Fin août 2002, Courrier International réservait un dossier entier aux « prochaines révolutions d’Internet ». Parmi celles-ci, « l’utopie du réseau intelligent » décrivait ce que devrait être le Web Sémantique : un réseau de données plutôt que de documents, destiné à améliorer le Web tel qu’on le connait plutôt qu’à le remplacer. Tel que décrit par Tim Berners-Lee, le W.S. permettra aux ordinateurs de délivrer des informations beaucoup plus précises car les données sur le Net et, surtout, leurs relations entre elles, seront alors beaucoup plus précises. Demandez aujourd’hui à votre ordinateur : « trouve-moi un endroit pluvieux dans un rayon de 150 kilomètres autour de telle ville ». Un moteur de recherche du Web vous trouvera quelques pages contenant ces mots. Par contre, avec le Web Sémantique, votre ordinateur pourra vous répondre : « J’ai trouvé cet endroit et je peux prouver qu’il y pleut et que c’est bien à 150 kilomètres de cet endroit ».
La principale crainte quant à la réussite du W.S. concerne l’ambition très (trop ?) forte de ce projet. Est-il réaliste ? Le projet ne donnera aucune application concrète si il vise à mettre au point un système censé ordonner les connaissances mondiales. Le Web Sémantique doit être simple et pratique à mettre en place et à développer, comme la première génération de la Toile. » Aujourd’hui, quelques rares logiciels de démonstration du W.S. commencent à voir le jour. Leur utilisation permet de pressentir ce que pourrait être le W.S. à grande échelle. Permettront-ils d’amorcer la pompe de l’enthousiasme comme la première version du Web l’avait fait ?