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Elèves de Grandes Écoles = carottes pour SSII ?

Vous connaissez le concept des carrotmob ? On trouve un commerçant qui accepte un deal du style :  » On vous amène 200 clients ce soir et, en échange, vous vous engagez à consacrer 30% du chiffre d’affaires correspondant pour remplacer toutes vos ampoules à incandescence par des ampoules basse consommation et pour ajouter des produits équitables dans votre catalogue pendant un an ».

Bref, on agite devant le commerçant une carotte (les nouveaux clients) en échange d’un engagement solidaire pour la planète ou les plus démunis (investissement dans du nouveau matériel, changement de fournisseur d’électricité, etc.). Ensuite, « yapluka » rameuter les clients en foule « pour la bonne cause ». Si ça marche, tout le monde y gagne :

  • les clients bénévoles ont fait leur bonne action (et leurs courses !)
  • le commerçant a un chiffre d’affaire suffisant pour investir dans du nouveau matériel bon pour l’environnement ou dans de nouvelles pratiques plus solidaires et durables
  • une bonne cause a été servie de manière concrète (environnement, solidarité, …)

Le concept est américain, sympa et se développe en Europe : avec un certain succès en Allemagne, plus lentement en France. Le plus dur semble être de trouver les commerçant prêts à s’engager : c’est nouveau alors ça suscite forcément un peu de méfiance…

Dans le cas qui m’intéresse, les commerçants sont des SSII. Et les carottes pourraient être… les futurs jeunes diplômés de grandes écoles ! Les élèves intéressés pourraient participer en acceptant d’assister à des journées de recrutement de SSII (présentation de la boîte, simulations d’entretiens) en échange d’un engagement concret de la SSII au profit d’une grande cause (handicap, éducation, pauvreté…). L’idée serait donc la suivante : je trouve une ou plusieurs SSII prêtes à s’engager : pour tout élève de telle ou telle école qui participe à son événement de recrutement, elle s’engage à offrir X journées de travail de ses salariés à une association de solidarité. Les SSII ne s’engagent pas à embaucher les élèves ni les élèves à répondre à n’importe quelle offre d’emploi de la SSII. Les étudiants participants s’engagent juste à participer à l’opération de recrutement, à ouvrir leurs yeux et leurs oreilles pour découvrir l’entreprise, à y déposer leur CV, éventuellement à s’entretenir avec des salariés ou des manages de l’entreprise… De leur côté, les SSII s’engagent à un offrir un nombre important de jours de prestations pour chaque participant. Et je contrôle par la suite que les engagements sont tenus dans les temps. En bonus, les élèves les plus motivés peuvent également aider bénévolement les associations de solidarité qui bénéficient de l’opération.

L’intérêt principal que j’y vois, c’est que les SSII raffolent des futurs jeunes diplômés des grandes écoles et que ce serait une sacrée carotte pour faire en sorte qu’elles fassent davantage don des temps morts de leurs salariés aux associations de solidarité pour lesquelles je travaille. Actuellement, les SSII qui font déjà du wecena font preuve de bonne volonté. Mais, en interne chez elles, convaincre ses collègues, patrons et subordonnés de l’importance de faire du mécénat de compétences n’est pas chose aisée : il manque une carotte concrète !

La question que je me pose encore est la suivante : y aurait-il suffisamment d’élèves de grandes écoles prêts à participer à de telles opérations de recrutement de manière à développer les dons de compétences des SSII au profit des associations de solidarité ? A votre avis ?

Exercez vos neurones pour une bonne cause

Nicolas et Maxime sont élèves à l’École Centrale de Paris. C’est la 3ème fois qu’on se rencontre. Cette fois-ci, ils m’ont invité à faire plancher leurs camarades sur la résolution de problèmes éventuels que rencontrerait Wecena. Un amphi de 300 centraliens qui exercent leur créativité pour me filer un coup de main ? Je ne dis pas non ! D’autant moins que je garde au chaud, depuis le lancement de cette aventure, une liste de problèmes à résoudre. Je maintiens cette liste sous la forme d’une carte heuristique mais je vais d’en extraire, sous forme linéaire, 3 problèmes essentiels pour les partager sur ce blog. Attention, il ne s’agit pas de problèmes technologiques ! Des futurs ingénieurs peuvent-ils contribuer à leur résolution ?

Comment attirer plus de volontaires parmi les salariés des SSII participantes ?

L’effectif cumulé de toutes les SSII qui ont accepté de faire du wecena est de plusieurs milliers de salariés, soit plusieurs centaines de salariés en intercontrat chaque jour. Pourtant, le volume de volontaires (salariés qui décident de faire du wecena pendant leur intercontrat) a du mal à décoller au-delà de 3 équivalents-temps plein (et encore, ya certains mois…). Sans chercher à mobiliser de nouvelles SSII (c’est un autre problème), comment transformer une plus grande proportion de leurs salariés disponibles en volontaires Wecena ?

Deux conditions me semblent nécessaires et suffisantes :

  1. que les salariés en intercontrat soient informés qu’ils peuvent faire du wecena : le taux d’information dépend des actions de communication interne par le service communication lorsqu’il y en a un (mais leur bande passante est limitée et leurs canaux facilement saturés et faiblement efficaces car les salariés qui passent leur vie « chez le client » n’ont pas le réflexe de lire le mag interne, l’intranet corporate ni même leur boîte email corporate), et des actions des équipes de management dans les agences. Lorsque le responsable RH local est motivé et que le directeur d’agence (manager commercial) lui donne son feu vert, l’effet est visible : des volontaires pointent le bout de leur nez. Mais, parfois, certaines agences ne donnent aucun signe de vie. Puis-je y faire quelque chose sachant que je n’ai pas la main sur la vie interne de ces entreprises ?
  2. une fois informés, qu’ils décident de se porter volontaires : actuellement, c’est peut-être ce taux de recrutement de volontaires qu’il faudrait optimiser en priorité (l’information semble déjà passer). Les volontaires sont « recrutés » soit par leur RH local soit par d’autres volontaires mais uniquement dans le cas où ceux-ci effectuent leur intercontrat en agence (et non à domicile comme c’est parfois le cas en région parisienne), grâce au bouche à oreilles. Cependant, la proportion de volontaires reste faible. Le bouche à oreilles demande des efforts et est difficilement stimulable de l’extérieur. La « viralité » a ses limites surtout quand les salariés en intercontrat ne se croisent que quelques jours et surtout parce que l’effet du bouche à oreilles est limité à la portée de la machine à café (une poignée de salariés qui se cotoient en intercontrat pendant quelques jours seulement). Par ailleurs, j’observe que près de 50% des volontaires sont des femmes alors qu’elles représentent moins de 15% des effectifs. Pourquoi ? La marque Wecena manque apparemment d’attractivité pour les hommes ? Résonne plus avec l’instinct maternel, compatissant et nourricier (« les pauvres enfants handicapés du Tiers-Monde… ») et pas assez l’instinct du mâle (protecteur ? séducteur ? conquérant ?…) ? Faut-il masculiniser cette marque et comment ? Comment éviter les clichés marketings masculins ? Comment développer l’univers symbolique de la marque en veillant à sa « compatibilité » avec des cultures très hétérogènes et parfois allergiques au marketing (le manager commercial de SSII qui pense performance et profit, l’informaticien salarié qui pense maîtrise technologique, le salarié d’association qui pense respectabilité et dévouement, …) ?

Et comment agir sans créer d’effet de « fatigue » ? Il ne peut pas s’agir exclusivement de communication événementielle sur le mode « notre société a décidé de venir en aide de telles associations : devenez volontaire si vous êtes en intercontrat » ? L’effet doit être constant puisque de nouveaux intercontrats débutent chaque jour. Quel intérêt pour le management et pour les salariés à désirer, à chaque nouvel intercontrat, devenir volontaire Wecena ?

Bref, quand on n’y connait pas grand-chose en marketing et qu’on se rend compte que c’est une partie absolument essentielle de son problème, comment faire ? :)

Comment s’adapter à la cyclicité des taux d’intercontrat ?

Sans en avoir les preuves, je suppose que les taux d’intercontrat connaissent deux cyclicité :

  • une cyclicité sur un an, au rythme des achats de prestations par les clients : dépenses de fonds de tiroir en fin de cycle budgétaire, fins de projets en fin d’année civile et en fin d’année scolaires, absence des commerciaux en périodes de vacances soclaires et intercontrat de pré-rentrée, etc.
  • une cyclicité sur plusieurs années, au rythme de l’état général du marché et notamment du marché de l’informatique : grosso modo, au rythme de la bourse ! quand les DSI doivent se serrer la ceinture pour cause de réduction budgétaire, les SSII vendent moins de prestations et l’intercontrat augmente (puis se stabilise) ; quand on contraire, les directeurs des finances débloquent des budgets d’investissement pour leur DSI, les SSII vendent à tour de bras et recrutent, et l’intercontrat baisse puis se stabilise.

Cette variabilité du taux d’intercontrat influe fortement sur le débit en volontaires. Dans une certaine mesure, plus il y a d’intercontrat, plus le potentiel de chiffre d’affaire de Wecena est élevé (même si il y a de nombreuses limites et effets contraires à cela). En tout cas, dans une situation de reprise après crise, les taux d’intercontrat baissent jusqu’à un certain point (sans jamais s’annuler), le temps pour les SSII de recruter à nouveau. Même si le nombre de salariés en intercontrat parmi les SSII déjà participants est dans tous les cas de plus de 100 (il y a toujours un gros « vivier » de volontaires potentiels), la proportion de salariés décidant de faire du wecena (devenir volontaires) reste sans doute constante et le volume de volontaires est donc a priori proportionnel au volume d’intercontrat. Comment s’adapter à cette cyclicité ? Comment éviter un intercontrat interne à Wecena ??? Ou comment le gérer intelligemment ??? Et comment le prévoir et le financer en conséquence ?

Comment mesurer l’impact social du Wecena ?

L’impact social du Wecena sur les bénéficiaires finaux (exemple : personnes handicapées lisant les livres de braillenet, etc.) est d’autant plus difficile à mesurer que les méthodes de mesure de l’impact social (SROI), déjà balbutiantes et à la fiabilité toute relative, supposent un accès direct aux bénéficiaires finaux pour pouvoir les impliquer dans la démarche, recueillir leur parole et leurs données. Sachant que cet accès direct n’est pas possible, que cette méthode est déjà coûteuse à mettre en ½uvre dans les cas simples et qu’il s’agit de mesurer l’impact social sur plusieurs projets à la fois, comment faire ? Quelle meilleure méthode ? Comment garantir que l’État (le contribuable), en rendant possible le financement du wecena via le régime fiscal du mécénat, « en a pour son argent » ?

Voila. Si on pouvait déjà résoudre ces trois problèmes (et en particulier le 1er !), ma vie serait laaaaaargement plus facile. :)

Les business models rentables des entreprises sociales…

… étude des solutions innovantes. C’est le titre du mémoire de fin d’études que prépare Coralie Gaudoux, qui vient de me contacter. Avec son accord, je publie ici (sous licence CC-BY-SA) le questionnaire qu’elle a préparé pour cette étude. Régulièrement, des étudiants m’interrogent sur Wecena. J’essaie désormais de leur répondre publiquement, pour que cela profite éventuellement à d’autres.

Questionnaire pour l’étude terrain

La mission sociale

Quelle est le constat de départ ? Le problème social et/ou environnemental à résoudre ?

Constat de départ : les associations innovantes ont difficilement accès aux compétences technologiques qui leur permettraient de faciliter leur mission de transformation/résolution de problèmes de société. 2ème constat : chaque jour, de l’ordre de 10.000 informaticiens salariés des SSII sont payés à ne rien faire (phénomène structurel de l’intercontrat).

Quelle est la mission sociale de l’Entreprise ?

Démultiplier la capacité de résolution de problèmes de société des innovateurs sociaux en leur donnant accès à l’agilité et aux compétences technologiques des professionnels de l’informatique.

Quels sont ses objectifs ? Ses principes d’action ?

cf. notre business plan social, partie « mission »

La cible

Qui sont les bénéficiaires directs et indirects de l’activité de l’entreprise sociale ?

Bénéficiaires directs = les associations d’intérêt général dont les projets reçoivent les contributions d’informaticiens. (Exemple : association BrailleNet)

Bénéficiaires indirects = les bénéficiaires finaux des activités de ces associations (Exemple : lecteur handicapé utilisant la bibliothèque numérique de l’association BrailleNet).

Autres bénéficiaires indirects = les informaticiens participants, qui y trouvent leur compte en termes de fierté personnelle et professionnelle, de sens du service, de sentiment d’utilité, etc.

cf. notre business plan, partie « bénéficiaires »

Qui sont les clients ?

Les clients sont les associations porteuses de projets.

Le produit/service

Quel est le produit/ le service proposé ?

Package de 3 prestations :

  1. accès à une plate-forme de travail collaboratif permettant l’intervention, via Internet, d’informaticiens au profit de l’association
  2. assistance de l’association à l’encadrement des prestations réalisées par ces volontaires informaticiens et assistance technologique (conseil et réalisation de logiciels sur mesure)
  3. représentation des projets de l’association en recherche de volontaires, auprès des sociétés de service en informatique (pour les convaincre de faire du wecena et faciliter la relation association/entreprise au quotidien)

Comment est-il produit ? Quelles sont les particularités, les innovations dans la production de ce service ?

cf. notre business plan social, partie processus de production

La principale innovation dans la production de ce service consiste à appliquer au secteur de la solidarité et du mécénat de compétences les pratiques, méthodes et outils de « crowdsourcing » (mobilisation d’une foule de contributeurs occasionnels) déjà exploitées par les communautés d’informaticiens du logiciel libre (open source) et par les communautés d’internautes contribuant à des projets tels que la wikipédia. Cette transposition offre des modalités de gestion de la connaissance des contributeurs compatible avec le taux de rotation astronomique de ces contributeurs sur les projets associatifs.

Comment est-il distribué ? Quelles sont les particularités, les innovations dans la distribution de ce service ?

Le service est distribué en direct aux associations via Internet dans la plupart des cas (certaines missions s’effectuent « sur place » dans les locaux de l’association bénéficiaire, en région parisienne, mais c’est plus rare). La prestation de représentation des associations auprès des SSII s’effectue sous la forme d’un process de vente B2B de services en face à face avec les interlocuteurs RH, communication ou marketing des SSII.

L’environnement

Qui sont les concurrents ?

cf. notre business plan social, parties « alternatives »

Qui sont les partenaires ? Sous traitants ?

Les principaux partenaires jouent un rôle de prescripteur du wecena auprès des SSII, ou de réseau d’accompagnement (ESSEC/Antropia). cf. rubrique « partenaires » du site wecena.com

Les fournisseurs principaux sont un cabinet d’expertise-comptable, un hébergeur Internet pour le serveur de la plate-forme collaborative et une banque pour les opérations courantes.

Quelle est la législation relative au projet ?

Le principal cadre législatif est celui du régime fiscal du mécénat (article 238 bis du code général des impôts) renforcé depuis la « loi Aillagon d’août 2003 ».

Dans un second temps, Wecena expérimente un financement alternatifs de certaines opérations via le mécanisme de déductibilité de certaines dépenses de l’entreprise du montant de leur contribution annuelle à l’AGEFIPH au titre de leur obligation d’emploi de travailleurs handicapés (arrêté du 9 février 2006).

Le droit du travail français est également très structurant pour l’activité puisque c’est lui qui justifie en grande partie le volume du phénomène de l’intercontrat en SSII.

L’organisation

Quel est le type d’organisation ? La structure juridique ?

Société unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL).

cf. « pourquoi avoir choisi un statut de société ? »

Quelles sont les ressources humaines ? Il-y-a-t-il des particularités dans les ressources humaines sélectionnées ?

Pour le moment, le gérant est seul (c’est moi !). J’envisage l’embauche d’un consultant en conduite de projets informatiques ayant une expérience du secteur de la solidarité puis d’un business developer pour accélérer le développement.

Les créations de valeurs

Quel est le modèle de revenus ? (explication rapide des postes de dépenses et de revenus)

Les prestations aux associations clientes et bénéficiaires donnent lieu à une facture mensuelle d’une valeur proportionnelle (deux tiers) à la valeur des prestations reçues par l’association sous la forme de dons en nature des SSII mécènes. Plus les SSII mécènes envoient des salariés volontaires, plus Wecena a du travail à fournir à l’association pour aider à les accueillir et à les encadrer et plus Wecena facture aux associations.

Mais les associations n’ont pas les moyens de payer par elles-mêmes. Les SSII participantes s’engagent donc à financer l’intégralité de l’opération en y consacrant leur économie d’impôts (ou bien un budget de leur mission handicap si les dépenses sont déductibles de leur contribution AGEFIPH). Plus elles réalisent de prestation via leurs salariés volontaires, plus leur « don en nature » a de valeur, plus elles ont droit à une économie d’impôts. Cette économie d’impôts fait l’objet d’un don à l’association bénéficiaire qui peut ainsi régler Wecena. Au final, le wecena ne rapporte pas directement d’argent à la SSII mécène (ni ne lui coûte, d’ailleurs), pas plus qu’à l’association bénéficiaire. Les bénéfices pour la SSII mécène sont immatériels et relatifs au renforcement de sa RSE (fierté d’appartenance, marque employeur, motivation des salariés, employabilité renforcée, limitation des risques psycho-sociaux, etc.).

cf. le schéma du modèle économique du wecena

Quelle est la valeur sociale et environnementale créée le long de la chaine de valeur ?

Est-ce que les liens ci-dessous répondent suffisamment à cette question ?

Comment se mesure l’impact social ?

cf. cette partie de la FAQ ainsi que notre business plan social, partie « évaluation et mesure de l’impact social »

La méthode SROI a été mise en ½uvre sur l’un des projets associatifs.

Voila !

Recycler des vieux PC, bonnes et mauvaises pistes.

Il y a 4 ans, j’ai récupéré par mon employeur une quarantaine de PC qui dataient de 2000 à 2003 et devaient partir à la casse. J’étais un peu dégoûté du gâchis consistant à les détruire au prétexte que leur valeur comptable était nulle et permettait donc à l’entreprise d’en acheter de plus récents. J’ai donc récupéré ces PC. J’ai exploré plusieurs pistes pour essayer de leur offrir une nouvelle vie. Mauvaises et bonnes pistes, voici mon bilan :

  1. les configurer pour les limiter à un usage associatif dans un quartier sensible : MAUVAISE PISTE => On a craint que l’association visée ne fasse don des PC dans le quartier et que ceux-ci terminent vendus « aux puces » plutôt qu’utilisés dans un contexte solidaire. J’ai donc verrouillé les PC en utilisant des logiciels de gestion de configuration (FAI et BCFG2). Cela a pris du temps de mes soirs et week-ends (beaucoup trop de temps… mais j’ai découvert que BCFG2 est un super logiciel qui pourra me servir pour le boulot…). Au final, me voici avec 40 PC sous contrôle. Entre temps et avant livraison, l’association pressentie a vu son local dévasté et vandalisé par des jeunes du quartier et la mairie a refusé de lui attribuer un nouveau local. Le local a-t-il été dévalisé parce que des jeunes du quartier espéraient monter un business avec les PC en question et ont été déçus du « retard à la livraison » ? Qui sait ? On peut tout imaginer. Au final, plus de local. Donc plus d’utilisation associative. Le responsable de l’association, courageux, récupère malgré tout une douzaine de ces vieilles machines qu’il installe pour les jeunes dans le sous-sol d’un pavillon. Mais mon système de contrôle à distance m’indique que, plusieurs années après, ils n’ont jamais été connectés au Net : jamais utilisés ? utilisés sans connexion ? ou déverrouillés malgré mon système de contrôle ? impossible à dire et peu importe…
  2. les prêter via une petite annonce sur mon blog ? MAUVAISE PISTE. Si cette association-là ne peut pas en prendre plus, peut-être que quelqu’un d’autre en voudra ? Je tente la petite annonce sur mon blog. Je reçois deux réponses mais la discussion se perd, une personne se dit intéressée et ne donne plus suite… Ca n’avance plus.
  3. envoyer 20 PC en Afrique ? MAUVAISE PISTE. Je contacte une ONG à Yaoundé (Cameroun). Le responsable local est ravi. Il contacte une société de transport en France. Après plusieurs mois de discussion, le devis est exorbitant et il doit renoncer.
  4. les confier à une asso française qui les envoie à son tour en Afrique ? MAUVAISE PISTE.Les 20 PC dorment dans mon salon et dans le garage de ma grand-mère… Nous contactons une association française qui collecte les vieux PC pour les envoyer en Afrique. Cette association les refuse : les PC sont certes rapides sur le Net si ils sont configurés sous linux (xubuntu) mais, en Afrique, les utilisateurs veulent du Windows XP et, même si les locaux promettent d’accepter du Windows 98 ou du Windows 2000, ils ont l’habitude de trouver ça « trop vieillot » et des petits malins les remplacent par du Windows XP puis se plaignent que la machine rame à mort et donc la considèrent comme foutue, bonne pour la poubelle… Quant à linux, qui connait linux dans les associations de solidarité en Afrique ? Pas assez de monde. Donc l’association française refuse de relayer ces PC.
  5. Les donner à des écoles en France ? MAUVAISE PISTE. L’école primaire de mes enfants dispose déjà d’une salle informatique flambant neuve. Les élèves n’y vont quasiment jamais car les enseignants n’aiment pas l’informatique, ne sont pas compétents ou ont peur. Quant aux écoles non équipées, le responsable informatique de circonscription n’accepte pas les dons de vieilles machines car il ne sait pas utiliser linux et souffre du syndrome « si c’est pas la dernière version de Windows, c’est que c’est une machine trop vieille pour être utilisable ». Comme les entreprises en fait…
  6. Les donner sur Freecycle ? MAUVAISE PISTE ! Grosse déception. Je publie d’abord sur le freecycle de ma ville, puis celui de la grosse ville voisine enfin sur celui de Paris. Après plusieurs semaines d’attente, il n’y a que 2 ordinateurs qui partent.
  7. Les donner via donnons.org ? BONNE PISTE ! Je publie mon annonce de don sur donnons.org et, en moins d’une semaine, j’ai plus de 20 personnes qui répondent et sont preneurs. Ca y est, tous les PC sont partis… Enfin… sauf 4 dont les demandeurs ne sont pas venus les chercher. Je relance quelques-uns des autres demandeurs et j’espère qu’ils partiront dans les jours qui viennent.

Ouf. Vive donnons.org !

Pourquoi professionnaliser les associations ?

Dans le cadre du wecena de sa société, Florence conduit une mission de conseil auprès d’une association du secteur handicap. Dans cette interview, elle explique pourquoi et comment les entreprises peuvent aider le monde associatif à gagner en rigueur et en sécurité.

Jean (Wecena) : Florence Dietsch, tu es consultante chez Neoxia, cabinet de conseil en systèmes d’informations. Quel est ton métier ?

Florence (Neoxia) : Je suis consultante sénior en organisation et systèmes d’information. J’interviens actuellement dans des projets de transformation d’entreprises ou d’administrations portant sur la qualité logicielle et sur l’usage des tablettes de type iPad dans le cadre de l’enseignement.

Jean : Ta hiérarchie t’a proposé de consacrer quelques jours de travail à une association de solidarité, entre deux missions lucratives. Comment t’ont-ils présenté la chose ?

Florence : Il s’agit d’une décision et d’un mécénat de mon entreprise, que j’effectue donc dans le cadre de mon travail normal. J’ai d’autant moins hésité à y contribuer que c’est tout à fait dans la lignée de mes engagements personnels en tant que bénévole auprès d’associations et en matière de solidarité.

Jean : En quoi consiste ta mission pour cette association ?

Florence : L’association Dyspraxique Mais Fantastique (DMF) regroupe des familles d’adultes et d’enfants handicapés du fait de leur dyspraxie. C’est un trouble de l’apprentissage qui touche plus de 5% des enfants en France. Ça leur pose d’énormes problèmes à l’école ou dans la vie de tous les jours. L’école n’est pas encore assez adaptée à ces handicaps et DMF mène plusieurs projets pour aider la société à s’adapter à la dyspraxie.

Pour cette mission, les bénévoles qui dirigent cette association ont demandé à Neoxia de les aider à analyser leurs procédures de gestion financière et de proposer des améliorations dans ces procédures. Ma mission permet également de proposer des améliorations dans leurs pratiques et outils de communication interne. Je suis donc chargée de mener à bien cette mission de conseil avec le soutien de quelques collègues.

Jean : Pourquoi as-tu accepté de te porter volontaire pour cette mission ? Qu’est-ce qui t’attire dans le fait de rendre service à cette association ?

Florence : En soi, je trouve que cette mission est très intéressante. Elle est étroitement liée à mon métier habituel de consultante. En plus, aider une association donne un intérêt supplémentaire à la mission car l’association a une forte utilité sociale. Alors j’essaie que ma mission fasse le plus grand bien possible à cette association.

Jean : Quel est le rôle que joue Wecena dans tout ceci ? Qu’est-ce que Wecena apporte à cette mission ?

Florence : Wecena repère les difficultés des associations qui pourraient être traitées par des sociétés de conseil et de service en informatique comme Neoxia. Ensuite, Wecena organise et supervise ces missions de manière à ce qu’elles puissent être menées à bien par des consultants qui n’ont que quelques jours à y consacrer entre deux chantiers lucratifs (ce qu’on appelle les périodes d’inter-contrat).

Jean : Ta mission pour cette association se termine bientôt. Qu’as-tu découvert ou appris au cours de cette mission ? Qu’est-ce qui t’a le plus surpris ?

Florence : Je ne connaissais pas la dyspraxie. La mission m’a permis de découvrir ce handicap et j’ai été abasourdie par le nombre de personnes concernées. En particulier, pour les enfants à l’école, ça fait 1 enfant concerné sur 20 soit plus de 1 par classe !

Ce qui me frappe aussi, avec les associations, c’est à quel point elles ont besoin de se professionnaliser. Pour gérer des problèmes de la taille de la dyspraxie, les associations devraient disposer d’énormes moyens. Mais ce n’est pas évident à gérer quand on vient d’une culture de familles et de bénévoles. Avec les dons collectés pour réaliser les projets, il y a toujours un risque de dérapage, d’incompréhension ou de mauvaise gestion. Les pratiques de contrôle, de communication et de gestion que l’on rencontre dans les entreprises ou les administrations bien gérées ont vraiment leur utilité pour les associations, surtout
pour celles qui grandissent et mènent des projets ambitieux.

Jean : Penses-tu que c’est le rôle de sociétés de conseil et de services en systèmes d’information comme Neoxia que de faire du wecena ? Pourquoi ?

Florence : Bien sûr ! Qui d’autre ?

Comment installer une plate-forme Wecena ?

Wecena est une entreprise qui organise des chantiers de mécénat de compétences pour informaticiens. Mais Wecena, c’est aussi un ensemble de logiciels libres (et open source et gratuits, licence AGPL) qui permettent d’organiser des chantiers de volontariat, de mécénat ou de bénévolat de compétences pour mettre des professionnels au service de grandes causes. Vous pouvez librement installer ces logiciels sur vos propres serveurs pour mettre en place des plates-formes réunissant entreprises et associations autour de projets de solidarité. Les logiciels Wecena sont déjà :

  • utilisés par Wecena dans le secteur informatique
  • installés par Investime pour organiser des missions professionnelles de solidarité dans les métiers de l’assurance (soutien à des institutions de micro-finance en Afrique notamment)
  • étudiés par Antoine G. pour organiser des chantiers de mécénat de compétences dans certains métiers du conseil et des services

Voici un copier-coller de mes derniers échanges par email avec Antoine (avec sa permission). Ceci peut vous aider à savoir comment installer votre propre plateforme Wecena. Pour pouvoir suivre ces échanges (et installer Wecena sur vos serveurs), il faut avoir les compétences suivantes :

  • notions d’administration systèmes linux
  • expérience en développement Web objet, si possible sur un langage open source

From Antoine G. to Jean M.

[…] Nous serions intéressé de tester la plateforme Wecena que tu as mise en place.

Pour cela, [j’ai reçu un mail] sur lequel tu indiques l’adresse de ta plateforme de test avec quelques comptes ainsi que les étapes nécessaires à l’installation de Wecena sur un autre serveur.

Je t’avouerai que sur ce deuxième point j’ai fait un checkout sur mon serveur debian, et regarder quelque peu le lien sur la configuration et le lancement d’un buildout de Plone mais tout ceci n’est pas clair pour moi encore. Si comme tu le proposais, tu pouvais me transmettre un exemple de buildout comme point de départ, avec un mini tuto, ça pourrait grandement me / nous rendre service ;-)

Et à vrai qu’est-ce exactement qu’un buildout, une sorte de Makefile ?

J’ai déjà python 2.4.4 d’installer et j’ai ajouté quelques packages qui pourraient m’être utiles « plone3-site » et « zope-plone3 » (à peu près similaire j’ai l’impression).

Je te remercie par avance, pour l’aide que tu pourras m’apporter en temps voulu.

Quoiqu’il en soit, je continue de potasser le tuto plone sur la création de bluidout de mon côté…

From Jean M. to Antoine G.

Le 22/12/2010 23:43, Antoine G. a écrit :

> Je t’avouerai que sur ce deuxième point j’ai fait un checkout sur mon
> serveur debian, et regarder quelque peu le lien sur la configuration et
> le lancement d’un buildout de Plone mais tout ceci n’est pas claire pour
> moi encore.
> Si comme tu le proposais, tu pouvais me transmettre un exemple de
> buildout comme point de départ, avec un mini tuto, ça pourrait
> grandement me / nous rendre service ;-)

La première chose que tu devrais faire, c’est sans les produits Wecena : essaie d’installer Plone 3.3.5 via son buildout en suivant ce tutoriel
http://icp.ge.ch/sem/plone-dip/le-pool-plone-dip/icp-zope-technique/installation-plone3-buildout

> Et à vrai qu’est-ce exactement qu’un buildout, une sorte de Makefile ?

Oui, en quelque sorte.

C’est un ensemble de fichiers de config (habituellement en « .cfg ») qui indiquent au logiciel buildout quelles sont les dépendances et paramétrage de déploiement d’un logiciel Python (par exemple de Zope et Plone).

Quand tu télécharges Plone sur plone.org, l’installeur te déploie Plone avec les options par défaut. Tu peux modifier ces options dans les fichiers.cfg puis mettre à jour ton déploiement en lançant la commande bin/buildout A ce moment-là, buildout va télécharger, paramétrer et installer tous les composants logiciels spécifiés dans ses fichiers de config.

Le tutoriel ci-dessus te permet d’installer directement Plone via buildout sans passer par un package de ton OS ni par l’installeur packagé sur plone.org. Il te permet de bien voir toutes les étapes d’installation.

> J’ai déjà python 2.4.4 d’installer et j’ai ajouté quelques packages qui
> pourraient m’être utiles « plone3-site » et « zope-plone3 » (à peu près
> similaire j’ai l’impression).

Si tu peux prendre python 2.4.6, ce serait mieux (pas sûr que Plone 3.3.5 marche avec python 2.4.4). Au besoin, tu télécharges la source et tu recompiles simplement.

Mais, pour zope et plone, oublie les package debian et installe plutôt en suivant le tutoriel ci-dessus. En effet, c’est buildout qui s’occupera d’aller chercher les dépendance dont tu as besoin et de les paramétrer comme il faut.

> Je te remercie par avance, pour l’aide que tu pourras m’apporter en
> temps voulu.

Une fois que tu auras réussi l’install d’un plone avec buildout en suivant le tuto, je t’indiquerai comment y ajouter les produits wecena comme dépendances.

> Quoiqu’il en soit, je continue de potasser le tuto plone sur la création
> de bluidout de mon côté…

OK

N’hésite pas à me faire signe au moment où tu coinces.

From Antoine G. to Jean M.

Je reviens vers toi pour te faire un petit point d’avancement sur mon installation de plone 3, à travers le tuto que tu m’as transmis ( http://icp.ge.ch/sem/plone-dip/le-pool-plone-dip/icp-zope-technique/installation-plone3-buildout ).

Dans l’ensemble ça c’est bien passé sauf que les liens des productdistros étaient pour la moitié mort… Je suis allé chercher les fichiers à la mano sur d’autres sites mais je pense que c’est bon de ce côté là.

http://plone4artists.org/products/plone4artistsvideo/releases/1.1/Plone4ArtistsVideo-1.1b1.tar.gz *DEAD*

*NEW –> http://dist.serverzen.com/misc/Plone4ArtistsVideo-1.1b1.tar.gz*

http://downloads.sourceforge.net/julius/ATGoogleVideo-0-6.tar.gz

http://plone.org/products/cmfnotification/releases/2.0/cmfnotification-2-0-rc1-tar.gz *DEAD

NEW –> http://plone.org/products/cmfnotification/releases/2.0/cmfnotification-2-0-tar.gz –> rename to cmfnotification-2-0-rc1-tar.gz*

http://plone.org/products/mailservices/releases/0.5/armailservices-0-5.tgz

http://plone.org/products/ploneldap/releases/1.0/PloneLDAP-bundle-1.0rc3.tar.gz

http://plone4artists.org/products/plone4artistscalendar/releases/1.1/Plone4ArtistsCalendar-1.1b1-plone3.0-bundle.tar.gz *DEAD

NEW –> http://icp.ge.ch/sem/plone-dip/utiliser-plone-efficacement/gerer-mon-plone/produits/produits-infos-admin/produits-fichiers-utiles/Plone4ArtistsCalendar-1.1b1-plone3.0-bundle.tar.gz/at_download/file –> rename to Plone4ArtistsCalendar-1.1b1-plone3.0-bundle.tar.gz

* http://weblion.psu.edu/static/products/cssmanager/cssmanager-0.8.tar.gz

Lors de la première exécution du ./bin/buildout j’ai rencontré pas mal de messages d’erreur. En voici quelques exemples :

SyntaxError: ‘return’ outside function

File « build/bdist.linux-i686/egg/Products/Ploneboard/skins/ploneboard_scripts/comment_redirect_to_conversation.py »,

line 33

return printed

SyntaxError: ‘return’ outside function

File « /home/ploneTest/virtualplone/ploneproject/eggs/tmplebqDf/Products.NuPlone-1.0b3-py2.4.egg/Products/NuPlone/skins/nuplone_templates/livesearch_reply.py », line 146

return ‘\n’.join(output).encode(site_encoding)

SyntaxError: ‘return’ outside function

Modules/LDAPObject.c:1228: warning: return makes pointer from integer

without a cast

Modules/LDAPObject.c:1185: warning: unused variable ânewpwâ

Modules/LDAPObject.c:1183: warning: unused variable âoldpwâ

Modules/LDAPObject.c:1181: warning: unused variable âuserâ

error: Setup script exited with error: command ‘gcc’ failed with exit status 1

An error occured when trying to install python-ldap 2.3.12. Look above this message for any errors that were output by easy_install.

While:

Installing instance.

Getting distribution for ‘python-ldap>=2.0.6’.

Error: Couldn’t install: python-ldap 2.3.12

Après l’exécution des actions suivantes, j’ai finit par avoir l’exécution d’un buildout complet propre :

aptitude install libldap2-dev

aptitude install libsasl2-dev

aptitude install libssl-dev

cp /var/lib/zope2.10/instance/plone-site/var/Data.fs var/filestorage/

aptitude install python-ldap

Résultat :

./bin/buildout

Updating zope2.

Updating fake eggs

Updating productdistros.

Updating instance.

Updating zopepy.

Malheureusement quand je lance l’instance du serveur ça ne fonctionne pas, il ne trouve pas une librairie :

./bin/instance fg

File « /home/ploneTest/virtualplone/ploneproject/eggs/Plone-3.3.5-py2.4.egg/Products/CMFPlone/browser/ploneview.py », line 12, in ?

from Products.CMFPlone import utils

File « /home/ploneTest/virtualplone/ploneproject/eggs/Plone-3.3.5-py2.4.egg/Products/CMFPlone/utils.py », line 6, in ?

from PIL import Image

ImportError: No module named PIL

Voici la liste des paquets python installés de mon côté :

python

python2.4

python2.4-dev

python2.4-minimal

python2.5

python2.5-minimal

python-central

python-docutils

python-imaging

python-imaging-tk

python-ldap

python-minimal

python-newt

python-selinux

python-semanage

python-sepolgen

python-support

python-tk

python-twisted

python-twisted-conch

python-twisted-core

python-twisted-words

Il souhaiterait peut être avoir le package python2.4-imaging, malheureusement il m’installe forcément la dernière version python-imaging… Si tu as des pistes je suis preneur ;-)

Sinon une fois que l’on aura réussi à faire tourner le serveur, je serais intéressé comme tu l’as proposé de procéder à l’installation de wecena.

Pour ma curiosité personnelle et pour nourrir mon amour de plone, pourrais-tu me dire ce qui t’as guidé vers ce CMS ? Car je vois dans l’étude des CMS jointe en PJ ( http://www.waterandstone.com/book/2010-open-source-cms-market-share-report )qui a été faîtes sur l’année 2010, que celui-ci est loin d’être le plus répandu. Par contre je remarque que pas mal de livres sont sorties dessus, il doit avoir certains atouts majeurs…

Je te remercie pour l’aide que tu pourras m’apporter.

From Jean M. to Antoine G.

> Lors de la première exécution du ./bin/buildout j’ai rencontré pas mal
> de messages d’erreur. En voici quelques exemples :
> SyntaxError: ‘return’ outside function
> File
> « build/bdist.linux-i686/egg/Products/Ploneboard/skins/ploneboard_scripts/comment_redirect_to_conversation.py »,
> line 33
> return printed
>
> SyntaxError: ‘return’ outside function
> File
> « /home/ploneTest/virtualplone/ploneproject/eggs/tmplebqDf/Products.NuPlone-1.0b3-py2.4.egg/Products/NuPlone/skins/nuplone_templates/livesearch_reply.py »,
> line 146
> return ‘\n’.join(output).encode(site_encoding)
> SyntaxError: ‘return’ outside function

Tu peux ignorer sans risque les messages « SyntaxError: ‘return’ outside function » comme expliqué ici :
http://plone.org/documentation/error/syntaxerror-return-outside-function

> Modules/LDAPObject.c:1228: warning: return makes pointer from integer
> without a cast
> Modules/LDAPObject.c:1185: warning: unused variable ânewpwâ
> Modules/LDAPObject.c:1183: warning: unused variable âoldpwâ
> Modules/LDAPObject.c:1181: warning: unused variable âuserâ
> error: Setup script exited with error: command ‘gcc’ failed with exit
> status 1
> An error occured when trying to install python-ldap 2.3.12. Look above
> this message for any errors that were output by easy_install.
> While:
> Installing instance.
> Getting distribution for ‘python-ldap>=2.0.6’.
> Error: Couldn’t install: python-ldap 2.3.12
>
> Après l’exécution des actions suivantes, j’ai finit par avoir
> l’exécution d’un buildout complet propre :
> aptitude install libldap2-dev
> aptitude install libsasl2-dev
> aptitude install libssl-dev
> cp /var/lib/zope2.10/instance/plone-site/var/Data.fs var/filestorage/
> aptitude install python-ldap

OK Bravo.

> résultat :
> ./bin/buildout
> Updating zope2.
> Updating fake eggs
> Updating productdistros.
> Updating instance.
> Updating zopepy.

Super.

> Malheureusement quand je lance l’instance du serveur ça ne fonctionne
> pas, il ne trouve pas une librairie :
> ./bin/instance fg
>
> File
> « /home/ploneTest/virtualplone/ploneproject/eggs/Plone-3.3.5-py2.4.egg/Products/CMFPlone/browser/ploneview.py »,
> line 12, in ?
> from Products.CMFPlone import utils
> File
> « /home/ploneTest/virtualplone/ploneproject/eggs/Plone-3.3.5-py2.4.egg/Products/CMFPlone/utils.py »,
> line 6, in ?
> from PIL import Image
> ImportError: No module named PIL
> Il souhaiterait peut être avoir le package python2.4-imaging,
> malheureusement il m’installe forcément la dernière version
> python-imaging…
> Si tu as des pistes je suis preneur ;-)

Chez moi, c’est buildout qui s’occupe d’aller chercher et installer cette bibliothèque.

Pour cela, dans les fichiers .cfg de ton buildout, tu cherches la section [buildout] dans laquelle se trouve la liste de tes dépendances sous la forme d’une variable « eggs =  » avec la liste des dépendances. Dans cette liste, tu ajoutes :

PILwoTK

Si buildout se plaint de ne pas trouver cette bibliothèque, alors tu lui ajoutes quelques URL à partir desquelles il pourra aller fouiller. Ca se passe aussi dans la section [buildout] sous la forme d’une variable find-links :

find-links =
http://dist.plone.org/
http://download.zope.org/ppix/
http://download.zope.org/distribution/
http://effbot.org/downloads/
http://code.google.com/p/html5lib/downloads/list

C’est dans le dépôt http://download.zope.org/distribution/ qu’on trouve PILwoTK (= Python Imaging Library without its TK dependency).

Si ça ne marche pas, tu peux aussi compiler en récupérant le tarball ici : http://www.pythonware.com/products/pil/

> Sinon une fois que l’on aura réussi à faire tourner le serveur, je
> serais intéressé comme tu l’as proposé de procéder à l’installation de
> wecena.

Il faut que je prenne le temps de faire une distribution de mon buildout. Allez hop, c’est fait :

http://svn.gna.org/viewcvs/wecena/trunk/wecena.buildout/

Mais il faudra encore que je partage deux produits d’intégration :

wecena.policy
wecena.theme

Peut-être lundi prochain ?

> Pour ma curiosité personnelle et pour nourrir mon amour de plone,
> pourrais-tu me dire ce qui t’as guidé vers ce CMS ? Car je vois dans
> l’étude des CMS jointe en PJ qui a été faîtes sur l’année 2010, que
> celui-ci est loin d’être le plus répandu. Par contre je remarque que pas
> mal de livres sont sorties dessus, il doit avoir certains atouts majeurs…

Je n’ai pas fait d’analyse comparative complète récemment. J’en ai fait à certains moments dans mon parcours. Ton étude en pièce-jointe est super intéressante (notamment la méthodo qui m’a l’air très bien). Après, il faut voir comment tu l’utilises.

Le premier facteur pour choisir, à mon avis, en tant que développeur, c’est le langage. Développer en python me semble plus productif qu’en Java. Et conceptuellement plus satisfaisant (plus « professionnel » ?) que PHP. Ceci dit c’est une affaire de goût. Et la communauté python compte des développeurs d’un niveau vraiment excellents qui se mettent au service des autres. Donc il y a déjà un facteur un peu irrationnel qui m’a amené vers python et sa communauté. Concrètement, mon parcours en matière de langages de prédilection est le suivant :

  • Turbo Pascal quand j’étais au lycée (jusqu’en prépa en 93)
  • un peu de VB à l’école (94/97) mais surtout du Delphi
  • ensuite, de 98 à 99 je me suis tourné vers Perl car c’était, parmi les langages du libre, celui qui avaient le plus de bibliothèques orientées Internet (et avec une bonne orientation objet)
  • de 99 à 2005, j’ai encadré des équipes qui faisaient de l’ASP, du PHP et un peu de J2EE mais, pendant ce temps j’ai découvert python, plus « propre » et maintenable que Perl mais avec les mêmes avantages (grosse communauté et bibliothèques, à fond dans le Net, agile, dynamic typing, orienté objet) ; et c’est dans la communauté python que j’ai vu apparaître des produits et framework mûrs pour livrer ce que mes équipes ASP/PHP réinventaient de manière artisanale à chaque projet,
  • de 2005 à 2007, pour le boulot, j’ai fait du J2ME, J2SE et J2EE mais, franchement, quelle lourdeur de développer en Java quand on vient de python… j’aurais pu virer ruby (encore plus agile que python mais plus jeune) ou me mettre à PHP qui avait gagné en maturité objet

Donc, pour moi :

  • J2EE = ok mais lourd
  • ruby = ok mais « jeune »
  • Perl = ok mais peu maintenable (plus artistique…)
  • PHP = ok mais une communauté de niveau inégal (beaucoup de temps perdu avec des débutants)
  • Python = ok mais moins populaire

Ensuite, au niveau framework applicatif pour le web, conceptuellement, l’idée de publier des objets m’a séduit dès le début (Zope Object Publishing Environment) alors que le paradigme de l’époque (2000/2005) restait les applis sur mesure sur base relationnelle (LAMP côté libre). C’est quand-même plus confortable, pour développer, d’accéder « nativement » à une persistence objet (base de données objet) plutôt que de gérer des accès à des données relationnelle ou de devoir gérer une surcouche de mapping objet-relationnel.

Si on compare les CMS Web PHP comme Drupal ou Joomla d’une part, et Plone d’autre part, les avantages spécifiques de Plone résident dans sa couche de sécurité et dans son moteur de workflow (qui est essentiel dans la gestion de la sécurité). Il semble que ces aspects sécurité + workflow sont moins bien pris en compte dans Drupal et Joomla que dans Plone. C’est pourquoi Plone a une réputation de meilleur produit pour les besoins professionnels impliquant des règles de sécurité fines (et compliquées) et des workflows spécifiques, avec une gestion des rôles complexes.

Drupal serait plus à son aise pour les besoins communautaires « simples » et « variés » alors que Plone serait plus à son aise pour les besoins professionnels avec des processus métiers complexes. Les produits J2EE couvrent sans doute des besoins encore plus « pro » et des processus métiers encore plus complexes et  nécessitant plus de rigueur, mais au prix d’une lourdeur énorme.

Mais on parle bien de gestion de contenu, là.

A propos de la popularité des CMS, il faut bien voir ce qu’on compare. C’est normal que WordPress (PHP) soit astronomiquement plus populaire que Plone (python) puisqu’il ne fournit que 10% des fonctionnalités d’un Plone. De plus, Plone impose un hébergement spécifique (serveur dédié) alors que WordPress ou Drupal peuvent se satisfaire d’un hébergement partagé. Donc, si tu installes du Plone, c’est que tu as une bonne raison.

Mais si on parle de développement d’applications innovantes et spécifiques, de type crowdsourcing par exemple, alors j’irais regarder du côté de framework comme Django en python.

J’ai aussi l’impression que le développeur python « moyen » est plus à l’aise avec des concepts intéressants de développement que le développeur PHP « moyen ». Il y a plus de choses conceptuellement stimulantes dans la communauté python que PHP.

Par exemple, quelle est la maturité de telle ou telle communauté en matière d’outils et pratiques de Test-Driven Development, etc.

> Je te remercie pour l’aide que tu pourras m’apporter.

De rien.

Je t’ai répondu un peu en vrac ci-dessus alors n’hésite pas à préciser tes questions.

From Antoine G. to Jean M.

Merci pour tes indications précieuses. Tu as débloqué la situation, nous avons maintenant une instance zope/plone qui tourne.

Pour ce qui est du buildout de wecena, j’ai déjà fait un checkout du svn pour récupérer la distribution que tu as faite. Quand je l’exécute j’ai l’erreur suivante :

While:
  Initializing.
Error: The specified download cache:
'/home/jean/Desktop/techno/buildouts/.shared/downloads'
Doesn't exist.

Je pense que je pourrais commenter la partie faisant référence à ce dossier ‘downloads’ en local sur ton serveur car il n’est peut être pas nécessaire mais comme tu le disais il faut encore que je récupère wecena.policy et wecena.theme

Je te remercie pour ton analyse sur le marché des CMS avec en trame de fond les grandes lignes de ton parcours. Tout cela est fort enrichissant et si tu
conçois le développement python/plone à contrario de la lourdeur de Java, j’ai hâte de voire ça ;).

Maintenant que je vais bientôt pouvoir modifier / créer du contenu avec plone, as-tu un livre de chevet à me conseiller ? Je pense déjà regarder la doc du côté du site français de plone : http://plone.org/countries/fr/index_html

J’ai regardé le comparatif que tu m’as envoyé par la suite entre les 4 CMS (wordpress, drupal, joomla et plone), qui est encore un bon point pour plone. D’ailleurs en quoi la sécurité sur plone est-elle mieux assurée ? Est-ce simplement par un meilleur degré de précision sur la gestion des droits utilisateurs ?

From Jean M. to Antoine G.

Le 23/01/2011 03:47, Antoine G.  a écrit :

> Merci pour tes indications précieuses. Tu as débloqué la situation, nous
> avons maintenant une instance zope/plone qui tourne :
>
> http://alterformation.org:8080/

Bravo !

> Pour ce qui est du buildout de wecena, j’ai déjà fait un checkout du svn
> pour récupérer la distribution que tu as faite. Quand je l’exécute j’ai
> l’erreur suivante :
>
> While:
> Initializing.
> Error: The specified download cache:
> /home/jean/Desktop/techno/buildouts/.shared/downloads’
> Doesn’t exist.

Tu dois créer sur ton disque un répertoire dans lequel seront stockés les dépendances au fur et à mesure qu’elles sont téléchargées (cache). Et tu en indiques le chemin dans un fichier de buildout en lieu et place du chemin indiqué dans ce message d’erreur.

> Je pense que je pourrais commenter la partie faisant référence à ce dossier
> ‘downloads’ en local sur ton serveur car il n’est peut être pas nécessaire
> mais comme tu le disais il faut encore que je récupère wecena.policy et
> wecena.theme

C’est juste un cache local. C’est utile surtout si tu installes plusieurs buildout qui partageront le même cache. Si tu commentes cette instruction, buildout utilisera je ne sais plus quel chemin pour y stocker ses téléchargements.

> Maintenant que je vais bientôt pouvoir modifier / créer du contenu avec
> plone, as-tu un livre de chevet à me conseiller ? Je pense déjà regarder la
> doc du côté du site français de plone :
> http://plone.org/countries/fr/index_html

Ce bouquin-ci est très bien pour les techniques utilisés pour le développement dans Plone 3 : http://professional-plone-book.packtpub.com/

> J’ai regardé le comparatif que tu m’as envoyé par la suite entre les 4 CMS
> (wordpress, drupal, joomla et plone), qui est encore un bon point pour
> plone. D’ailleurs en quoi la sécurité sur plone est-elle mieux assurée ?
> Est-ce simplement par un meilleur degré de précision sur la gestion des
> droits utilisateurs ?

C’est l’une des deux raisons. La deuxième raison est plus fondamentale (ce qui en fait la première…) : Plone s’appuie sur la Zope Object DataBase (ZODB). C’est une base objet. Le caractère sécuritaire de cette base objet tient à ce que tout accès à un objet stocké fait l’objet d’un contrôle d’accès très fin et applicatif. Ce n’est pas comme dans le cas classique du développement avec une base relationnelle. Habituellement, avec une base relationnelle, tu as une chaîne de connexion (login + mot de passe) unique utilisée quasiment partout dans ton code. Ton code accède partout comme il veut à toute ta base de données. Au contraire,
avec la ZODB, l’accès à chaque objet se fait sous le contrôle des permissions associées à l’utilisateur qui s’est authentifié. Autrement dit, il ne s’agit d’une base de données par-dessus laquelle on a plaqué une couche de sécurité indépendante mais d’un système d’accès sécurisé aux données qui est inclus dans la base de données (ce qui a pour inconvénient un côté un peu monolithique de cette base).

Donc non seulement le contrôle d’accès est plus fin (d’innombrables permissions qui se combinent les unes aux autres) mais aussi il est plus « profond ».

Mais je te réponds un peu « de mémoire » donc je me trompe peut-être un peu sur les points ci-dessus. Les autres raisons pour lesquels on lit que Zope est sûr :

  • comme ce n’est pas une base SQL, la ZODB n’est pas soumise au risque d’injection SQL qui est une cause fréquente de failles dans les systèmes relationnels,
  • comme Zope est une techno moins populaire, il y a moins d’intérêt pour un pirate à l’étudier (?)
  • comme Plone fournit des fonctionnalités qui plaisent plus aux entreprises qu’aux bricoleurs (workflow, contrôle d’accès poussé), il est plus souvent utilisé dans un contexte professionnel que associatif ou personnel et donc la communauté Plone a une culture de sécurisation d’entreprise qui, en moyenne, est plus stricte et rigoureuse que dans la moyenne des produits alternatifs

A propos de la sécurité dans Zope, tu trouveras plus de détails ici : http://www.zope.org/Documentation/Books/ZDG/current/Security.stx

[ Update : malgré ces arguments, il faut noter qu’une vulnérabilité très grave de Plone vient d’être annoncée et un patch sera révélé mardi prochain. Mais, ces dernières années, je n’ai vu que 2 vulnérabilités significatives annoncées pour Plone. ]

J’ai publié wecena.policy et wecena.theme dans mon dépôt subversion. Tu devrais pouvoir les checkouter et les mettre sous le répertoire src/ de
ton buildout.

Et voila.

From Jean M. to Antoine G.

De l’entreprise responsable à l’entreprise sociale

[Je rédige cet article comme introduction d’un dossier spécial « RSE » pour les revue des anciens des écoles Centrale de Lille, Lyon, Nantes et Marseille. Je devrai en zapper certains paragraphes pour le ramener de 5 à 4 pages. Vos suggestions et corrections sont les bienvenues…]

Votre entreprise paie des impôts, maintient des emplois, sert des clients et des actionnaires, elle respecte la loi… Pour autant, exerce-t-elle pleinement sa responsabilité vis-à-vis de la société ? Pas forcément si l’on en croit le concept de Responsabilité Sociale de l’Entreprise.

Définition

La RSE va plus loin que les obligations légales. La Responsabilité Sociale de l’Entreprise, c’est la déclinaison du concept de développement durable au monde de l’entreprise. La RSE propose donc une vision de l’entreprise articulée autour de 2 concepts clefs : les parties prenantes et le triple bilan.

Parce qu’elle n’interagit pas seulement avec des clients ou des actionnaires, l’entreprise responsable prend en compte toutes ses parties prenantes : dirigeants, clients, actionnaires, fournisseurs, employés, collectivités publiques, familles des employés, associations et ONGs, habitants, personnes en marge de l’économie…

Et parce qu’avec chacune de ces parties prenantes, elle ne produit pas qu’un résultat économique, l’entreprise responsable évalue sa performance dans un triple bilan : économique mais aussi environnemental et social. On parle ici de bilan social au sens large, c’est-à-dire concernant :

  • autant les relations humaines au sein de l’entreprise (notamment avec les employés)
  • que les relations humaines à l’extérieur de l’entreprise (avec les familles des employés, les concurrents, les personnes éloignées de l’emploi, …) c’est-à-dire au sein de la Société avec un grand S (d’où l’expression de bilan sociétal parfois utilisée).

Les relations avec chaque partie prenante sont autant de chantiers pour le développement de la RSE.

L’entreprise et ses dirigeants

L’amélioration de la gouvernance est historiquement l’un des premiers chantiers d’action pour les grandes entreprises inventant leur RSE. Il s’agit d’améliorer la transparence du gouvernement d’entreprise et la responsabilité individuelle de ses dirigeants : règles de nomination des dirigeants et des administrateurs, mécanismes de contrôle et de sanction, répartition et régulation des pouvoirs des dirigeants… Plus de transparence et de responsabilité de la direction peut amener à un comportement plus responsable de l’entreprise.

Les fournisseurs

L’audit social ou environnemental des fournisseurs de l’entreprise est un autre levier historique de la RSE. Lorsqu’une marque grand public ou une enseigne de distribution se retrouve au centre d’un scandale médiatique parce que ses fournisseurs, dans des pays pauvres, font travailler des enfants ou des esclaves, il y a matière à faire changer l’entreprise et la faire devenir plus responsable. Limiter les risques de scandales est un premier pas pour motiver une politique d’achats responsables. De manière plus volontariste et positive, l’implication étroite des fournisseurs dans une politique RSE peut avoir un effet vertueux et significatif sur la situation économique, sociale et environnementale de pays très éloignés.

En France aussi, par le biais de sa politique achat responsable ou achat durable, l’entreprise peut exiger de ses fournisseurs qu’ils améliorent leurs pratiques sociales ou environnementales. Certaines grandes banques attribuent chaque année une note RSE à tous leurs fournisseurs et cette note est prise en compte dans les négociations de nouveaux contrats.

L’entreprise peut aussi davantage recourir au secteur protégé des entreprises employant des personnes handicapées et ainsi mieux satisfaire à ses obligations légales en faveur de l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Recourir à une entreprise d’insertion, c’est une autre manière d’exercer sa RSE en favorisant le retour à l’emploi de personnes exclues. Les entreprises d’insertion embauchent des personnes très éloignées de l’emploi (non diplômés, anciens détenus, personnes handicapées). Elles leur proposent non seulement un emploi d’un an ou deux ans mais aussi et surtout un parcours personnalisé pour se réinsérer dans le marché classique du travail (accompagnement psychologique, administratif, médical, social, …).

Les clients

L’attention que les clients apportent à la RSE de leur fournisseur est essentiel dans la motivation de l’entreprise à devenir plus responsable. Cette attention peut être telle qu’elle fait émerger de nouveaux marchés : le consommateur soucieux de naturel souhaitera acheter bio, le consommateur soucieux du bien-être des petits producteurs dans les pays pauvres souhaitera acheter équitable plutôt que d’enrichir des intermédiaires. Certaines marques de grande consommation peuvent s’associer à des Organisations Non Gouvernementales (ONG) en leur reversant un pourcentage des ventes effectués sur certains produits-partage. Le rôle du client est cependant limité par sa capacité à s’informer sur les produits. C’est pourquoi les labels de qualité environnementale (écolabels) ou sociale se multiplient : Forest Stewardship Council pour les bois et papiers issus d’exploitation forestières durables, Marine Stewardship Council pour les produits issus de la mer, etc.
Une autre manière d’associer le consommateur à la politique RSE de l’entreprise consiste à lui proposer d’arrondir sa facture à l’euro supérieur et à offrir ces centimes à un organisme d’intérêt général. C’est le concept du microdon ou de l’arrondi solidaire sur facture.

Que ce soit dans les appels d’offres des marchés publics, dans ceux du secteur bancaire ou dans les questionnaires référencement d’un nombre grandissant de grands comptes du secteur privés, les critères environnementaux et sociaux se multiplient. Certes, la crise modère leur importance pendant un temps. Mais la RSE est devenu un facteur de différenciation et un avantage concurrentiel pour nombre d’entreprises qui en font, à raison, un argument de vente.

Les salariés

Les pratiques managériales sont l’un des champs essentiels de la RSE.

En matière de recrutement, une entreprise responsable lutte contre les discriminations à l’embauche et peut rechercher une certaine parité hommes-femmes. Pour une responsabilité positive, elle peut développer des programmes de soutien à la diversité dans le recrutement, par exemple en recrutant auprès de populations plus en marge de l’emploi, par exemple les jeunes issus de quartiers en difficulté, ou en embauchant 6% de ses salariés parmi les personnes handicapées, comme l’y invite la loi française. Créer une filiale labellisée entreprise d’insertion est un moyen extrêmement puissant pour l’entreprise d’exercer son métier en offrant à des “accidentés de la vie” de retourner vers l’emploi.

La RSE vis-à-vis des salariés se traduit aussi par les politiques de formation et l’attention portée à l’employabilité des salariés.

Le syndicalisme doit jouer son rôle de représentation et de défense des intérêts des salariés. Mais la RSE appelle l’entreprise à ne pas s’en contenter et, éventuellement, à explorer les voies plus directes du management participatif comme, par exemple, à travers les expérimentations démocratiques des Sociétés À Gestion Partagée (SAGP). C’est aussi l’une des ambitions principales des sociétés coopératives et de leur principe “une personne, une voix”.

L’implication responsable des salariés passe aussi par la participation des salariés aux bénéfices de l’entreprise, notamment via les politiques de participation, d’intéressement ou d’épargne salariale.

Plus récemment, les politiques de mécénat des entreprises développent de nouveaux champs d’implication des salariés dans la responsabilité de leur entreprise. Le mécénat associé consiste à laisser les salariés proposer ou sélectionner les associations bénéficiaires de dons de l’entreprise, voire à abonder les dons individuels décidés par les salariés. L’arrondi solidaire sur salaire consiste à proposer aux salariés, via le gestionnaire de paye, d’arrondir son salaire mensuel à l’euro inférieur et d’offrir les bénéfices à une oeuvre caritative, avec ou sans abondement de l’entreprise.

Pour partager la RSE avec les salariés autrement que via leur portefeuille, certaines entreprises encouragent leurs salariés à mettre leurs compétences professionnelles au service d’associations d’intérêt général. Lorsqu’il s’agit d’y consacrer le temps libre du salarié, on parle de bénévolat de compétences. L’entreprise facilite la mise en relation avec l’association qui a besoin du métier du salarié mais c’est le salarié qui donne son temps. Lorsqu’il s’agit d’y consacrer du temps de travail, c’est l’entreprise qui fait ce don et on parle alors de mécénat de compétences. Le salarié peut être invité à consacrer à une association de solidarité une partie de ses congés ou jours de RTT, avec abondement de l’entreprise qui l’autorise alors, en proportion, à y consacrer quelques jours de temps de travail. Lorsque l’association de solidarité est à l’étranger (par exemple en Afrique), on parle de congé de solidarité internationale.

Le mécénat de compétences à l’américaine consiste à mobiliser un grand nombre de salariés pendant une unique journée autour de chantiers solidaires très simples : repeindre une école, débroussailler un terrain vague pour une association, nettoyer une plage, collecter des vieux téléphones à recycler… Le mécénat de compétences peut aussi se développer plus en lien avec les compétences professionnelles sur les gisements de temps de travail peu productifs dans l’entreprise. Il s’agit par exemple du wecena qui mobilise les périodes d’intercontrats (ou “interchantiers” ou “rompu”) en sociétés de conseil ou de services informatiques, ou encore qui peut exploiter les périodes de mobilité interne, de transition de carrière ou permettre de consacrer à une association de solidarité les quelques mois qui précèdent la mise à la retraite d’un cadre supérieur.

Les actionnaires

Les entreprises ont à faire à de multiples sources de pression, via leurs actionnaires, pour renforcer leur RSE. Les autorités publiques traduisent une partie des attentes RSE des investisseurs sous la forme d’obligations légales minimales. Le reporting social puis environnemental est devenu un exercice obligatoire pour les sociétés cotées en France depuis la loi en faveur des « Nouvelles Régulations Economiques » (NRE) de 2001. En matière de relations avec les salariés (« affaires sociales »), d’hygiène et de sécurité (accidents du travail, maladies), les obligations de reporting sont nombreuses. C’est aussi devenu le cas pour l’environnement naturel. Et, pour qu’il y ait reporting, il faut qu’il y ait mesures d’indicateurs quantitatifs et donc un certain effort de modélisation comptable en matière environnementale et sociale. Le reporting aux actionnaires peut ainsi dépasser l’obligation légale et devenir, parfois, un outil de management de la performance environnementale ou sociale.

Quelques agences privées de notation se sont spécialisées dans la notation de la performance sociale et environnementale : les agences de notation extra-financière. Sous leur pression, les entreprises gagnent en transparence… et en motivation pour renforcer leur RSE. Mais la fiabilité des agences de notation a ses limites que la crise de 2008 boursière a révélées. Estimant que les agences de notation n’emploient pas de processus rationnels, des bidouilleurs informatiques soucieux de la responsabilité économique des entreprises proposent des solutions alternatives basées sur la modélisation publique des données financières de ces sociétés (http://www.freerisk.org/).

Certains individus, ONGs ou groupes de pression privés, jugeant que telle ou telle sociétés sont trop peu responsables, s’engagent dans le militantisme actionnarial. Cela consiste à devenir actionnaire de manière à prendre la parole en assemblée générale et interpeler les dirigeants pour les appeler à une plus grande RSE.

L’argent restant le nerf de la guerre, les relations entre une entreprise et ses actionnaires sont un énorme champ d’innovation pour la RSE. A minima, les investisseurs classiques peuvent choisir d’exclure les entreprises d’armement ou de tabac de leurs portefeuilles. Mais les pratiques d’Investissement Socialement Responsable gagnent en maturité et adoptent des démarches plus constructives avec la tendance de l’impact investing. Il s’agit de privilégier des prises de capital dans des entreprises allant au-delà de la RSE car s’engageant sur la production d’un impact social (sociétal ou environnemental) mesurable, au détriment d’une rentabilité financière qui est donc parfois moindre. La méthode du Social Return On Investment permet à une personne défavorisée bénéficiant de l’action de solidarité d’une entreprise d’exprimer, en euros, la valeur qu’elle attribue à cette action. L’investisseur peut alors comparer cette valeur perçue par le bénéficiaire avec le coût consenti pour cet investissement. Il peut ainsi choisir d’investir dans les entreprises au plus fort impact social.

Dans les entreprises à capital altruiste, des pactes d’actionnaires ou les statuts prévoit qu’un pourcentage immuable du capital (et donc les dividendes qu’il produit, mais pas forcément les voix) revient à un organisme d’intérêt général désigné à la création de l’entreprise.

Dans toute entreprise, pour rendre les actionnaires plus solidaires des salariés, une prime de fidélité proportionnelle à la masse salariale peut être prévue en abondement des dividendes annuels et devenir ainsi le miroir de la participation aux bénéfices parfois versée aux salariés. A l’extrême, actionnaires et salariés ne font plus qu’un, comme dans les sociétés de personnes du mouvement coopératif. Les bénéfices sont réinvestis ou distribués aux salariés coopérateurs.

Les générations futures

Pour préserver les possibilités des générations futures, l’entreprise à forte RSE peut chercher à dresser son bilan environnemental : bilan carbone, bilans d’émissions de polluants et autres mesures de l’empreinte environnementale de l’entreprise. Connaître le bilan des polluants, de la consommation en eau ou en matières premières permet de minimiser l’empreinte environnementale et, du même coup, de réaliser des économies. Dans le domaine agricole, cette démarche fonde le concept d’agriculture raisonnée. Le reporting environnemental donne également à l’entreprise les moyens intellectuels pour compenser les effets négatifs des activités : par exemple en plantant des arbres pour captures le dioxyde carbonique émis par des usines ou des transports. Les mesures environnementales globales peuvent donner à l’entreprise l’occasion d’innover en analysant et en optimisant le cycle de vie complet de son produit : depuis sa conception jusqu’à son recyclage en passant par les phases d’achat, de mise en place, d’usage, de mise en déchet. On parle alors d’éco-conception.

L’entreprise étant un moteur essentiel de l’innovation, il ne s’agirait pas non plus qu’elle s’approprie l’exclusivité d’idées ou de connaissances au détriment des capacités d’innovation des générations futures. Les technologies de l’information facilitent le partage des créations intellectuelles. Cette baisse des coûts de partage et de modification des idées représente une menace pour des modèles économiques anciens (industrie du disque, cinéma, …). Pour compenser cette menace du partage, la tentation est forte d’étendre la durée des droits d’auteur et de rendre brevetables des éléments qui ne l’étaient pas (algorithmes et logiciels, connaissance du génome, …). La privatisation accrue des créations intellectuelles introduit des obstacles juridiques à la création, obstacles et défenses qui limitent la capacité d’innover des contemporains et des générations futures. A l’inverse, s’assurer qu’une de ses productions n’est pas encombrée de brevets est un moyen pour l’entreprise responsable d’en assurer une diffusion plus large et de donner aux les moyens de développer leur propre créativité. De même, le copyleft consiste pour une entreprise à utiliser le droit d’auteur pour garantir que les tiers bénéficieront de la liberté d’utiliser les produits de l’entreprise, de les étudier, de les copier et d’en redistribuer des versions modifiées sous les mêmes conditions juridiques. Ces pratiques responsables en matière de propriété intellectuelle encouragent la démocratisation de l’innovation et rendent possibles de nouveaux modèles économiques basés sur l’encouragement de la créativité des clients (marché des pro-amateurs et du do-it-yourself) ou sur la valorisation de la relation avec les créateurs (organisations de concerts, consulting, support…).

Les exclus

Le mécénat de solidarité, même lorsqu’il n’associe pas les salariés, est un autre moyen de soutenir la survie ou le développement humain des personnes les plus éloignées de l’entreprise par le biais du soutien financier aux associations de solidarité. Ceci peut se traduire par la création d’une fondation d’entreprise dédiée à ce soutien ou, pour utiliser une forme juridique plus récente et plus souple, par la création d’un fonds de dotation.

Parfois, l’offre de produits ou services de l’entreprise a pour objet direct la réponse à un besoin insatisfait de ses populations, en France ou à l’étranger. L’activité a alors un impact social direct significatif. C’est le cas par exemple de certaines offres de microcrédit ou de micro-assurance qui permettent aux plus pauvres d’accéder aux services bancaires ou assurantiels dont ils étaient exclus.

Pour pousser à son extrémité la recherche d’impact social au profit des plus démunis, certaines entreprises adoptent le principe du social business. Il s’agit de viser exclusivement la création d’un impact social ou environnemental positif et de ne reverser aucun dividende aux investisseurs tout en leur permettant de sortir du capital. Les bénéfices d’un social business sont réinvestis ou servent à rembourser les investisseurs pour leur permettre de sortir du capital mais sans intérêts financiers. Les parts ainsi libérées deviennent alors la propriété d’un organisme d’intérêt général gouverné démocratiquement par les personnes en difficulté bénéficiant de l’entreprise. C’est le cas de la Grameen Bank du prix Nobel de la Paix Mumahad Yunus, au Bangladesh et de toutes ses filiales. C’est aussi le cas de la joint-venture Danone-Grameen qui est dédiée à l’amélioration de la nutrition et du développement économique des populations pauvres au Bangladesh et qui est le premier exemple au monde de social business filiale d’un grand groupe privé « classique ». Une entreprise en social business est faite pour “faire le bien” de manière économique viable mais pas pour “faire de l’argent”.

Dans un esprit similaire, pour lutter contre la pauvreté, 800 entrepreneurs du mouvement chrétien des Focolari ont décidé de mettre leur entreprise au service des plus pauvres. Quel meilleur moyen, pour “faire de l’argent” et l’offrir aux plus démunis, que de créer ou développer une entreprise performante, responsable et profitable ? L’ambition de ce mouvement de l’économie de communion est double : lutter contre la pauvreté grâce aux dons des dividendes et montrer que l’on peut vivre, jusque dans le management quotidien de l’entreprise, une culture du don qui met l’entreprise au service de l’ “amour de son prochain”.

L’entreprise peut-elle devenir sociale ?

De l’environnemental au social en passant par l’économique, le spectre de responsabilité des entreprises est large. Et le curseur peut être poussé plus ou moins loin : depuis l’entreprise qui respecte ses obligations légales (et notamment fiscales) jusqu’à celle dont la finalité est davantage (voire exclusivement) environnemental ou social qu’économique en passant par l’entreprise “à forte RSE”. La notion d’entreprise sociale désigne justement cette catégorie d’entreprises pour lesquelles la recherche d’impact environnemental ou social dépasse significativement la recherche de profitabilité financière. L’avenir semble être fait d’entreprises appelées à être plus responsables. Mais l’entreprise responsable peut-elle évoluer progressivement jusqu’à devenir sociale ? Ou ce luxe est-il est-il trop révolutionnaire et réservé aux entrepreneurs sociaux qui inscrivent cette finalité de solidarité dans l’ADN-même de leur création ?

Agrégeons les missions de volontariat, bénévolat et mécénat de compétences

Je suis en train de regarder la video de la conférence Digital4Change avec M.Yunus et M.Hirsch chez HEC la semaine dernière.

Et la première intervention de Martin Hirsch me laisse croire qu’il y a une action technologique à fort impact social qui pourrait être lancée par un geek qui s’ennuierait un peu (ça doit bien exister, non ?). L’objectif social serait de faciliter l’engagement des jeunes (et moins jeunes) dans des actions de volontariat (à temps plein, indemnisé), de bénévolat (sur le temps libre, non indemnisé) ou de mécénat (à temps partiel ou plein, sur le temps de travail) auprès d’associations d’intérêt général. Ce que je suggère, c’est d’agréger et publier en linked data l’ensemble des missions de volontariat publiées par les diverses agences de service civique, en commençant par l’agence nationale française. Il y a même déjà un flux RSS 2.0 des missions.

Ensuite, il y a Unis Cités, le précurseur français. Pas de flux RSS ?

En France, on a aussi les missions de bénévolat. Je pense à Passerelles & Compétences et de multiples autres organisations similaires.

A l’étranger, il y a des dizaines de sites équivalents. Je pense notamment à idealist.org (qui a aussi un flux RSS de missions) et d’autres.

Ce serait vraiment génial de publier des flux interopérables de toutes ces bases de volontariat et d’en publier une vue agrégée sur un site central, avec possibilité de recherche multicritère et d’alerte (en flux RSS ou par email).

Bon, ceci dit, c’est un peu nul de ma part de suggérer cette idée dans la mesure où je ne prendrai probablement pas le temps de lancer techniquement une telle initiative. Mais je serais ravi d’y participer et d’y inclure les flux de missions de plate-forme ouvertes de mécénat de compétences (Mecenova, Wecena, et pourquoi pas makesense et d’autres, …). Ca inspire un hacker de passage par ici ?

Des volontaires pour CrisisCommons et/ou OpenStreetMap ?

Le contexte

CrisisCommons est un mouvement d’internautes bénévoles qui a pour vocation d’aider les ONG humanitaires à tirer le meilleur parti possible des communautés de volontaires technophiles sur Internet pour participer à la gestion des catastrophes (tsunami, tremblement de terre).

OpenStreetMap est une communauté de cartographes amateurs et un système d’information géographique libre (données libres) dont l’un des champs d’application est la gestion des crises humanitaires.

Je désire mettre des informaticiens en intercontrat au service de ces deux communautés dont le travail est non seulement innovant mais absolument remarquable. L’enjeu, ici, est de sauver des vies grâce à des bénévoles, de la techno et des données libres !

Depuis quelques semaines, j’essaie donc de cadrer ma mobilisation de volontaires, à l’aide des contributeurs français de ces communautés. Et notamment, avec les suggestions de :

  • Claire Ulrich, représentante de Global Voices et d’Ushaïdi en France et contributrice CrisisCommons de renom,
  • Ratzillas, contributeur de premier plan de la communauté OpenStreetMap en France et représentant de la branche « données libres » de l’association OSGéo-FR, et fort contributeur de CrisisCommons en France,
  • Sarah Aizenman, coordinatrice et représentante de l’association Fondation Casques Rouges
  • et de toute personne qui postera un commentaire plus bas ;)

Pour fonctionnert

Pour pouvoir mobiliser des volontaires en entreprise, voici la liste des ingrédients qui seraient requis :

  1. un organisme d’intérêt général (au sens de l’article 238 bis du code général des impôts) pour valider institutionnellement le projet et, fiscalement, les dons : la Fondation Casques Rouges ? l »association OSGéo-FR ?
  2. des sources de tâches humanitaires à réaliser, en recherche de volontaires ; on les a, sous la forme du wiki Crisis Commons et de la communauté OSM (notamment la Humanitarian Openstreetmap Team)
  3. un comité des sages qui, seul, a le pouvoir de décider, parmi ces tâches, lesquelles doivent être confiées à des volontaires et lesquelles doivent être ignorées, sur la base de leur véritable utilité humanitaire (espoir d’impact social positif) et d’une charte publique à définir (style Croix-Rouge : neutralité, etc.). Ce comité est investi de son pouvoir par l’organisme d’intérêt général. Ce comité pourrait être constitué de… Claire, Gaël, Sarah ! (par exemple)
  4. un staff maîtrise d’ouvrage = du temps homme, pour coordonner au quotidien, de manière opérationnelle, les volontaires. Peut-être que ce temps (et donc ce pilotage au quotidien) pourrait être assuré par la Fondation Casques Rouges, qui me semble être la seule à disposer de temps.homme salarié destiné à ce type de réalisation ?
  5. un système d’information pour gérer les volontaires et la répartition des tâches = wecena.com, je l’ai fait pour ça
  6. un représentant du projet auprès des sociétés mécènes (pour gérer les relations au quotidien et en chercher d’autres) = moi, c’est mon job
  7. du temps.homme de conseil pour mettre en place, rôder et assister la maîtrise d’ouvrage, équiper et outiller les volontaires et professionaliser le support opérationnel aux volontaires (= tutoriels pour réaliser les tâches, etc.) = moi, c’est l’essentiel de mon job
  8. des volontaires et des sous pour que je puisse faire mon job = les SSII mécènes

Cette réflexion s’est entamée il y a quelques semaines et se poursuivra cet après-midi à l’occasion du 2ème Crisis Camp Paris, de 16H à 21H à La Cantine.

Envie de jouer à l’entrepreneur social ?

Parfois, vous rêvez de vous lancer dans une création d’entreprise ? Qui plus est une entreprise à vocation sociale, pour rendre le monde meilleur ou aider les plus démunis ? Je vous propose de jouer avec moi à l’entrepreneur social en m’aidant à déterminer, sur laquelle des 13 pistes de développement ci-dessous je devrais concentrer l’essentiel de mes efforts. L’objectif est de trouver ensemble le meilleur moyen pour développer les pratiques de mécénat de compétences en entreprises (don de temps de travail au profit d’une association) et, plus particulièrement, de développer le wecena (don de leurs intercontrats par les SSII).

Lisez puis votez pour la piste qui vous paraît la plus prometteuse en laissant un commentaire à la fin de cet article ! Je réunis en octobre un jury composé d’experts en management des SSII et en mécénat de compétences (il s’agit de mon comité consultatif stratégique). Ils désigneront avec moi la piste qui deviendra ma priorité principale pour les semaines à venir. Vous saurez ainsi si vous avez parié sur la piste la plus prometteuse mais, surtout, vos votes et commentaires influenceront ce jury. Ils influenceront aussi peut-être les autres structures qui, comme wecena, essaient de développer le mécénat de compétences (je pense notamment à Mecenova, Koeo, l’Admical, …). Alors participez, commentez !

Le problème

Comment obtenir plus de volontariat en intercontrat de la part des SSII ? Ce problème se décline de différentes manières :

  • comment obtenir un plus grand nombre de volontaires ?
    • soit en convaincant plus de SSII
    • soit au sein des SSII déjà partenaires de Wecena mais qui ne mobilisent pas tous leurs intercontrats
  • comment obtenir des volontaires mobilisés à temps quasi-plein plutôt qu’à temps très partiel ? (en fonction de leur motivation)
  • comment obtenir des volontariats plus longs, non pas en terminant plus tard (le retour en mission lucrative reste prioritaire) mais en commençant plus rapidement dès le premier jour d’intercontrat (optimisation des process et réactivité) au lieu d’attendre plusieurs jours avant le début du volontariat ?

Les pistes

J’ai identifié 13 pistes et j’hésite dans la détermination de la piste sur laquelle concentrer mes efforts. Sur laquelle de ces pistes seriez-vous prêt à parier mon temps et mes efforts ?

  1. Renforcer l’animation du volontariat
    • en animant le volontariat comme un jeu (serious game),
    • en mettant en avant des scores de résultat social (par exemple : « combien de fois les livres que j’ai adapté en braille en tant que volontaire ont été lus par des personnes aveugles ? »)
    • ou d’impact social (par exemple : « les adaptations d’exercices de maths que j’ai faites pour les enfants dyspraxiques ont une valeur de 1.324 euros aux yeux de leurs parents ») via la méthode SROI,
    • en mettant en place une notion de « niveau d’expérience », de difficulté des tâches et de progression des volontaires (comme dans les jeux video ou jeux de rôles)
    • c’est amusant, innovant et prometteur, mais c’est risqué et pas forcément faisable
    • en faisant des endorsements/recommandations/remerciements systématiques via les réseaux sociaux Viadeo, Linked In, Facebook
    • en animant, avec du contenus (interviews, video, …) des groupes de volontaires via les social media, organisé par projet associatif ou par entreprise d’appartenance
    • en systématisant les interviews/demandes de témoignage des volontaires
    • mais ça demande beaucoup de temps
    • en facilitant le bouche à oreille entre collègues pour mobiliser d’autres intercontrats, voire pour introduire le wecena chez le prochain employeur du volontaire (en cas de démission/licenciement pendant l’intercontrat)
    • le bouche à oreilles semble bien marcher aujourd’hui
  2. développer un réseau de prescripteurs parmi les élèves et anciens élèves des écoles d’ingénieur en informatique
    • par exemple en organisant un mini-défi pour élèves ingé au profit des associations soutenues
    • en mobilisant des junior entreprises pour faire du marketing auprès des anciens via les annuaires des anciens
    • comme lors de notre mini-défi organisé avec les élèves de l’ENSEIRB
    • mais peu d’anciens sont dirigeants de SSII et les junior entreprises ont un coût et l’organisation d’animation pour étudiants prend beaucoup de temps pour des résultats incertains
  3. développer un réseau de prescripteurs via les instances représentatives du personnel en SSII

    • comités d’entreprises
    • CHSCT
    • DP
    • sections syndicales
    • mais les syndicats ont-ils réellement une influence sur les DRH et les DG ? et si cette influence était plutôt négative ?
  4. développer un réseau de prescripteurs parmi les acheteurs de prestations informatiques chez les grands comptes des SSII
    • « le client est roi » et donc influent mais c’est assez indirect et les SSII se méfient de l’importance réelle accordée au critère RSE dans les politiques achats de leurs clients (« est-ce vraiment important à leurs yeux ? »)
    • les acheteurs mettent déjà une pression monstrueuse sur les SSII, faut-il vraiment leur demander d’en faire plus ou autrement ?
    • qu’est-ce que le mécénat de compétences à côté d’un discount de 3%
    • est-ce vraiment faisable et efficace ?
  5. développer un réseau de prescripteurs parmi les prestataires de formation pour informaticiens
    • la formation est une priorité en intercontrat et une pratique courante
    • le mécénat de compétences comme première expérience pratique sur un cas réel ?
    • potentiellement très attractif pour certaines SSII mais les associations ne sont pas là pour essuyer les plâtres des apprentis
  6. développer un réseau de prescripteurs parmi les consultants en mécénat ou responsabilité sociétale et environnementale (RSE)
    • mais les SSII représentent justement une part infinitésimale du secteur du conseil en mécénat et RSE
  7. développer un réseau de prescripteurs parmi les consultants en stratégie RH et notamment stratégie recrutement
    • mais il faut bien distinguer les recruteurs et les consultants en stratégie RH et ont-ils un vrai pouvoir de prescription sur la gestion de l’intercontrat ?
  8. développer un réseau de prescripteurs parmi les consultants positionnés sur la niche des directions générales des SSII
    • très peu nombreux ?
  9. développer un réseau de prescripteurs via les fédérations professionnelles (Syntec Informatique, 3CSI)
    • bonne relation à renforcer avec Syntec Informatique mais effet très limité jusqu’à présent
  10. créer une petite carotte fiscale en réduisant les prestations aux associations et en laissant les SSII mécènes conserver une partie des économies d’impôts mécénat
    • diminuer de 2,5 ¤ le volume d’assistance aux associations pour faire gagner 1 ¤ seulement aux SSII (car on perd alors le levier fiscal du mécénat), est-ce vraiment judicieux ?
    • il y a un risque potentiel d’abus de droit fiscal en fonction de la motivation des SSII (la carotte est-elle une raison essentielle pour eux ou non ?)
    • ça peut être efficace pour ouvrir les portes ?
  11. renforcer la prospection directe
    • faire tous les salons emploi informatique pour les premiers contacts avec des RH en SSII
    • relancer plus activement les SSII au téléphone et professionnaliser mes techniques de « vente »
    • prendre un stagiaire commercial
    • tenter un publipostage aux DRH des SSII de taille moyenne ?
  12. rassurer davantage sur le plan fiscal
    • en améliorant/clarifiant mes supports de présentation du calcul de l’économie d’impôts mécénat
    • en packageant une étude avec une grande marque du droit fiscal
  13. monter des projets associatifs plus attractifs
    • des thèmes plus « sexy » (projets à caractère humanitaire ?)
    • des projets plus en lien avec les compétences métier hors développement
    • avec des « grandes marques » associatives grand public (Croix-Rouge Française, Restos du Coeur, …)

Voici pour les 13 pistes. J’ai trop tendance à courir 13 lièvres à la fois. Lequel devrais-je courser selon vous ? Qu’en pensez-vous ?

Entrepreneurs en communion

Lutter contre la pauvreté et faire de l’entreprise un lieu d’amour, de partage et don. Voici des objectifs des entrepreneurs de l’économie de communion. L’an dernier, certains d’entre eux se réunissaient, en France, pour faire un point et partager. Avec beaucoup de retard, je retranscris ici quelques témoignages notés lors de ce séminaire :

La transparence

Un promoteur : Dans mon activité, j’achète des maisons à démolir. Elles sont voisines mais je les achète à des prix différents. Il y a bien sûr négociation sur les prix. Et, sur certains projets, je promets une prime de performance secrète aux meilleurs partenaires. Mais ces partenaires sont aussi des voisins. Et, lorsque les secrets sur les primes sont levés, cela créé des jalousies, des tentatives de renégociation, des convoitises. Je me demande comment gérer ces situations. Faut-il couper la poire en 2 ?

Un artiste : Le secret est illusoire.

Un recycleur : La transparence totale, ce n’est pas facile. Mon objectif à moi, c’est de créer de l’emploi. Ce n’est pas la pratique habituelle dans le secteur car plus les volumes de recyclage augmentent plus la tentation est forte de réduire la main d’oeuvre. Notre politique, c’est donc d’être transparent et de « jouer » sur le relationnel avec les fournisseurs. Mes concurrents, ce sont de grands groupes qui ne sont intéressés que par le profit. Mais moi, je maintiens mes prix au-dessus des prix du marché. Mes fournisseurs ont peur que des grands groupes, si ils obtiennent une situation de monopole, se mettent à imposer leurs prix à la baisse.

On a mis en place une forte stratégie de traçabilité, c’est super pour offrir de la transparence. Mon rêve, ce serait d’arriver à créer un écosystème local dans lequel les produits de nos clients (fabriqués à nos matériaux recyclés) termineraient leur vie comme matière première de nos fournisseurs.

Le juste prix

Un artisan du Sud : Vera dit que l’économie de communion doit être plus productive pour se développer. Mais comment passer le cap des 5 ou 10 salariés ? J’ai négocié mes accords commerciaux 2010 avec un de mes distributeurs de produits bio, il a accepté et il y a eu un miracle : il ne m’a fait aucune demande de remise de fin d’année car il aime notre relation et notre attitude partenariale !

Un grossiste : Si tu te développes, c’est bien car tu développes aussi l’économie de communion. Mais, en même temps, tu nuis au concurrent si tu es sur un marché saturé et qui n’est pas en croissance. Par exemple, sur mon marché, le leader vient de déposer le bilan.

Un industriel du Nord : L’important, c’est de se développer de façon juste. La fin ne justifie pas les moyens donc le développement de l’entreprise ne peut pas être justifié par le développement de l’économie de communion, ce n’est pas suffisant. Qu’est-ce qu’un prix juste ?

Un grossiste : Celui sur lequel on s’accorde ?

Un industriel du Nord : Je viens justement de perdre un marché en cours de négociation car j’ai refusé de poursuivre des enchères sans fin…

Un grossiste : C’est plutôt normal de vouloir enchérir à la baisse pour emporter un marché. Maintenant, un client qui ne négocie pas sans fin et accepte les prix initiaux, c’est bien … Mais quand un nouvel entrant propose un prix plus bas, je préfère une ré-ouverture des négociations ! Par exemple, mon prix initial était juste mais il pouvait s’ajuster encore un peu. La question n’est pas « quel est le prix juste ? » mais plutôt « quel est le bénéfice juste ? » alors qu’on veut justement maximiser le bénéfice [pour l’offrir aux plus pauvres]. Je témoigne actuellement pour l’économie de communion dans un lycée. Et on me demande « Est-ce que la recherche de bénéfices dans l’économie de communion peut justifier des sacrifices sur les salaires ? ». Ca, c’est une vraie question !

Un artisan du Sud : La justice précède l’amour ! Avant de penser au partage avec les pauvres, il y a la justice sociale. L’exigence de l’économie de communion, c’est de devoir être plus créatif. Par exemple, il faut trouver des solutions financières créatives pour couvrir ses achats de matières premières (risques de fluctuation des cours sur les matières premières). »

Un paysagiste, soutenu par un assureur : Béni le concurrent qui vient de gagner l’affaire ! Je travaille avec un architecte qui vit mal de ses études. Je sais qu’avec certains concurrents, il demande donc des marges arrières ou une commission d’apporteur d’affaire. Moi, l’opacité de ce mode de fonctionnement (vis-à -vis du client) me gêne. Il le sait. Alors il n’a pas osé me proposer cette technique. Ca m’a touché !

Un recycleur : Moi aussi, je suis mal à l’aise de cette tension entre salaires et bénéfices…

Un paysagiste : Il ne faut pas trop s’en faire non plus : peut-être que ton salarié va faire un don à son tour, avec son augmentation ?

Une consultante : Pour moi, les bénéfices, ce sont vraiment les surplus. Et le plus important, ce n’est pas le don lui-même mais le désir du don dans la liberté.

Chacun sa crise

Un promoteur : En 2008, j’ai failli mettre la clef sous la porte car mon marché était en crise. Mais je n’ai pas licencié grâce à la loi d’aide à l’accession à la propriété.

Une apicultrice : J’ai embauché un saisonnier agricole sur un contrat précaire (pas d’ASSEDIC pour lui !). Notre état moral était dramatique en fin de saison. L’interlocutrice des administrations que j’avais au bout du fil a réalisé la situation. Comment faire un contrat annuel pour cet ouvrier ? Mon comptable me dit que mon entreprise n’a aucun intérêt à « déprécariser » cet ouvrier agricole !

Le problème de mon entreprise, ce n’est pas le manque de client, au contraire : je refuse un client par semaine faute de marchandise ! Les clients sont très contents des produits. Par exemple j’ai eu une commande d’un client suisse. La DGCCRF a fait une analyse de mon miel en labo et les résultats étaient tous positifs alors le client a pris la peine de me remercier. Non, mon problème, ce sont mes ouvrières ! Mes populations d’abeille se sont effondrées. C’est la grève générale !

La marge, le bio et la qualité

Un artisan du Sud : Nous avons une nouvelle gamme bio qu’on a lancé avec un positionnement haut de gamme et qualité. On a pris une super raclée car nous ne sommes pas les premiers et l’offre concurrente sur ce segment est trop large. Alors nous nous sommes remis en question et avons décidé de faire plus attention à la concurrence. On avait trop envie d’une marge plus grosse. Finalement, on a décidé de garder la qualité et de casser les prix pour chercher des gros volumes.

Nous n’avons pas de scrupules à adopter cette stratégie par rapport à la concurrence car la marge médiane du secteur est trop élevée. Nous voulons « proposer un prix honnête pour de la qualité ».

Un agriculteur : Moi, je ne vais pas baisser mes prix car il y a plein d’amour et de savoir-faire dans mes produits. Les consommateurs n’achètent pas qu’un produit mais aussi un savoir sur le produit (savoir comment il est fait). Les consommateurs ne sont pas prêts à payer vraiment plus cher pour du bio, ils vont au moins cher.

Un recycleur : Mon fils est agriculteur. Pour pouvoir vendre du bio (plus cher à produire), il invite ses clients à venir arracher les mauvaises herbes le samedi et il en profite pour leur expliquer le produit.

Innover en cohérence

? : Beaucoup de nos questions sur les alternatives, les tensions entre les contraires et les justes compromis se sont résolues par un sursaut de créativié. Dans ma paroisse, je parle souvent de cette approche de l’économie de communion. J’aimerais qu’on témoigne plus souvent et plus largement, et pas simplement à l’occasion de grands colloques. On devrait valoriser plus largement la créativité des entrepreneurs de l’économie de communion.

Une consultante : Et leur recherche de cohérence.

Un promoteur : Les bâtiments « basse consommation », ça coûte plus cher. Est-ce trop cher ? Ca coûte plus cher en matière grise (bureaux d’études) mais pas en matériaux de construction. Alors, il y a un peu plus de risque et il y a les habitudes, du coup on peut hésiter à se lancer sur ce créneau et préférer rester accrochés à ses vieilles pratiques de constructions. Innover, c’est aussi se battre contre soi-même.

Un artisan du Sud : L’économie de communion est à inventer dans l’entreprise mais aussi dans notre métier : ça demande des compétences en marketing et de la matière grise.

Un minier : Il y a un projet de TGV proche de notre carrière de sable et gravier. Alors on se demande si on ne devrait pas investir sur une centrale à béton sur notre carrière vu qu’on a déjà 50% de la matière première et je pourrais vendre 25% de ma production à la cimenterie proche. Mais pour rentabiliser cette centrale, il faudrait piquer des marchés locaux voire concurrencer mes clients… Est-ce la meilleure chose à faire ? Pour me développer, je dois choisir entre concurrencer ou innover en proposant de nouveaux produits de construction. Pas facile…

Un recycleur : Pourquoi je bosse ? Pas pour gagner mais pour créer ! Pour le plaisir de sortir de nouveaux produits.

Une hôtellière : Ma nouvelle activité, depuis 2009 (chambres d’hôtes + maraîchage) démarre bien mais je manque de visibilité car les réservations sont rares et les clients viennent plutôt « à la dernière minute ». 50% de mes clients viennent du réseau perso et 50% par les Gîtes de France.

Un artiste : Je voudrais acheter une maison pour accueillir les gens qui sont à la rue, peut-être dans le centre de Fontainebleau ? Ca coûterait entre 700 kEUR et 1MEUR. J’ai écrit 3 livres et disques pour commencer à financer ce projet. J’ai acheté beaucoup de publicité pour mon livre. Le livre est vendu à 15 EUR mais une personne m’en a donné 100 EUR ! Et les personnes à la rue l’achètent à 20 EUR ! Pour pouvoir participer à un salon promotionnel, j’ai été hébergé gratuitement par la mère d’un gars à la rue avec qui je travaille. C’est ce qui m’a décidé à aller à ce salon car j’hésitais beaucoup… En fait, le résultat de ce projet m’importe peu. Ce n’est pas mon argent qui est en jeu, c’est le Sien. Je fais juste ce que j’ai à faire. La plupart des journalistes chrétiens et professionnels de l’édition catholique me disent « vous êtes trop illuminé, trop déconnecté. » Mais ça ne m’empêche pas d’être confiant : la maison va venir en 2010.

L’un de mes principaux clients vient de rompre son contrat avec moi après 5 ans de bon fonctionnement car « vous êtes trop cher » m’ont-ils dit. Mais ils ont pris un musicien concurrent au même prix que moi ! Cette année, ce client m’a rappelé et m’a demandé de revenir 100% du temps puis une fois sur 2.

Un inventeur : Je mène un projet d’innovation industrielle en éco-conception d’emballage carton. C’est difficile. Ces innovations ne sont pas protégeables par brevet mais par les droits d’auteur (dépôt de modèle). Et il faut 5 à 6 ans pour qu’un projet de ce genre aboutisse à des royalties. Pour autant, je suis transparent sur ma marge espérée mais ce n’est pas la pratique du secteur. Ma transparence un peu débile en fait, mais mon business model me permet d’être débile sur ce point. C’est un peu de la provoc vis-à-vis des multinationales du secteur. Il faut dire que mes partenaires sont mes concurrents car ils ont leurs propres bureaux d’études internes. Je ne vis pas l’amour avec eux. Ce sont des multinationales. J’essaie juste de rester cohérent en leur parlant de l’économie de communion. La prière de l’économie de communion qu’avait proposé F me sert. En attendant les royalties possibles de mon innovation, je vis d’une activité de maître de conférences et d’un projet Internet. La prière m’a aidé à réaliser ma cupidité.

Une restauratrice : Je vais créer mon entreprise le mois prochain. Je suis habituée à la sécurité financière et je commence à réalise le risque financier que je prends. Je vais perdre ma sécurité et ça me fait peur. J’ai eu une boule au ventre quand la banque m’a accordé son prêt.

Un recycleur : Tes craintes sont la preuve que tu es responsable.

Une restauratrice : J’organisais des événements sportifs, comme salariée, dans le Nord. Je me suis recyclée dans la restauration (traiter pour les fêtes des particuliers et plateaux repas pour les entreprises). J’ai hésité entre plusieurs projets (resto ? traiteur ? camion de restauration ?) J’ai eu des hauts et des bas. Je me suis remise en question. J’ai décidé de « me laisser conduire ». L’entreprise que je vais créer sera le fruit de cela… A titre de formation, j’ai fait des repas événementiels.

Un industriel du Nord : Vive le Nord !

L’engagement

Un consultant : Nous avons réfléchi à ce qui fait les spécificités de l’économie de communion. Ce n’est pas un label mais ces spécificités méritent une attention suivie de notre part pour savoir où chacun se positionne. Nous avons identifié 5 critères :

  1. Mettre l’Homme à la 1ère place dans l’entreprise (ou prendre Dieu comme associé, si on est croyant.)
  2. Donner les bénéfices de l’entreprise aux plus pauvres et à la formation à la culture du Don
  3. Être cohérent dans son entreprise et dans sa vie. Ce n’est pas avoir une entreprise parfaite. Ce n’est pas un résultat mais une volonté, un engagement de moyen.
  4. Se former, se transformer, progresser. Participer aux 2 rencontres annuelles.
  5. Témoigner, accepter de témoigner publiquement, avec d’autres.

Nous avons fait des fiches de reporting par entreprise et un dialogue annuel pour faire le point avec chaque entrepreneur. D’autres critères sont importants :

  • l’entreprise doit exister
  • la famille doit pouvoir en vivre
  • la personne doit bien sûr être demandeur

Si l’entrepreneur ne vient pas du mouvement des Focolari, il y a une phase probatoire appelée « en phase d’être lié à la Mariapolis permanente ».

Un assureur : C’est un engagement vis-à-vis de Dieu et vis-à-vis des hommes.

Un grossiste : Au début, c’est flou ces critères et on besoin de savoir.

Philippe : La priorité, pour moi, c’est de témoigner par les actes (plus que par les discours).

Un grossiste : On me demande souvent si mes salariés sont parties prenantes de mon engagement. Ce n’est pas facile de les impliquer.

Un assureur : Il faut que ça transpire au fil du temps à notre insu.

La sociologue : Le vivre, ce n’est pas forcément l’afficher. Il y a un vrai risque de ne pas avoir des pratiques à la hauteur du discours.

L’implication des salariés

Un grossiste : Nous allons ouvrir notre capital aux salariés. On se demande comment le leur expliquer.

Un assureur : Il faut être très clair avec les futurs actionnaires.

Un grossiste : Si l’économie de communion est un critère d’entrée à l’actionnariat, il y a un vrai risque de scission entre salariés et donc un risque de ségrégation.

Une sociologue : La Banco Kabayan a des actionnaires et les dons se font sur les dividendes, pas sur les bénéfices. Chaque actionnaire est libre de donner ou non.

Un assureur : J’essaie de ne pas être fleur bleue en matière de confiance aux associés. La confiance n’empêche ni le contrôle ni le discernement. L’important est déjà de ne pas faire entrer au capital un associé qui mettrait les salariés en souffrance. Par exemple par sa manière de manager.

Une sociologue : Ca me rappelle cette expérience qui avait été racontée au journaliste de la chaîne KTO : un entrepreneur avait priait « que Dieu nous envoie les pauvres » puis avait reçu une demande d’embauche d’un sans-papier. Il ne l’avait pas embauché car il avait l’air « louche ». Puis un jeune drogué avait candidaté. Il l’a embauché car il a senti qu’il pouvait quelque chose pour lui (un peu par paternalisme ?).

Un assureur : Nous sommes des chrétiens sous-développés ! D’ici quelques années, soit l’économie de communion décolle, soit on va au crash. Nous avons dépassé un point de non-retour et nous avons une « bombe d’amour à bord » ! Il n’y a pas de pôle d’économie de communion (de laboratoire) sans Mariapolis. Il nous en faut une ! Pour enrichir notre manière de vivre par une expérience de vie qui inclue la vie de famille.

Un assureur : Je fais 2 propositions :

  1. engageons-nous tous à prier quotidiennement pour faire grandir notre désir d’une Mariapolis
  2. il nous manque de l’argent alors mettons chacun entre 1.000 et 100.000 EUR dans un tronc pour construire le bâtiment qui nous permettrait d’avoir une Mariapolis à Arny.

Une sociologue : On pourrait construire un local industriel et commercial et mettre en place un fonds financier à 50 EUR par action ?

Fin

Et voila pour mes notes… Je regrette de ne pas pouvoir participer aux autres rencontres qui ont lieu à l’étranger (la prochaine est en Suisse) pour mieux se connecter avec les entrepreneurs de l’économie de communion à travers l’Europe. Pour ma part, mon objectif avec Wecena reste de trouver pleinement ma place dans l’économie de communion. Ce n’est pas chose faite tant que je n’ai pas atteint mon seuil de rentabilité (entre 3 et 4 volontaires en équivalent-temps plein) et donc tant que je n’ai pas de bénéfices à partager avec notre associé invisible

Retrouvez les entrepreneurs français de l’économie de communion sur Linked In, Viadeo et Facebook.

Urgent : mobilisons les managers humanistes en SSII !

Pour transformer les SSII françaises en mécènes, Wecena s’entoure de conseillers bénévoles, les « guides du wecena ». Vous connaissez un dirigeant ou manager senior de SSII ou de société de conseil qui a la fibre humaniste ou citoyenne ? Il/elle dispose de l’expérience et de la carrure nécessaires pour guider Wecena dans son développement ? Il est prêt à consacrer quelques pauses déjeuners au développement d’une culture du don et du mécénat dans son industrie ? Envoyez-moi ses coordonnées pour que je le contacte au plus vite.

Attention, cerise sur le gateau : si il accepte dès ce mois d’août d’offrir ses conseils à Wecena, l’incubateur social Antropia (ESSEC et Caisse d’Epargne) offrira un nouveau financement de près de 30.000 euros pour faire décoller le wecena ! Faisons vite, il ne reste plus que quelques jours !

2 guides se sont dores et déjà engagés à soutenir le développement de Wecena :

  • François Hauser, associé fondateur du cabinet Neoxia, plus de 20 ans d’expérience en direction et développement d’entreprises de conseils et de services en informatiques,
  • Patrick Bertrand, président fondateur de Passerelles & Compétences, pionnier en France des relations entreprises/associations et du bénévolat de compétences,

A ce jour, Wecena a permis à 13 salariés de 5 SSII (Open, Neoxia, AMD Conseil, IORGA Consulting, Maltem Consulting) de consacrer une période d’inter-contrats aux projets de 3 associations d’intérêt général. Ensemble, ils ont :

Comment faire pour passer à 130 puis 1300 salariés volontaires ? à 50 puis 500 SSII mécènes ? à 30 puis 300 chantiers associatifs soutenus ? Les associations ont besoin de la générosité des managers de l’industrie des services en informatique. Sollicitez les plus humanistes d’entre eux pour qu’ils guident Wecena !

Pour en savoir plus sur le rôle des guides du wecena :
http://www.wecena.com/apropos/participer/conseil-strategique

Et, si vous avez un compte sur Facebook, n’oubliez pas de rejoindre et de faire connaître la page « Je préfère les SSII qui font du wecena ! ».

Jusqu à -15% sur le coût salarial des intercontrats

En mobilisant vos consultants en intercontrat sur l’un des projets associatifs du wecena avant le 30 juin 2010, économisez jusqu’à 15% sur leur coût salarial (charges patronales comprises) !

La nouveauté, jusqu’au 30 juin 2010

Habituellement, les cabinets de conseil et SSII qui font du wecena consacrent 100% de leurs économies d’impôts au projet soutenu, de manière à permettre à leurs associations bénéficiaires de financer l’assistance à maîtrise d’ouvrage que je leur offre via Wecena SARL pour monter, encadrer et piloter les chantiers de volontariat.

Exceptionnellement, de manière à accélérer le démarrage des chantiers associatifs déjà repérés, et uniquement pour les sociétés qui fourniront un premier volontaire « sur le terrain » avant le 30 juin 2010, elles pourront conserver pour elle une partie des économies d’impôts mécénat, en proportion de leur degré d’engagement dans le wecena.

SSII mécènes, plus vous donnez vos intercontrats, plus vous économisez une grande part de leur coût salarial (jusqu’à 15% du coût salarial des volontaires participant) !

Les projets bénéficiaires

Pour mémoire et à titre d’exemple, la SSII Groupe Open met ses salariés en intercontrat au service de la bibliothèque numérique pour aveugles BrailleNet (association reconnue d’intérêt général). Ces volontaires relisent, corrigent et restructurent sous traitement de texte des romans et livres professionnels de manière à les rendre compatibles avec des machines de lecture braille ou de lecture par synthèse vocale.

Comme pour la plupart des 15 autres projets qui bénéficient du wecena, il n’y a :

  • pas ou peu de frais de mission : le travail s’effectue à distance ou sur Paris
  • aucun manque à gagner pour le mécène : le volontaire reste disponible à 100% et sans préavis pour tout entretien client ou pour retourner sans délai en mission lucrative
  • pas d’obstacle pour devenir volontaire : aucune expertise spécifique n’est requise

Les bénéfices pour le mécène

En faisant du wecena, les sociétés mécènes donnent tout son sens au service en informatique.

Leurs salariés, plus engagés et motivés, cultivent une attitude professionnelle même en intercontrat. Ils gèrent mieux leur stress, vivent mieux leur intercontrat, restent actifs et peuvent témoigner « Le sens du service, c’est faire don de soi. » (dixit Thomas, volontaire de la SSII Groupe Open, mars 2010).

Les sociétés mécènes développent leur capacité à attirer et fidéliser les meilleurs talents : à salaire égal, elles recrutent de meilleurs profits grâce à leur plus forte Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) et à une réputation d’engagement concret au service de la solidarité, loin des beaux discours. Elles recréent une certaine fierté d’appartenance au sein leurs équipes.

Enfin, les sociétés mécènes font référencer leur sens du service et leur forte RSE par les directions achats des grands comptes, en particulier du secteur public et de la finance (volet « développement durable/RSE » des questionnaires de référencement et des appels d’offres). Et les CVs de leurs collaborateurs en intercontrats sont mieux remplis !

Enfin, grâce à cet appel exceptionnel à compétences, les sociétés mécènes peuvent gagner la possibilité de sauver des emplois en allégeant jusqu’à -15% le coût salarial de leurs volontaires.

Pour en savoir plus

Contactez sans attendre Wecena SARL pour en savoir plus et découvrir comment faire du wecena.

Défi wecena: 3ème étape = ouvrir les portes des SSII

Suite de la préparation du défi étudiants Wecena pour la bibliothèque numérique pour aveugles de l’association BrailleNet. L’objectif de cette étape est de convaincre au moins une agence de SSII d’ouvrir ses portes aux équipes étudiantes de manière à ce que ceux-ci convainquent les salariés en intercontrat de faire du wecena dans leur équipe, pour BrailleNet.

L’organisation du défi se poursuit donc avec Valentin et Christelle, de l’ENSEIRB/MATMECA. Leur copain Nicolas les a rejoint. 1 ou 2 autres étudiants se sont dits prêts à relever le défi avec eux : rendre lisibles par des aveugles le plus grand nombre possible de livres d’ici le 26 juin. Nous aurons donc au moins 2 équipes étudiantes.

BrailleNet a donné son feu vert avec la règle suivante : chaque équipe étudiante intervient en « sous-traitance » d’un volontaire de SSII de manière à ce que ce soit ce volontaire (à temps plein et dispo aux heures de bureau) qui s’occupe de la coordination des travaux avec les étudiants (et non pas le chef de projet chez BrailleNet). Eric, le volontaire actuel de chez Groupe Open a confirmé que ce mode de fonctionnement lui conviendrait : il enverrait par email aux étudiants de son équipe un livre dont il faut relire/corriger l’orthographe/la grammaire puisqu’il s’agit de la tâche qui prend le plus de temps (avec la repagination). Donc une équipe = des étudiants + au moins un salarié en SSII.

Reste donc à « recruter » les salariés en intercontrats. Pour cela, il faut que les étudiants aillent les rencontrer dans les agences proches des écoles (donc à commencer par la région de Bordeaux). Pour cela, il faut que le directeur d’agence soit d’accord pour faire du wecena et donc pour ouvrir ses portes pour une réunion avec les étudiants. Convaincre les directeurs d’agence n’est pas du ressort d’élèves ingénieurs (ils n’oseraient pas faire du « démarchage » téléphonique, sauf peut-être ceux qui sont en Junior Entreprise). Je m’en chargerai.

Pour contacter les directeurs d’agence, l’équipe de l’ENSEIRB m’envoie une liste des coordonnées d’anciens de leur école qui sont salariés de SSII dans la région de Bordeaux. Je contacte ces anciens pour leur expliquer le wecena et tenter de convaincre leur dirigeant local d’organiser une réunion de rencontre entre étudiants et salariés en intercontrat.

Voila. Prochaine réunion de préparation (via Skype) prévue pour jeudi prochain à 13H.

Défi Wecena: 2ème étape = identifier des étudiants solidaires

La 1ère étape du défi wecena, c’était… d’imaginer faire quelque chose ensemble et de faire connaissance. Après nos premiers échanges par email, une importante SSII m’a signalé son intérêt pour aider des étudiants à relever ce défi. Et, ce soir, j’ai fait la connaissance en visioconférence de Christelle et Valentin, les 2 étudiants de l’école d’ingénieurs ENSEIRB/MATMECA à Bordeaux avec qui je monte le défi. Ensemble, nous avons défini une nouvelle étape préparatoire du défi : rejoignez-nous pour réussir cette étape !

Les objectifs de cette deuxième étape :

  1. trouver 2 étudiants : d’ici la fin de la semaine prochaine, identifier le plus grand nombre possible d’étudiants prêts à relever le défi wecena (c’est-à-dire au moins 2 autres étudiants !).
  2. trouver 1 SSII : trouver au moins une SSII prête à organiser d’ici fin mai une ou 2 réunions, entre midi et deux, entre les salariés en intercontrat dans l’une de ses agences et les étudiants participants, pour que ces étudiants tentent de les convaincre de les rejoindre pour relever ensemble le 1er défi Wecena

Voici la définition dont nous avons convenu pour le 1er défi Wecena :

  • L’équipe gagnante est celle qui aura réussi à ajouter le plus grand nombre de livres possibles à la bibliothèque numérique pour aveugles de l’association BrailleNet d’ici fin juin (date possible : le 26 juin).
  • Pour réussir le défi, les membres de chaque équipe inscrite peuvent d’une part essayer d’adapter eux-même sous traitement de texte les livres fournis par BrailleNet (environ 4H par livre) et d’autre part, pour démultiplier leur capacité de travail, convaincre des salariés de SSII en intercontrat de rejoindre leur équipe dans le cadre du wecena. Et je suis au service de ces étudiants pour les aider à convaincre des salariés en intercontrat et, si besoin, les mettre en relation avec les SSII potentiellement intéressés.
  • Pour pouvoir participer, chaque équipe doit être constituée d’une part d’au moins 2 étudiants d’écoles d’ingénieur, de commerce ou d’université (formations diplomantes en informatique si possible) et d’autre part d’au moins 1 salarié de SSII ou de cabinets de conseil.
  • Le prix sera constitué par de généreux donateurs dont les éventuelles SSII mécènes ; il pourra comporter une partie en nature telles que des propositions de stages, d’entretien avec des équipes recrutement, ou autre.
  • Le prix sera remis fin juin par un jury qui présentera l’utilité sociale immédiate du travail accompli par les équipes et désignera l’équipe qui aura fourni le plus de livres adaptés à BrailleNet !

L’esprit de ce défi n’est pas de proposer une invention technologique extraordinaire qui pourra peut-être, hypothétiquement, aider, peut-être, une ou quelques personnes dans un pays lointain. L’objectif est de se retrousser les manches ensemble pour produire un impact social ici et maintenant : offrir un accès immédiat à la lecture de romans et livres de qualité à des lecteurs aveugles.

Le 1er défi wecena commence maintenant. Trouvons des étudiants prêts à retrousser leurs manches pour BrailleNet aux côtés de professionnels de l’informatique ! (Inscrivez-vous en laissant un commentaire sur cet article).

Concours Wecena pour étudiants en informatique

Mardi soir, je reçois un email de Christelle et Valentin, deux étudiants en école d’ingénieur en informatique. Je leur réponds ici. A la fin de cette discussion, nous imaginons créer un concours wecena destiné aux étudiants en école d’informatique et aux SSII friandes de jeunes diplômés dynamiques (et pas chers ? :)   ).

Christelle a écrit :
Nous sommes deux étudiants en école d’ingénieur (spécialisée en informatique, électronique, télécommunications, modélisation mathématique et mécanique). Nous avons découvert votre site via Antropia et l’avons lu et parcouru avec beaucoup d’intérêt.

OK

Nous partageons les mêmes valeurs et sommes convaincus que les TIC peuvent apporter également une plus-value sociale en contribuant à l’action associative.

Oui.

Nous trouvons votre concept génial et nous en restons très admiratifs.

Merci ! Je vous nomme co-présidents de mon fan-club. ;-)

Nous souhaitons vous poser quelques questions par rapport à votre parcours et à votre idée :
– Comment vous est venue cette idée, quel a été votre cheminement jusqu’à Wecena ?

Ca remonte à loin :

Quand j’étais petit, ma maman animait bénévolement un centre pour jeunes en difficultés. Depuis que j’ai 8 ans, je suis scout (de France) même si je ne suis plus actif depuis la fin de mes études (mais je reprend bientôt avec mes enfants !). Puis je suis devenu bénévole successivement chez Ingénieurs Sans Frontières puis équipier secouriste à la Croix-Rouge. Via les scouts et un copain prêtre et travailleur social, j’ai découvert la vie dans les quartiers des banlieues « sensibles » puis
ai monté bénévolement une asso qui est intervenue dans 10 banlieues françaises auprès d’assos de quartier de type associations de grands frère, et je leur proposais l’Internet comme activité pour attirer les petits frères et monter des animations autour de ce prétexte. Je créais ainsi des petits espaces publics numériques de quartier avant que ça ne prenne ce nom.

Bref, je suis tombé dans la marmite des associations de solidarité quand j’étais petit. Etant aussi un geek, j’ai constaté qu’on pouvait y faire des choses intéressantes en informatique, qu’on trouvait facilement du logiciel (libre par exemple) et du matériel (notamment de récup) mais que la ressource rare restait le temps-homme et les compétences.

En prépa, je me demandais vraiment si c’était ma voie et si je ne devais pas plutôt faire Science-Po ou un truc du genre. A la sortie de l’école, je me demandais que faire : peut-être de la recherche ou du conseil en sciences des organisations voire en politiques publiques ? non, trop pipo pour moi et l’Etat ne peut pas vraiment innover… Alors avec un copain je me suis lancé dans une première création d’entreprise. Au moment de se lancer, je me demandais comment combiner démarche entrepreneuriale et désir d’utilité sociale. N’ayant pas trouvé de réponse, l’entreprise créé a été classique (prestations de conseil et de veille via Internet).

Elle a planté après 2 ans et, comme c’était le moment où je me mariais et voulais créer une famille, je me suis posé tranquillement dans la direction informatique d’une multinationale (Saint-Gobain). En continuant une veille active sur le Net, j’ai alors découvert le concept d’entrepreneuriat social via les podcasts d’Ashoka et de la Social Innovation Review de Stanford. Je me suis mis à lister des idées de création d’entreprise plus ou moins sociale sans rien trouver de convaincant en 2004/2005. 2005, je quitte Saint-Gobain où je ne me voyais pas de perspective d’avenir à moyen terme et où je m’ennuyais. Je saute sur un super job de recherche en informatique chez Motorola (un paradis pour geeks, avant que tout n’y soit détruit). J’y prends mon pied mais continue à être frustré de manque d’utilité sociale (et de manque d’utilité tout court, d’ailleurs). En continuant à lister des tas d’idées de création, je fais le lien entre le besoin de compétences
informatiques dans le monde associatif et le phénomène des intercontrats chez les SSII qui avaient été mes prestataires chez Saint-Gobain. En en parlant à un copain, il me parle du mécanisme fiscal du mécénat et c’est là que ça fait tilt : « j’ai mon modèle économique ! c’est viable (sur le papier) ! ». Dans les mêmes semaines, un plan social mondial est déclenché chez Motorola et mon voisin de bureau se trouve ciblé pour la « charette ». Il est pas content du tout car plus près de sa fin de carrière que du début, il s’inquiète pour son employabilité. Je négocie alors avec lui et ma direction pour qu’il prenne mon poste et qu’on accepte de me laisser partir avec un beau chèque pour me lancer.

C’était fin 2007. Et depuis ce moment, je suis à temps plein sur Wecena.

Avez-vous eu d’autres idées, correspondant aux valeurs que vous défendez, que vous avez tenté de mettre en place mais qui n’ont pas pu aboutir ?

Oui pour avoir des idées. Mais aucune qui ne me soit apparu aussi réaliste que le wecena. Or je n’ai toujours pas réussi à prouver la viabilité économique du wecena… Et je n’ai pas tenté de mettre en place d’idée d’entreprise sociale autre que Wecena, du moins pas aussi sérieusement.

En fait, je pense qu’une fois qu’on a pigé ce qu’est l’entrepreneuriat social, on peut assez facilement décliner des idées d’entreprises classiques en entreprises sociales.

En plus, l’entrepreneuriat classique lui-même peut devenir radicalement social en changeant peu de chose : par exemple en devenant entreprise de
l’économie de communion, ou bien en adoptant un modèle coopératif et/ou du social business.

D’après votre blog/site, vous évoquez la possibilité de communiquer au sein des écoles d’ingénieurs.

Oui, mais je n’ai pas réfléchi plus sérieusement que ça à cette piste qui me semble coûteuse en temps, longue à fournir des résultats et incertaine en résultat. Mais je suis prêt à le faire avec votre aide. Allons-y.

Pourquoi ne pas ouvrir les portes de Wecena aux étudiants en informatique ? Certes, ce serait du bénévolat, plus du mécénat.

Oui. La plupart des projets sur wecena.com sont déjà ouverts au bénévolat.

Sinon, pourquoi ne pas organiser un concours étudiant, sponsorisé par une/des entreprise(s) mécène(s), qui proposerait plusieurs types de sujets (Web, logiciel etc…) que des étudiants ou équipes d’étudiants devront réaliser puis présenter à l’association ?

Certaines SSII font déjà des choses de ce genre (je pense notamment à Solucom ou dans une moindre mesure à Altran), sur leur budget mécénat. Ca leur coûte un peu (quelques milliers d’euros en prix et quelques milliers d’euros en coût d’organisation) et leur rapporte en amélioration des relations avec les écoles et donc en qualité potentielle du recrutement. Le marché n’est sans doute pas suffisant pour que je puisse développer une offre du type « SSII, sous-traitez-moi l’organisation d’un concours étudiant ». Par contre, la forme « concours » peut effectivement être un bon moyen d’animation pour motiver des étudiants à participer à un mouvement.

Vous aurez la garantie d’avoir un outil fonctionnel à la fin. Les étudiants seront motivés par les prix promis par le concours, par l’expérience technique acquise et par la plus-value sociale à laquelle ils auront contribué.
En terme de communication, vous pourriez avoir des retombées intéressantes à court et long terme :

  • à court terme, l’évènement peut faire buzz au sein de l’école, via des réseaux types facebook ;
  • à long terme, les étudiants deviennent salariés de SSII puis directeurs, ils pourront ainsi plus aisément intégrer le concept d »inter-contrat.

Ce sont des retombées intéressantes mais trop indirectes pour permettre un investissement immédiat (en temps). La retombée qui m’intéresse, c’est qu’une SSII accepte de donner son temps d’intercontrat. Et qu’elle le fasse vite.  :)

Concernant les entreprises mécènes (qui sponsoriseraient le concours), vous leur donneriez l’opportunité de communiquer sur elle auprès des étudiants, dans un contexte attractif et utile, bien différent des salons de recrutement classiques.
Que pensez-vous de l’idée (peut-être y avez-vous déjà songé) ? Nous concevons qu’elle n’est pas si simple à mettre en place.

L’idée est très sympathique et généreuse mais elle a un gros inconvénient : elle pourrait apporter du bénéfice (= des volontaires en intercontrat) plusieurs mois voire carrément années après l’investissement alors qu’elle demande un investissement immédiat. Or, actuellement, les seuls investissements que je peux me permettre sont à court terme (= transformer une SSII en mécène d’ici fin juin). Les investissements à plus long terme sont toujours intéressants, mais uniquement si ils sont hyper-léger (du genre y consacrer une journée et basta).

Concrètement, au quotidien, je passe une bonne partie de mon temps à relancer par téléphone (puis de visu) les SSII avec qui je suis en contact pour les séduire avec les avantages liés au wecena. C’est de l’effort de « vente » qui peut payer à court terme si telle ou telle passe à l’acte. Pour que je puisse faire autre chose en ayant l’espoir que cela paye en quelques semaines, il faut que ce soit sacrément lié à l’espoir de faire bouger une SSII vite fait, ou bien que ça ne me coûte presque rien en temps.

Pour qu’un concours étudiant soit le plus utile et viable possible dans le cadre du wecena, je pense que son objectif essentiel ne devrait pas être de fournir une réalisation logicielle à une association. Son objectif essentiel devrait être d’impliquer très activement les SSII, de mobiliser des volontaires à temps plein pour l’association. L’objet du concours devrait être orienté plus directement sur l’implication des intercontrats des SSII. La réalisation pour l’association pourrait n’être qu’un moyen pour « amorcer la pompe » (des volontaires en intercontrat).

J’imagine la chose suivante (scénario à titre d’exemple) :

Christelle et Valentin, avec quelques copains, crééent l’équipe <MON-ECOLE> du concours Wecena. Leur objectif : rendre 120 nouveaux livres lisibles en braille ou en synthèse vocale par les lecteurs aveugles de la bibliothèque numérique BrailleNet. Pour réussir, une seule solution : mobiliser une armée de volontaires en intercontrats dans les SSII car ce travail est long et un peu fastidieux (compter 4 heures par livre ?). Jean fournit donc à Christelle et Valentin son carnet d’adresses des responsables RH de SSII. Christelle et Valentin choisissent de solliciter Julien, responsable communication et recrutement de la SSII IT Link (coucou IT Link, mon cobaye préféré !). En effet, Christelle connait un ancien de son école qui est consultant chez IT Link. Avec ce consultant, ils sollicitent Julien : « Pour remporter le concours Wecena, nous avons besoin de volontaires en intercontrat. Nous voulons que notre équipe devienne l’équipe <NOM DE L’ECOLE + NOM DE LA SSII> ! » Soucieux d’établir de bonnes relations avec les écoles d’ingé informatique, Julien obtient l’accord de son directeur général : 1 équivalent-temps-plein en intercontrat chez IT Link va bosser pour BrailleNet au nom de cette équipe. Wecena aide BrailleNet à le faire bosser. Christelle et Valentin font eux-même quelques livres pour bien maîtriser le process, accueillent par téléphone les nouveaux intercontrats fournis par IT Link (je vous expliquerai le process), leur servent de « coach » par email ou téléphone, participent à l’amélioration des supports d’autoformation en ligne des nouveaux volontaires, voire proposent des améliorations techniques dans le process BrailleNet. Par exemple, le process BrailleNet implique actuellement une tâche un peu longue (jusqu’à 1 heure) de repagination manuelle des livres alors que le logiciel OCR utilisé semble déjà insérer des « sauts de section » continus. Ne pourrait-on développer un petit script qui transforme ces sauts de section continue en sauts de page de manière à faire gagner du temps et volontaires et ajouter ainsi encore plus de livres en moins de temps ? Pendant que les intercontrats IT Link bossent pour BrailleNet, Christelle et Valentin développent donc ce script. Leur équipe devient la plus performante et le projet est un succès. Tout le monde y gagne : les étudiants en faisant un projet sympa, pour la bonne cause et « pour de vrai » (ce n’est juste faire un prototype pour s’amuser mais offrir un vrai service à une vraie association) ; les écoles et les SSII apprennent à mieux se connaître en bossant ensemble ; les assos ont non seulement des volontaires wecena sur leur chantier mais aussi des étudiants qui proposent des solutions innovantes pour rendre ces volontaires plus productifs ; et moi j’ai plus de volontaires sur mes chantiers !

Bon, voila…. Donc l’idée pourrait ne pas être de développer un logiciel pour une asso avec les SSII en simples rôles de sponsor mais carrément de monter des équipes école/SSII pour mobiliser des armées de volontaires wecena et les rendre plus performantes (petits scripts à développer par ci-par là). L’équipe qui abat le plus de travail en un minimum de temps pour l’association gagne le concours. L’un des principaux critères pour gagner le concours serait l’impact social du projet (au sens de l’entrepreneuriat social) = le bénéfice réel et mesuré qu’en tirent les personnes en difficulté.

Qu’en pensez-vous ?

Est-ce que vous vous sentez prêts à :

  1. constituer à vous deux une première équipe et choisir votre projet wecena,
  2. inviter des copains d’autres écoles à constituer une 2ème équipe et à choisir leur projet,
  3. solliciter directement des SSII avec mon aide pour leur demander de rejoindre votre équipe,
  4. amorcer votre chantier d’équipe auprès de l’asso choisie et y accueillir les volontaires de votre/vos SSII/s partenaire/s

?

A travers un premier coup d’essai (= 2 équipes d’étudiants qui mobilisent les SSII), j’organiserais ainsi notre concours wecena de manière itérative et collaborative. Tentés ?

Comment transformer les SSII en mécènes

Hier soir, grâce à Antropia et au club entrepreneuriat social de l’ESSEC, 10 personnes de bonne volonté sont venues me prêter main forte pour trouver les meilleurs moyens de transformer les SSII en mécènes.

Le problème

Depuis 2 ans, j’ai rencontré plusieurs dizaines de dirigeants de SSII pour tenter de les convaincre de faire don de leurs intercontrats aux associations d’intérêt général pour lesquelles je travaille. 4 SSII à l’avant-garde du mécénat sont passées à l’acte (Open, Neoxia, AMD et IORGA) : leurs salariés volontaires ont rejoint certains chantiers de ces associations, jusqu’à leur retour en mission lucrative. Mais, j’ai essuyé un grand nombre de refus ou de résistances. Les sociétés que j’ai essayé de convaincre mais que je n’ai pas encore réussi à amener jusqu’au passage à l’acte sont les suivantes :

  • Abylène, Accenture, Alpha Technologies, Alterway, Apside, Asset Technologies, Atos, Aubay, Bull, Devoteam, Euriware, Exakis, GFI, Groupe Helice, HP Services, IBM, Innovans, ITS Group, Logica, Maltem, Octo, Orange Business Services, Silicom, Solucom, Steria, STIME, Sungard/Cadextan, Thalès Services, T-Systems.

Voici les objections que j’ai entendu chez plusieurs d’entre elles :

  • Où est le cash ?
    • « Le mécénat ne nous rapporte pas d’argent ; il faudrait qu’on puisse garder une partie (ou toute) l’économie d’impôts pour nous et là ça pourrait commencer à nous intéresser. »
  • Déni d’intercontrat
    • « Il n’y a pas d’intercontrat chez nous, nous sommes suffisamment petits et agiles pour affecter intelligemment nos collaborateurs disponibles sur des projets internes. »
  • On a déjà donné
    • « Nous avons déjà une fondation et nos habitudes pour donner de l’argent ou du temps salarié aux associations. »
  • Le RH s’enlise
    • « En tant que responsable RH, je suis favorable à ce que ma SSII fasse du wecena mais je n’arrive pas à faire bouger la direction générale sur ce sujet. »
  • Nous n’avons pas les mêmes valeurs
    • « En tant que directeur d’agence, j’aimerais faire faire du wecena à mes troupes, mais la direction RH du siège pense que ce n’est pas compatible avec notre culture maison. »
  • Ce n’est pas le moment
    • « Nous sommes mobilisés sur une grosse affaire/une grosse réorganisation et il n’y a aucune urgence à faire du mécénat, revenez plus tard. »
  • Nos actionnaires ne comprendraient pas
    • « Nos actionnaires ne comprendraient pas qu’on abaisse notre résultat avant impôts à cause du wecena, même si c’est compensé à 100% dans la résultat net par une économie d’impôts. »
  • Nous ne payons pas d’impôts !
    • « Notre société est et sera déficitaire encore longtemps alors nous ne pourrons pas financer les chantiers wecena par nos économies d’impôts. »
  • Concurrence déloyale !
    • « Vous obtenez du temps ingénieur gratuit pour des associations caritatives ? Mais c’est de la concurrence déloyale ! »
  • C’est louche !
    • « Nous ne voulons pas financer la conduite de chantiers pour des associations caritatives si ces associations font appel à une société privée comme Wecena car nous vous soupçonnons de vouloir réaliser des profits. »
  • Laissons pourrir…
    • « Nous préférons que nos collaborateurs en intercontrat continuent à stresser et à tourner en rond puis finissent par démissionner d’eux-même. »
  • Terrain miné
    • « Nos relations avec les syndicats sont tellement conflictuelles qu’on ne veut pas prendre le risque d’aviver les tensions sociales en amenant un nouveau sujet sur la table. »

Comme tout bon vendeur en herbe, j’ai préparé des réponses à (presque) toutes ces objections. Malgré cela, je ne suis pas « vendeur dans l’âme » et convaincre une SSII de se transformer en mécène constitue une « vente » complexe et donc difficile à mener ! Il s’écoule donc fréquemment plus d’un an entre le premier entretien et la réponse définitive (acceptation ou refus) que j’obtiens, lorsque j’en obtiens une. Comment améliorer ma vente ?

Les solutions

Les participants à cet atelier/café ont donc planché sur ce problème et m’ont donné les conseils suivants.

Améliorer mes techniques de vente

  • Ne pas polluer le discours par la présentation du modèle économique (aspects fiscaux) ni par la question du statut (société vs. association), garder cela pour des entretiens ultérieurs et uniquement à la demande des SSII,
  • D’une manière générale, ne pas chercher à vendre mais à donner envie d’acheter (donner envie de donner)
  • Ne pas présenter le problème auquel répond le wecena par une phrase négative (« L’intercontrat nuit à la santé »)
  • Résumer le message à 2 (voire 3) points clefs synthétiques
  • Avoir une belle présentation à laisser (pour qu’ils la fassent circuler en interne) et en limiter la longueur à 5 diapositives max
  • Donner plus de rythme et de sens de l’urgence via les relances, quitte à introduire artificiellement des deadlines et des événements via la vie des projets associatifs (« j’ai un chantier extraordinaire qui commence demain », « l’association machin a besoin d’un nouveau volontaire avant le mois prochain à cause de … », …)

Améliorer mon marketing

  • Trouver un chantier plus « vendeur », plus « sexy » à mettre en exemple (« tête de gondole »)
    • par exemple en s’appuyant sur une grande marque de l’associatif (du style « Restos du coeur », « Croix-Rouge », …)
    • ou en ayant un sujet de travail valorisant ou « à la mode » (séïsme à Haïti, projet très hightech, projet environnemental, …)
  • Pour l’argumentaire RH, utiliser le vocabulaire métier et le découpage en 3 grandes cibles RH :
    • « attraction » (recrutement)
    • « fidélisation »
    • « engagement » (motivation, performance)

Développer des réseaux de prescripteurs

  • Les acheteurs dans les entreprises clientes des SSII
    • via les questionnaires développement durable/RSE des appels d’offres et opérations de référencement
    • est-il possible d’y introduire des questions orientées dans ces questionnaires pour suggérer le wecena comme solution aux SSII ?
  • Les écoles d’ingénieurs
    • oui mais en proposant quoi ?
  • Les syndicats
    • par exemple CFDT, CFTC, …. sachant que je suis déjà partenaire MUNCI (qui se rapproche du Specis/UNSA)
    • en vue d’une diffusion interne progressive de l’information vers les directions générales
      • via les CE
      • et via les CHSCT et la médecine du travail (question du stress au travail)
    • mais attention au risque d’image et à la mauvaise perception des syndicats par les directions générales
      • prendre contact avec ces syndicats pour mieux comprendre les enjeux et demander conseil, pas pour « vendre » les projets Wecena
  • Les informaticiens

Les conseils qui me sont donnés me semblent pertinents et plein de bon sens. Plus encore, ils ne me semblent pas trop compliqués à mettre en oeuvre, même si certains mettront du temps à porter leurs fruits (notamment les réseaux de prescripteurs). Mes économies familiales m’imposent de doubler mon volume d’activité dans les 3 mois qui viennent et ces conseils, plus toutes les opérations de « vente » que je mène actuellement, pourraient me permettre d’y arriver. Il ne manque plus qu’à me retrousser les manches !

Les bonnes surprises

Une bonne surprise de la soirée : le lieu de notre réunion a été le café associatif Z2C, tout juste inauguré la veille (au 11 rue des Tournelles, Paris Bastille). J’y ai découvert un concept sympa : les boissons sont vendues sous forme de carnets de tickets (comme des tickets de tombola), en vue d’être achetées par des organisations qui peuvent ainsi privatiser le café pour une soirée. Et 25% des ventes sont reversées à un collectif d’associations pour l’enfance et l’éducation ! J’ai acheté 5 tickets boisson au Z2C que j’offre aux 5 prochaines personnes que je rencontre et qui m’en font la demande.

Autre surprise, encore meilleure : grâce à mon buzz sur le Net (notamment via Twitter, Viadeo, Linked In), une ingénieure d’affaires en SSII a entendu parler de cette réunion et a convaincu son patron d’y venir. En arrivant, il ne me connaissait pas. En repartant, il m’a promis un volontaire en intercontrat !!! Ca, c’est de la SSII qui sait se transformer vite en mécène !

Voila pour mon compte-rendu. Je le modiferai/complèterai dès que Sophie m’enverra les notes qu’elle a prises. Et les participants à cette réunion, ainsi que vous, cher lecteur internaute, êtes invité à continuer la discussion via le formulaire « commentaire » ci-dessous (indiquez-y votre adresse email pour recevoir les commentaires suivants par email). Un immense merci à vous !

Economiquement, le wecena peut-il réussir ?

Je suis régulièrement contacté par des personnes réalisant des études sur le mécénat de compétences, l’entrepreneuriat social ou l’informatique en tant que levier d’innovation sociale, pour démultiplier la portée ou les effets de solutions à nos problèmes de société. Ces personnes sont parfois des étudiants qui réalisent un mémoire sur l’un de ces sujets, ou d’autres fois des personnes qui se lancent elles-mêmes dans l’entrepreneuriat social et ont des projets liés au mécénat de compétences.

Aujourd’hui, c’est une porteuse de projet qui engage la conversation avec moi par email et je choisis de lui répondre via ce blog dans l’espoir que vous vous joigniez à notre échange (via les commentaires en  bas de page) :

Je suis arrivée sur votre site par le biais du site de l’incubateur de l’ESSEC, Antropia. J’ai regardé votre vidéo et visité votre site. Votre concept très intéressant et très bien construit. Je réalise actuellement, une étude ( besoins / marché/ contexte) , en amont d’un projet […]

Je saute la description du projet puisqu’il s’agissait d’un email privé…

[Pour mon projet], j’accorde une place particulière à ce que les [systèmes d’information] peuvent et doivent apporter aux porteurs de projet en [économie sociale et solidaire]. Pour le moment la fracture m’apparait importante … Il se trouve que j’ai travaillé dans les SI comme consultante durant 5 ans ([assistance à maîtrise d’ouvrage] – accompagnement du changement) et pour le mécénat d’entreprise pendant 2 ans ( dans le monde de l’art). Je suis donc en mesure d’apprécier pleinement votre concept . Je partage de plus avec vous la conviction que l’on peut agir sur le plan social et dans l ‘intérêt général au sein d’une SARL classique. C’est une question de personne et de valeurs.

Ca fait toujours du bien de dialoguer avec quelqu’un qui ne confond pas statut juridique, gouvernance et utilité sociale. :)

Dans la mesure où vous êtes en plus, soutenu par l’ESSEC, je pense que votre modèle économique fonctionne mais j’avoue que j’aimerais savoir si les SSII sont vraiment mûres pour accueillir votre concept.

Si j’écoute la plupart des ingénieurs salariés en SSII que je rencontre, la réponse est plutôt non : nombre de leurs managers leur donnent l’image de personnes sclérosées par les oeillères du profit financier à court terme. Mais mon expérience au contact des dirigeants de quelques SSII ne les rejoint pas. A titre individuels, ces dirigeants ne sont pas tous aussi axés « fric » qu’on le pense ou qu’on veut bien le dire. Ca ne m’étonnerait pas, dans certains cas, de découvrir que certains mènent une double-vie : manager en SSII le jour et bénévole la nuit ! :)

Et les outils conceptuels comme le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises se sont suffisamment ancrés dans d’autres secteurs économiques pour que la culture managériale des SSII en ressente l’influence. Ne serait-ce que par la présence croissante de volets « développement durable »/RSE dans les appels d’offres et questionnaires référencements des grands acheteurs de prestations informatiques (banque, industrie, secteur public, …).

Moi aussi, j’aimerais être sûr que les SSII sont suffisamment « mûres » pour le wecena. J’en fais le pari mais cela demande encore beaucoup d’efforts d’information et de conviction.

En d’autres termes quel pourcentage de votre temps de manager, consacrez vous à convaincre, voire évangéliser ?

Je suis à temps plein sur ce projet depuis maintenant 2 ans. Ce n’est que depuis novembre 2009 que la gestion des opérations de wecena (avec les volontaires envoyés par Groupe Open pour Dyspraxique Mais Fantastique-DMF) me prend du temps. Avant cela (donc hors gestion des opérations), et pifométriquement, je dirais que mon temps s’est découpé ainsi :

  • 5% gestion administrative et financière courante
  • 20% relations avec les associations (sélection et préparation des projets)
  • 25% réalisation du système d’information wecena.com et maintenance
  • 50% évangélisation/ »marketing »/relations avec les sociétés mécènes

Ce temps vous semble-t-il très raisonnable au regard du CA généré pour votre société ou est-il objectivement trop lourd pour un développement économique satisfaisant?

Il ne me semble pas déraisonnable qu’un entrepreneur consacre 70% de son temps à développer et gérer les relations avec ses clients et fournisseurs. Et comme mon rôle pour mes associations clientes est accessoirement de leur trouver des mécènes (mon rôle principal est de les conseiller dans la conduite technologique de leurs projets et le management opérationnel de leurs volontaires), c’est normal que ces relations avec les SSII aient pris 50% de mon temps jusqu’à aujourd’hui.

Par contre, étant donné que le CA généré par mon premier exercice  (jusque fin septembre) était de l’ordre de 10 kEUR, il y a effectivement un problème ! Pour que le système wecena soit viable économiquement, il faut entre 3 et 4 équivalents-temps-plein volontaires en moyenne (envoyés par les mécènes) pour chaque consultant Wecena (moi) intervenant auprès des associations . Au mois de décembre, j’ai dépassé cet objectif et j’ai pu répartir mon temps de manière satisfaisante pour rôder cette première opération au profit de l’association DMF et envisager de continuer à ce rythme.

A condition d’obtenir cette quantité de volontaire, le système est viable.

Tout le problème est d’obtenir cette quantité de volontaires et ce de manière régulière. Deux facteurs me paraissent aujourd’hui limitants :

  1. le délai de passage à l’acte pour une SSII : combien de temps s’écoule entre le moment où un dirigeant (DRH, directeur communication) de SSII me dit « le wecena, c’est très intéressant pour ma société, je suis favorable à ce que nous en fassions » et le moment où, très officiellement, les salariés sont informés du dispositif et invités à se porter volontaires sur le ou les projets pré-sélectionnés par la direction,
  2. et, dans une moindre mesure, le taux de transformation de salariés en volontaires : une fois qu’une SSII appelle ses salariés au volontariat, quel pourcentage des salariés vont percevoir cet appel (tout le monde ne lit pas sa messagerie corporate dans le monde du service informatique, loin de là…), y faire attention sur le coup et y penser lors de leur prochain intercontrat ? et combien vont effectivement se porter volontaires ?

L’obstacle le plus dur à franchir est le 1er (le passage à l’acte) car le mécénat, même si il ne coûte rien à l’entreprise mécène, n’est jamais un dossier prioritaire pour une direction générale. En l’absence de sentiment d’urgence, chacune des directions à convaincre à l’intérieur de l’entreprise (finances, juridique, communication, RH, management opérationnel, …) aura toujours un dossier très-très-urgent à traiter avant de décider d’accorder de l’attention au wecena. Et, même dans le cas favorable où un responsable mécénat/développement durable/RSE a été nommé, il dépendra toujours de la disponibilité de ses collègues pour pouvoir conduire le changement dont il a la charge et, éventuellement, introduire le wecena dans les pratiques et les moeurs de son entreprise.

Pour revenir à la question posée : non, aujourd’hui le wecena n’est pas encore rentable et sa viabilité économique reste une affaire de foi personnelle (et de moyens financiers). Malheureusement pour nos économies familiales dirait ma moitié…

D’autre part, votre offre peut-elle s’appliquer aux petits porteurs de projets innovants pour lesquels un simple site et une base de données, de qualité, peuvent être un outil déterminant pour la réussite ?

En général non. Mais ça dépend de 2 facteurs principaux :

  1. Si les volontaires demandés ont pour vocation de concevoir et de réaliser un outil logiciel, le wecena n’est habituellement pas une bonne solution. En effet, à tout moment et sans préavis, le volontaire peut interrompre (définitivement) son intervention pour retourner en mission lucrative. Dans ces conditions, il est difficile de répartir entre plusieurs volontaires successifs des tâches intellectuelles à très forte valeur ajoutée et nécessitant une grande continuité de connaissance pour les mener à bien. Le volontaire suivant risque de devoir reprendre à zéro tout ce que son prédécesseur avait commencé quelques jours auparavant.
  2. Si, en plus, la technologie à employer est « moderne » (web, mobile…) alors il y a de fortes chances que les volontaires compétents soient plus difficiles à trouver et disponibles sur des durées plus courtes. En effet, ce genre de compétences « se vend bien » et les intercontrats sont plus rares et plus courts. Un consultant mainframe/COBOL a des intercontrats souvent plus longs que son confrère spécialiste J2EE.

Cependant, si le projet comporte une importante masse de travail découpable en petites tâches nombreuses et courtes (1 à 2 jours de travail chaque), en dehors de la conception d’un petit site web/base de données, alors le wecena est une bonne réponse : les volontaires s’occuperont des ces tâches sur lesquels ils peuvent être productifs et utiles dès leurs premiers jours de présence. Et Wecena SARL, dans son rôle de conseil et d’assistance technologique, peut prendre à sa charge les tâches de conception et de réalisation nécessitant de la continuité et des compétences « à la pointe de la technologie ».

D’ailleurs, même si le projet et la demande de volontaires se limitent à des tâches informatiques éloignées de la création d’outils, Wecena proposera probablement des améliorations technologiques à l’association bénéficiaire car c’est aussi sa mission que de faire progresser l’innovation technologique au service de l’innovation sociale.

Un questionnaire d’autodiagnostic est disponible pour permettre aux porteurs de projet de se poser ce genre de questions et de se faire une meilleure idée de l’adéquation de l’offre wecena à leur besoin.

J’espère que vous accepterez de me répondre.

Merci pour ces questions. :)

Je suis parfois taxée d’utopie et cela me ferait plaisir de savoir que votre excellent concept est bien perçu, voire soutenu par des managers mécènes sincères et éclairés.

Le monde de l’entrepreneuriat social est un monde d’utopistes pragmatiques. Bienvenue ! :)

Concernant les mécènes, j’ai donc réussi à faire passer à l’acte un cabinet de conseil de quelques dizaines de consultants (Neoxia) puis une société de services de quelques milliers de consultants (Open). Je m’attelle maintenant à transformer ces essais en pratiques durables. J’ai des rendez-vous prévus avec des managers de plusieurs autres sociétés qui me disent être « favorables » à l’adoption du wecena en leur sein, même si elles n’ont pas encore « acté » de décision, en interne. Et le syndicat patronal des SSII, Syntec Informatique, suit ces développements avec une bienveillance active en faisant occasionnellement la promotion de ce concept auprès de leurs adhérents. J’ai quelques bonnes fées mais est-ce que ce sera suffisant ? Pas sûr.

Après, tout est une question de rapidité de changement et de lutte contre l’inertie des organisations : aurai-je les moyens financiers de me consacrer au wecena jusqu’à ce que les pratiques changent suffisamment dans le secteur des SSII ? Il « suffirait » d’un flux moyen de 3 ou 4 ETP volontaires mais rien n’est joué… A suivre…

En retour, si je peux vous informer sur un domaine touchant à l’ESS ou à l’accompagnement du changement, n’hésitez pas.

Si vous avez des pistes d’idées pour accélérer le passage à l’acte des SSII que je rencontre, je suis plus que preneur ! Ne loupez pas non plus la rubrique « participer au wecena » sur le site.

Pixmania, ça craint [ou] pas [?] !

[Update du 11/02: j’ai mis à jour le titre car l’histoire se termine bien : Pixmania, ça craint pas.]

J’ai acheté un disque dur Samsung chez Pixmania et je le regrette maintenant.

En effet, après quelques heures, il tombe en panne. Conformément à ce qu’indique Pixmania, je le renvoie donc quelques jours après au SAV de Samsung. Plusieurs mois plus tard (!) Samsung me renvoie un disque neuf. Je l’installe. Quelques heures plus tard, il se révèle également défectueux !

Je contacte donc Pixmania pour leur demander un remboursement. Je n’ai pas envie d’attendre encore plusieurs mois pour que Samsung me renvoie encore un autre disque dur défectueux. Et voici la réponse de Pixmania :

Merci de nous avoir contactés.

Suite à votre email, j’accuse réception de votre demande, à savoir la panne de votre Samsung Disque dur HD154UI EcoGreen F2 – 1.5 To – 5400 rpm – 32 Mo – 3.5″ – SATA-300 (HD154UI) et voussouhaitez le remboursement.

Je vous rappelle que le délai légal pour vous rétracter est de 15 jours exceptionnellement dans notre enseigne PIXMANIA.COM

Or, vous êtes en possession de votre commande depuis le 08/09/2009, vous ne pouvez par conséquent prétendre à un remboursement ou un échange.

Je vous informe que celui-ci est actuellement dans la 1 ère année de garantie, donc pris en charge par le constructeur.

Je vous invite à contacter directement le fabricant, qui vous communiquera les coordonnées d’un distributeur agrée prés de chez vous, où vous pourrez éventuellement déposer votre appareil.

Hum. Ai-je demandé un remboursement au motif de mon délai de rétractation pour prise de commande à distance ? Non, pas du tout. Le problème n’est pas là et cette personne ne semble pas avoir lu avec attention ma demande de remboursement.

En achetant un produit chez Pixmania, j’espère également acheter un service après vente de qualité : j’attends que si le produit ne fonctionne pas, on m’en retourne un neuf (ou réparé). Et rapidement. Or le SAV de Pixmania (assuré par Samsung, certes) n’a pas été conforme aux engagements contractuels pour cet achat : non seulement il m’a fallu attendre plusieurs mois pour obtenir un produit de remplacement mais, en plus, ce produit était défectueux. Puisque Pixmania ne remplit pas ses engagements contractuels, il me semble normal de demander un remboursement. Et encore, je n’ai pas demandé de dédommagement.

Allez, je vais être bon client et envoyer cet article explicatif dans un nouveau message au service clientèle de Pixmania. Peut-être vont-ils comprendre et me proposer le remboursement que j’attends ? On peut rêver, non ?

Recherche grande marque du droit fiscal pour accélérer le mécénat informatique

Connaissez-vous un juriste, dans un grand cabinet de conseil juridique, qui serait prêt « pro bono » (gratuitement) à publier un mémo/ »white paper » portant sur le mécénat façon wecena ? Chez CMS Bureau Francis Lefebvre ? Ernst & Young ? quelles sont les vrais grandes marques du droit fiscal en France ?

En tant qu’entrepreneur social, mon objectif est de développer le mécénat en nature (compétences) des sociétés de conseil et de service en informatique (SSII). J’ai mis au point le wecena et j’ai réussi à convaincre certaines SSII de s’engager au bénéfice des associations d’intérêt général pour lesquelles je travaille. Mais pour aller plus vite et plus loin, je dois trouver tous les arguments pour convaincre les directeurs administratifs et financiers de toutes les SSII françaises que, oui, faire du wecena est une bonne chose pour l’entreprise : oui, on peut faire don de ses temps morts et de ses économies d’impôts en toute sécurité fiscale, du moment que c’est bien pour l’intérêt général. Je cherche donc une grande marque du droit fiscal pour m’aider de la manière suivante.

* L’objectif (résumé) :

Rassurer les directions générales des sociétés de conseil et de services en informatique (SSII) quant à la sécurité fiscale du dispositif dit « du wecena » de manière à les encourager à s’y engager. Pour cela, réaliser et publier une courte étude signée d’une grande marque faisant autorité en matière de droit fiscal.

* L’enjeu :

Le monde associatif a trop rarement accès aux compétences informatiques à la hauteur de leurs ambitions d’innovation sociale. Les consultants et ingénieurs informaticiens coûtent souvent trop cher pour leurs budgets. Or, chaque jour en France, de l’ordre de 10.000 consultants et ingénieurs salariés sont inoccupés car dans l’attente de leur prochaine mission lucrative (situations dites « d’intercontrat »). L’enjeu consiste à mettre cet énorme gisement de compétences au service de l’intérêt général et de l’innovation sociale grâce à une forme particulière de mécénat, le « wecena ».

Sans l’avis d’une grande marque du droit fiscal, la prudence fiscale (et parfois l’ignorance) n’incite pas les directions de société à passer à l’acte. Comment débloquer cette situation et donner confiance, pour que ces sociétés mettent leurs compétences au service de l’intérêt général ?

* Faire du wecena, qu’est-ce que c’est ?

Pour un cabinet de conseil ou une SSII, faire du wecena consiste à faire don du temps de travail de ses salariés en situation d’intercontrat. Ces dons s’effectuent sans engagement de durée : les volontaires interrompent leur intervention individuelle sans préavis, du jour au lendemain, dès leur affectation à une nouvelle mission lucrative. Ainsi, la société mécène ne souffre d’aucun manque à gagner.

De manière à rendre ces volontaires productifs malgré la durée réduite et imprévisible de leurs interventions, les associations organisent de manière professionnelle l’accueil, l’encadrement et l’exploitation de ces prestations. Pour cela, elles s’appuient sur Wecena, une société de conseil en conduite de projets informatiques participatifs. Le budget pour rémunérer les prestations de Wecena est fourni par les sociétés mécènes.

En effet, les sociétés mécènes s’engagent également à reverser à leur association bénéficiaire 100% de l’économie d’impôts « mécénat » correspondant à l’opération, soit un montant des deux tiers du coût de revient des prestations offertes.

* Résumé du montage contractuel (cf. ce schéma explicatif)

La société mécène est uniquement en contrat avec l’association bénéficiaire, via une convention de mécénat qui a pour objet un don en nature (prestation effectuée sur les temps d’intercontrat) et un don en numéraire (d’un montant des deux tiers du coût de revient de la prestation effectuée).

L’association bénéficiaire est en contrat avec Wecena, via un contrat de prestation. Ce contrat a pour objet une prestation de représentation (Wecena représente l’association auprès du secteur des SSII), de location de système d’information (le site sécurisé wecena.com permet d’automatiser la gestion administrative des transactions entre associations bénéficiaires et sociétés mécènes) et de conseil (en conduite de projets informatiques participatifs, pour professionnaliser l’accueil et l’encadrement des intervenants volontaires).

* La question posée par les SSIIs qui veulent faire du wecena :

 » En faisant don de 66,67% du coût de revient de la prestation offerte sur mes temps d’intercontrat, vais-je bien obtenir, en clôture d’exercice, une économie d’impôts d’un montant égal à celui des dons en numéraire ainsi effectués ? « 

La SSII effectue 2 dons :

  1. un don en nature donnant lieu à une économie nette de 26,67% (60% – la réintégration extra-comptable du coût de revient salarial qui n’est alors plus une charge déductible)
  2. un don en numéraire fixé contractuellement à 66,67% de la valeur du don en nature et donnant lieu à une économie nette de 60% (pas de déductibilité perdue donc pas de surplus d’IS)

L’économie d’impôts totale en fin d’année est donc de 26,67% + 60% * 66,67 % = 66,67% du montant du don en nature, soit un montant égal à celui des dons en numéraire.

Les conditions de validité sont celles, habituelles, du mécénat : activité bénéficiaire d’intérêt général, limite du plafond de 5 pour mille du chiffre d’affaires, report sur 5 ans, conformité des reçus fiscaux au modèle CERFA ad hoc, pas d’obligation de rescrit, disproportion des contreparties éventuelles, etc.

Pour accélérer leur engagement dans le mécénat de compétences, les DAF des SSII ont besoin qu’on les rassure en leur rappelant les conditions du régime fiscal du mécénat et leur application au cas de leur wecena. Il ne « manque plus » que d’avoir un argumentaire juridique synthétique de tout ceci, signé par une grande marque rassurante en matière de droit fiscal.

Bien évidemment, les SSII concernées ne sont pas prêtes à payer « pour voir » et je n’ai pas encore les moyens de m’offrir une telle étude… Y a-t-il un juriste compétent et intéressé dans la salle ?