Redistribuer des développements spécifiques sous licence « open source » (« open sourcer » des développements spécifiques) peut constituer une brique importante d’une stratégie informatique visant à se doter d’une architecture durable. Un témoignage sur Slashdot présente les arguments utiles pour convaincre une direction informatique du bien-fondé d’une telle démarche :
L’argument le plus simple pour la plupart des managers est du type : « vous bénéficiez du travail de N programmeurs mais vous ne payez le salaire que de M d’entre eux. » Et vous obtenez du test gratuit de certaines parties de votre produit. Vous pouvez également renforcer le soutien de la direction en mentionnant occasiollement : « Eh, je viens de resynchroniser nos modifications du package TRUCMUCHE, and j’ai vu que quelqu’un vient d’y ajouter le module TRUCBIDULE que nous justement l’intention de développer. » Cela donne à votre direction la douce et agréable sensation d’obtenir quelque chose à partir de rien.
Plus loin, il est ajouté, sur le même ton quelque peu cynique :
Dans de nombreux cas, bien sûr, contribuer au code open source ne faisait pas partie des intentions premières. L’idée d’origine était seulement d’utiliser un module pioché dans une archive quelconque. Mais parfois on découvre que le module ne fait pas exactement ce que l’on attendait de lui. Avec les logiciels libres, on peut résoudre ce problème. Et on donne ses modifications en retour, bien sûr. Ensuite, on en parle à la direction, qui hausse systématiquement les épaules et va s’occuper de quelque chose de plus intéressant. Si il y a débat, celui-ci peut être abrégé en rappelant quelque chose du genre : « Ce module nous a permis d’économiser plusieurs mois de développement ; passer un jour à résoudre un problème et à publier nos modifications est un petit prix à payer pour un tel bénéfice. »
Jon Udell complète ce témoignage par une analyse plus circonspecte de la situation :
Même lorsque les développeurs maison sont prêts à contribuer en retour, leur code (à juste titre) n’est pas toujours le bienvenu. ‘Le propriétaire d’un projet open-source froncerait les sourcils devant des modifications proposées par des personnes qui n’ont pas encore montré patte blanche […] Mais le développeur maison n’a ni le temps ni la disponibilité suffisante pour montrer patte blanche. Résultats : de multiples duplications maison (des « forks ») et la perte de ressources qui en résulte. »
Jon Udell rapporte également le terme de « releasability remediation » qui semble désigner l’activité consistant à rendre un code redistribuable au regard de la bureaucratie ambiante (restriction aux exportations, mesures de sécurité de l’entreprise, etc.).
Son article évoque ensuite diverses formes de contribution des entreprises aux projets open source dont elles bénéficient : publicité (via un bel enrobage dans des carnets Web, des discussions et des messages dans Usenet) et subventionnement de recherches académiques. La question qui reste ouverte est celle de la meilleure forme de contribution par l’entreprise à ces projets. Dans leurs commandes à leurs prestataires informatiques, les entreprises devraient-elles faire l’effort financier nécessaire à la redistribution de leurs développements spécifiques à base de logiciels open source ? Comment valoriser cet effort auprès de l’actionnaire et donc de la direction générale ?
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