaine pourrait l’entraîner. Qui veut parier?
Peut-être Etum pourra-t-il corriger/compléter cet article si besoin. Et surtout, peut-être pourrez-vous donner votre point de vue sur ce projet ?
Inventions évidentes made in USA
C’est peut-être aux USA que se prépare l’avenir du droit de la propriété intellectuelle pour l’Europe. C’est en tout cas ce que me fait croire l’adoption par la France de la loi DADVSI: j’ai tendance à y voir l’efficacité des lobbies des multinationales de haute technologie, principalement américaines, qui cherchent à freiner l’innovation de leurs concurrents pour prolonger la durée de vie de leurs propres vaches à lait technologiques (c’est en partie à ça que servent les brevets: ils ressemblent alors à des mines anti-innovation créées par des inventeurs). Notez que j’essaie de ne pas non plus cracher dans la soupe: je bosse pour l’une de ces boîtes et je suis notamment payé pour créer des brevets…
Ceci dit, il se passe actuellement Outre-Atlantique un truc intéressant: la plus haute juridiction des USA (la cour suprême) est poussée à définir ce que c’est qu’une invention “évidente”. En effet, pour qu’une invention puisse faire l’objet d’un brevet, il faut qu’elle apporte une véritable nouveauté et qu’il ne s’agisse pas d’une exploitation “évidente” d’une technique déjà connue. Or, aujourd’hui, les magistrats américains n’ont pas de référence claire dans leur droit pour faire la différence entre une idée “évidente” (et qui ne mérite donc pas d’en réserver le monopole d’exploitation à son inventeur par un brevet) et une idée qui ne l’est pas. Morale de l’histoire, les offices de brevets croulent sous des demandes de brevets concernant des inventions qui n’en sont pas et, faute de savoir leur dire non, leur octroient pourtant des brevets. Conséquence: des sociétés fantômes (les méchants “trolls”) sont créées par des faux inventeurs qui obtiennent ainsi des brevets pour des “inventions évidentes” et menacent ensuite d’autres inventeurs de leur faire de coûteux procès si ils ne leur versent pas de l’argent. Une forme de racket à grande échelle sous couvert de protection des idées par les brevets, qui commence à faire grincer pas mal de dents, y compris des grosses multinationales qui en ont un peu marre d’avoir à se défendre contre ces hordes de trulls hurlants. C’est peut-être ce qui suffira à convaincre la Supreme Court de préciser les critères qui permettent de déterminer ce qui distingue une invention évidente d’une invention méritant brevet.
Mais derrière cette bagarre se profile aussi un phénomène intéressant concernant les innovateurs open source. En effet, ceux-ci sont au premier rang des victimes des trolls: comment un innovateur open source qui contribue à titre individuel à un projet libre peut-il se défendre contre un troll armé d’une massue d’avocat et qui le menace de procès interminables et coûteux? C’est pourquoi l’ Electronic Frontier Foundation monte actuellement au créneau et appelle la Cour Suprême à empêcher le massacre. L’argumentation employée me semble pleine de promesses pour l’avenir du droit de la propriété intellectuelle en Europe: l’EFF rappelle que les logiciels libres constituent un bien commun informationnel qui doit être protégé par les Etats au nom de l’intérêt public. La notion de bien commun informationnel est très bien développée et défendue par des intellectuels français tels que Philippe Aigrain. Espérons que toutes ces bonnes idées seront entendus par les magistrats américains et que, par contamination, le droit Européen et Français suivront.
Capital risque pour entreprenariat social
Etumnamboa lit ce blog. Et il cherche des infos sur les offres de type “capital risque” pour les entrepreneurs sociaux. Peut-être avez-vous des infos qui pourraient l’aider dans sa recherche? Des bons tuyaux à partager? Avec son accord, je publie ici notre échange (par mail interposés). Donnez-lui (donnez-nous!) des conseils en laissant un commentaire à la fin de cet article!
Etumnamboa a écrit :
Je suis tombé sur votre blog ce matin en cherchant de l’information sur l’entreprenariat social. Je vois que vous avez bien planché sur le sujet, je suis entrain de travailler sur son adaptation à l’Afrique. Est-ce que vous avez de la documentation ou des liens à me conseiller?
Je lui ai répondu:
Il me semble que ce concept est beaucoup plus développé en Afrique qu’en France. Car les fondations qui financent sous cette étiquette l’utilisent comme une alternative à l’aide au développement traditionnelle.
Ceci dit, je n’ai pas de référence Afrique qui me viennent à l’esprit.
Si j’avais à faire une recherche sur le sujet, j’irais voir les endroits “habituels”: Ashoka, fondation Schwab, fondation Skoll. Il y a en particulier sur ces sites des “success stories” d’entrepreneurs sociaux en Afrique:
Il m’a répondu à son tour:
J’ai effectivement fait le tour de ces divers sites et je viens de terminer l’excellent ouvrage “80 hommes pour changer le monde”, je pensais que vous aviez des études et autres documents qui me seraient passés sous le nez.
Moi:
Désolé, je ne crois pas avoir grand-chose en main. Ou plutôt, j’ai publié sur mon blog à peu près tout ce que j’ai lu sur le sujet.
Lui:
C’est plus une approche Capital risque pour entrepreneur social qui m’intéresse, si vous avez des ressources je suis preneur.
Moi:
Ca me fait penser qu’il y a peut-être des choses bien à prendre du côté des offres de financement alternatif comme les CIGALES par exemple. Du côté financement public, il y a maintenant l’AVISE qui essaie aussi de faire des choses. Pour certains entrepreneurs sociaux français, il y a aussi l’ADIE. Pour l’Afrique, un bon partenaire pour mettre des choses en place, c’est peut-être le Crédit Mutuel? Sinon, il y a certainement des solutions de micro-financement en place. Mais ce n’est pas forcément adapté à de l’entreprenariat social à forte croissance/gros financement, si c’est ce que tu cherches.
Lui:
En passant je vis dans l’hexagone.
Moi:
Du côté de la région parisienne? Si oui, on pourrait se voir pour déjeuner ensemble un de ces 4, dans le Sud ou l’Ouest de la RP.
Comparatif des services de développements photo en ligne
Voici quelques liens pour qui cherche à comparer les différents services de tirage photo via le Web, pour la France:
- le comparatif de Presence PC semble le plus utile: pour une super qualité de tirage, utilisez Photo Service; pour un prix super bas, utilisez foto.com; pour un bon compromis qualité/prix, passez par Photoways
- Ciao donne une vue d’ensemble des tarifs pratiqués
- Le comparatif du Journal du Net a un petit côté “Ecole des Fans” (“Tout le monde a gagné!”), dommage…
- Idem par ici, mais c’est toujours intéressant de comparer… les résultats des comparatifs
Il ne reste plus qu’à en essayer et se faire un avis par soi-même… :(
WikiCalc: Web 2.0 spreadsheets wikified
WikiCalc is a nice piece of GPLed software that pusblishes wiki pages that are structured like Excel spreadsheets are: one can view and edit tables, modify calculation formulas in cells, manage their formatting through the web browser, etc. It brings to spreadsheets the inherent advantages of many wikis: ease of use for Web publications, ease of modification, revisions track for undoing unwanted changes by other users, RSS views on recent changes made to the page. It brings to wikis the inherent advantages of spreadsheets: live calculations, nice formatting, compliance with corporate way of thinking and managing things (will we see a WikiSlides with bulletpoints and animations in some future?). More than this, WikiCalc lets spreadsheets grab input data from external web sites and do live calculations from it: some formulas generate HTTP requests to web services in order to retrieve the latest value for a stock quote, weather forecasts, and so on. Last but not least, the flexible architecture of WikiCalc allows an offline use still via the user’s browser and a synchronization mechanism will let the online version get updated once the connection is restored.
A nice 10 min long WikiCalc screencast with audio is available here.
In a former life, I was managing a team of web project managers in a multinational industrial corporation. As my boss wanted to get simple-to-update weekly/monthly status report about every project, we had tried using a wiki page per project in order to publish and update those reports. It was tedious and not nicely formatted for a corporate environment. I imagine that a nice immediate use of WikiCalc would be to let small project teams update project status reports on an intranet, including nicely formatted timelines and budget indicators. It would still maintain the update effort at a minimal and convenient level and would preserve the wiki flexibility of linking to the project documentation and resources.
We knew structured wiki pages for managing forms or category schemes. WikiCalc introduces spreadsheet structures while preserving the open and unstructured spirit of wikis. Next steps for future wikis would be to allow semantic structures to be managed the wiki-way, like in some early semantic wiki prototypes. [update: see Danny Ayers blog entries on how WikiCalc could relate to the Semantic Web vision]
Open innovation
Le modèle open source
Voici quelques articles de référence pour qui veut comprendre comment les principes de fonctionnement des communautés open source.
- The Cathedral and the Bazaar par Eric Raymond, peut-être le premier article connu ayant tenté d’expliquer les raisons du succès de l’open source dans l’industrie logicielle, suivi par Homesteading the Noosphere, à lire en français: mon résumé du point de vue de Bruce Sterling à ce sujet
- Open Source paradigm shift par Tim O’Reilly a introduit le concept clef de l'”architecture de la participation” (architecture of participation) qui explique les spécificités de l’organisation des communautés open source; à lire également: le commentaire du blog Manageability à ce sujet ainsi que les nombreuses références qu’il fournit à ce sujet; plus particulièrement j’y ai retrouvé un commentaire intéressant au sujet de l’article Do you want to be a sharecropper? qui m’avait beaucoup marqué en 2004.
- En français, Michel Cornu propose dans “La Coopération, nouvelles approches” ses “lois de la coopération” suite à l’analyse scientifique du succès des communautés open source
- Qui sont les développeurs open source?
- Quelques caractéristiques du modèle open source
- Enfin, j’ai identifié d’autres documents de fond mais je n’ai pas encore eu le temps de tous les approfondir. Ils ont l’air intéressants:
- le chapitre 4 “Social and Political Infrastructure” de “Producing Open Source Software, How to Run a Successful Free Software Project”
- un point de vue peut-être un peu plus économique dans “Benefits of providing software in open source form” par Andy Oram à compléter sans doute par les travaux très intéressants de Jacques Prades sur les modèles économiques des logiciels libres ou encore cet autre article qui explore le sujet de la propriété intellectuelle ou encore celui-ci
- “The Political Economy of Open Source Software”
- Managing Projects the Open Source Way
How to video-record what’s happening on your screen? (screencasting)
Here is a nice piece of software for creating screencasts (video recordings of what you can see and do on your screen, for instance for demonstration or training purposes): pyvnc2swf. It is an open source package, running on both Linux and Windows. It requires that you first install:
- Python (version 2.3 or above)
- pygame (version 1.6 or above) and optionally pymedia
- a VNC server such as tightvnc server
You then install pyvnc2swf and launch it with a command line such as: c:\Python24\python.exe vnc2swf.py -o test.swf localhost:0
This will launch a nice small GUI from which you can start and stop your recording. This package also provides edition utilities so that you can edit or convert the video file that is created. Several video formats are supported.
In order to protect your machine and prevent any hacker to use your VNC server to take control of your computer, go to VNC options (tightvnc: right click on the tray icon, then “properties” and “Advanced” button for advanced options) and make sure that:
- you setup a secure password (long enough, with letters, numbers and special characters)
- you allow loopback connections (connections from your local machine)
- you ONLY allow loopback connections (refuse any connection coming from anywhere else)
- you select “query console for incoming connection” so that a popup window will ask for your confirmation everyonce someone (maybe yourself using pyvnc2swf) tries to connect to your VNC server to see (and maybe control) what’s happening on your screen
Internet Actu fait le point sur le “crowd-sourcing”
Moi, j’avais tendance à appeler ça l’open sourcing: le fait de déléguer des tâches à une communauté ouverte de contributeurs, dans l’esprit de la wikipedia ou du cliquage de cratères pour la NASA. Le terme plus général qui s’impose semble maintenant être le “crowd-sourcing”, notamment pour englober les cas où le résultat fourni par la communauté n’est pas partagé ouvertement mais réservé à l’initiateur/propriétaire du projet. Ainsi, le “crowd-sourcing fermé” (non libre) a-t-il besoin du micropaiement comme source de motivation. Le concept me paraît particulièrement prometteur si l’on adhère à la vision de l’intelligence collective. Mais le modèle libre (open sourcing) me semble supérieur et plus durable que celui qui s’appuie sur le micro-paiement.
Apprendre à taper au clavier avec ses dix doigts
Vous avez une vocation de dactylo? Des enfants qui découvrent l’informatique? Vous bavez d’envie devant vos potes qui tapent à la vitesse de la lumière sur les systèmes de messagerie instantanée (MSN…)? Ou vous en avez simplement marre de passer pour un flic de deuxième zone qui tape ses PV à deux doigts? Accessoirement, vous souhaitez devenir plus performant dans votre boulot sur clavier? Alors ces deux logiciels sont faits pour vous. Ils vous offrent: des leçons pour apprendre comment taper avec quels doigts, des exercices systématiques de dactylographie et des jeux d’arcade très amusants pour améliorer vos performances. Ces logiciels sont open source (GPL) donc pas de souci de piratage. Ils fonctionnent en français aussi bien qu’en anglais, avec clavier azerty comme avec clavier qwerty (ou autre): il suffit d’aller cocher les bonnes options dans les menus de configuration. Ca tourne sous Windows comme sous linux.
- TypeFaster, c’est du sérieux et de la performance, les exercices sont personnalisés (le logiciel vous propose de vous entraîner sur les touches que vous avez le plus de mal à bien taper d’après ses observations lors des exercices précédents); il permet notamment de bien s’entraîner également sur les accents et caractères de ponctuation. Il propose même un fonctionnement adapté pour les mal-voyants.
- TuxType est beaucoup plus amusant et vous propose de vous améliorer en permettant à Tux, le pingouin mascotte de linux, de manger des poissons qui tombent du ciel et de sauver la planète menacée par des pluies de météorites. Avantage: c’est beaucoup plus motivant de taper vite (si on aime les poissons et si on n’aime pas les météorites). Inconvénients: on ne peut pas modifier les listes de mots qui défilent et ceux-ci ne contiennent que des lettres en majuscules ce qui ne suffit pas pour apprendre à taper des mots de tous les jours (il faut savoir jouer de la touche majuscule, des accents et des signes de ponctuation…).
Conclusion: les deux sont assez complémentaires: TypeFaster pour l’apprentissage et l’entraînement sérieux, TuxType pour le jeu et la motivation à devenir toujours plus performants dans sa force de frappe!
Tapez bien!
Pourquoi l’économie solidaire est-elle absente des médias?
Place Publique dédie un article à ce sujet: pourquoi l’économie solidaire (entreprises d’insertion, mutuelles, coopératives, ONGs, …) est-elle si peu présente dans les médias? Pourtant, elle représente 7% des employés en France et 3% du PNB.
440 millions de dollars pour une prise de clavier
Ce petit gadget de moins de 100 dollars à l’achat se branche entre le câble de votre clavier et la façade arrière de votre PC. Il a cependant coûté 440 millions de dollars à une banque: des malfaiteurs l’ont branché sur l’informatique de la banque et l’ont utilisé pour voler les codes d’accès au système informatique de transfert de fonds. Depuis, la banque a décidé de coller à la colle forte les prises des claviers sur les boîtiers de ses PCs.
Fabriquer le futur
La semaine dernière, j’ai entraperçu le futur en train de se fabriquer dans un restau chinois de Massy. En effet, j’ai eu le plaisir de déjeuner avec Eric Seulliet, l’auteur du livre “Fabriquer le Futur”. Nous avons parlé ensemble innovation ascendante, innovation open source, do-it-yourself innovation ou mouvement Pro/Am (pour Professionals/Amateurs), selon le terme que l’on emploie, pour des concepts qui se recouvrent plus ou moins bien. Réflexions en vrac, suite à ce déjeuner:
De la place de la créativité dans l’innovation privée:
En fait, quelques jours après qu’Eric Seulliet a pris contact avec moi, j’ai reçu un mail du service documentaire de notre centre de recherche qui m’informait que son bouquin venait d’arriver chez nous, à la demande d’un collègue. Je vais voir le collègue: “un peu trop loin de mon quotidien pour moi, je cherchais plutôt un bouquin sur ‘comment rendre mes équipes plus créatives'”, me dit-il en me le passant. C’est vrai que le premier chapitre est très académique: la place de l’imaginaire dans l’innovation. Dans le service R&D où je travaille, dans une grosse boîte high-tech privée, la place de l’imaginaire est curieuse: elle est à la fois inexistante officiellement (on n’y fait jamais référence, ça ne fait ni sérieux, ni gérable) et omniprésente (références permanentes à l’idée que l’on se fait de la concurrence, aux success stories de l’Internet et aux images du futur que l’on se renvoie de labo en labo à travers nos projets). L’imaginaire est implicite ici-bas. On osera parle plutôt parler de créativité (en termes de… combien de propositions de brevets as-tu produites cette année?) sans référence explicite à ce qui la sous-tend: imaginaire, croyances…
Pour revenir au bouquin, j’ai bien aimé un témoignage du troisième chapitre, sur lequel a plus particulièrement travaillé Eric Seulliet. Il s’agit de l’interview d’un consultant qui explique que la difficulté pour les entreprises innovantes n’est pas de manager la technologie nouvelle mais de manager la personnalité de ses créatifs. J’ai bien rigolé en lisant ça, en pensant à des réflexions de certains anciens collègues: “tu es parfois ingérable…”, “un peu difficile à contrôler…”. Amusant quand on entend tant d’entreprises clamer qu’elles cherchent des “intrapreneurs” capable de prendre des initiatives. Là aussi, il y a un imaginaire (“les entreprises modernes aiment les créatifs”) et une réalité qui n’est pas forcément en phase (“zut alors, comment bien gérer des preneurs d’initiative?”). Il n’y a qu’à voir les processus de recrutement d’informaticiens: on recrute des clones pour profiter d’armées de clones à faire du SAP et du J2EE, pas des créateurs de technologie et encore moins des créateurs d’innovation. Dur, dur, de ne pas se retrouver dans un “métier à la con” comme me le fait remarquer un contributeur à ce blog.
De l’innovation open source et du développement durable
En déjeunant ensemble, j’ai pu observé un phénomène étrange: les gens qui aiment l’innovation ascendante aiment généralement le développement durable et peut-être vice-versa. C’est une généralité un peu bête mais, en première approximation, qui m’a l’air assez vraie. L’une des raisons pour lesquelles Eric Seulliet m’a rencontré, c’est que je prétends parfois m’intéresser au “développement durable”, à l'”associatif”, à l'”économie sociale”… “tu devrais faire dans l’humanitaire” me dit-on parfois pour me taquiner. Le directeur telecoms de la multinationale industrielle dans laquelle je bossais jusqu’à l’an dernier ne m’avait-il pas dit lui-même “linux, c’est bon pour les lanceurs de pavé des sommets altermondialistes”. Il est parti à la retraite, depuis… Et l’open source envahit l’entreprise.
Plus sérieusement, pourquoi y a-t-il une corrélation entre open source et altruisme? Innovation ascendante et développement durable, c’est le rendez-vous des rêveurs et des utopistes? Ou bien c’est quelque chose qui peut s’ancrer dans la réalité et nourrir des entreprises et des emplois? Pour faire plus sérieux, plus économique et efficace, ne devrait-on pas au moins essayer de gérer prudemment cette corrélation ou moins de rester humble et d’éviter d’en parler trop? Pas mal d’acteurs économiques de l’open source (sociétés de services autour des logiciels libres) prennent leur distance vis-à-vis des idéologies libertaires ou au moins altruistes que semblent véhiculer les communautés open source. Moi-même, j’ai du mal avec le côté nanar (anarchiste) même si je suis très attaché aux valeurs de partage et de don… Alors quoi? un modèle économique peut-il être en soi porteur de valeurs morales? L’éthique et l’économique ça va ensemble? J’aimerais bien répondre oui. Tant qu’on en est au discours et à la théorie, pas de problème. Mais quand on en arrive à se poser la question “comment faire du développement durable à grande échelle (avec du profit et des moyens financiers) avec de l’innovation ascendante?” il est plus dur de trouver des réponses concrètes. Et quand on rêve à convaincre une multinationale de la possibilité de faire du business avec de l’open source et dans une optique d’entreprenariat social ou de développement durable, on retombe facilement dans l’utopie ou la quête chevaleresque…
De l’odeur et du goût du futur
Dans une grosse boîte privée innovante, pour obtenir des budgets de recherche, l’odeur et le goût d’un projet ont leur importance. En effet, pour obtenir un financement spécial, il faut convaincre que le projet présenté a l’odeur de l’argent et le moins possible le goût du risque. Pas assez profitable ou un tout petit trop risqué et ce n’est pas un projet qui sera retenu. Etant donné qu’on ne peut parfois pas faire grand chose aux aspects risques, il faut souvent que “ça pue le fric”. D’où l’intérêt des machines à retransmettre les odeurs à travers l’Internet (cf. France Telecom par exemple): vous branchez le bidule sur votre PC, vous affichez le descriptif d’un bon projet de R&D et, hop, vous sentez une bonne odeur de blé et d’oseille envahir votre bureau… OK. Le problème, c’est que tout ce qui sent le fric n’est pas profitable. Et l’imaginaire des nez des grandes entreprises est empreint de subjectivité: dur d’anticiper le profit. Morale de l’histoire: on ne peut financer que ce qui pue tellement le fric qu’on ne peut plus se boucher les narines. Je caricature pour le plaisir, certes. Mais tout de même, quelle place pour le développement durable dans tout ça? Le credo du développement durable, c’est de dire que le profit sera triple: pas seulement économique mais également environnemental et social. Alors pour favoriser le financement privé de projet teintés D.D., il faudra sans doute d’abord éduquer le nez et l’imaginaire des entreprises. C’est quoi un projet qui pue le triple profit du DD? Vous sauriez anticiper la profitabilité de tels projets? Pas facile…
Quant au financement de l’innovation open source/innovation ascendante, là il me manque encore des clefs et il faut que je finisse de lire le bouquin de Philippe Aigrain, Cause Commune, pour espérer imaginer de bonnes réponses.
Entrer en bourse, frein ou catalyseur pour l’innovation ?
Quelles sont les sociétés les plus à même de faire preuve d’innovation? Les sociétés à capital privé (non côtées) ou celles présentes en bourse? Le Journal du Net rapporte quelques témoignages à ce sujet.
Même après avoir lu cet article sans parti pris, je reste persuadé que l’entrée en bourse, tout en favorisant le développement (quantitatif) de l’entreprise freine fortement sa capacité à innover.