01 Informatique fait sa Une, cette semaine, avec le wecena dans un dossier : « Trois pistes pour réduire les intercontrats dans les SSII« . Les 2 autres pistes sont le chômage partiel et le prêt de salariés à un partenaire qui en aurait besoin au sein d’un même pôle de compétitivité (pour les SSII qui en font partie).
La piste wecena a pour avantage de créer de la valeur en termes de motivation, de fidélisation, de sens donné à son métier et d’image d’entreprise citoyenne au plus fort de la crise. Et, surtout, le wecena contribue à résoudre des problèmes majeurs de notre société : accessibilité et handicap, accès au savoir et éducation, santé, lutte contre la pauvreté, insertion et création d’emplois, … bref, le wecena rajoute une sacré dose d’humain dans les intercontrats.
Notez que je serai également interviewé sur BFM jeudi 23 avril 2009 à 23H (émission 01 Business, téléchargeable en podcasts).
Dans le même numéro 1990 du 16 avril de 01 Informatique, il y a également une enquête intéressante sur les logiciels libres avec un spectre assez large d’interviewés, d’Alexandre Zapolski (Linagora) à Frédéric Couchet (April / FSF France).
Tant que j’y suis, dans le numéro précédent, on pouvait lire un écho du post de Christian Fauré sur « la prolétarisation dans les sociétés informatiques ». Petite anecdote à ce sujet : étant donnée la durée forcément imprévisible et courte des intercontrats mis à disposition du monde associatif via le wecena, certaines de mes associations clientes commencent à parler des volontaires sous le terme d' »ouvriers Bac+5″. En effet, le plus simple pour elles est de commencer par leur confier des tâches pour lesquelles elles seront sûres que les volontaires pourront se rendre utiles dès les premières 48H de présence.
Exemples de travaux de ce type récemment évoqués avec les associations :
- référencer sur informatique un stock de 100.000 livres destinés à l’envoi en masse à des bibliothèques locales de pays du tiers-monde (Afrique, Haïti…)
- permettre à des enfants handicapés de rester dans des classes « normales » en rendant accessible sur informatique les centaines de pages des manuels scolaires utilisés par leur enseignant habituel (eh oui, qui dit handicap et « manuel pour handicapé » dit aussi « difficulté pour rester dans la classe où un manuel non spécialisé est utilisé »… pouvoir poursuivre une scolarité normale malgré un handicap tient parfois à peu de choses)
- initier à l’informatique 1.000 bénévoles qui sont des employés à la retraite et ne sont pas à l’aise avec l’informatique
Bref, avec le wecena aussi les tâches proposées au volontaire sont parfois relativement « ouvrières ». Mais à la différence des tâches plutôt déshumanisantes dans un environnement de génie logiciel industrialisé, il s’agit avec le wecena de permettre à un consultant AS/400 en intercontrat de pouvoir, lui aussi, servir une grande cause alors que son expertise AS/400 ne rencontre pas (ou peu) de besoins réels dans le monde de l’innovation sociale. Il s’agit, pour les associations, de pouvoir profiter de la motivation et de la bonne volonté de tout volontaire en intercontrat quelque soit son expertise. Notez quand-même qu’on a aussi des besoins beaucoup plus « classiques » de conseil en architecture, de développement Web, de conception de base de données, d’administration système & réseau, etc. Les volontaires motivés et qui ont les compétences pointues dont les assos ont justement besoin sont les bienvenus !
Mais le rapprochement entre l’expression « ouvriers Bac+5 » que j’ai entendu de la bouche de responsables associatifs (sans mépris aucun, au contraire) et la tendance à la prolétarisation dans certains environnement de développement m’a amusé.
Il faut aussi rappeler qu’il est bon pour une ss2i de garder un certains nombres d’intercontrats pour pouvoir répondre efficacement à la demande, sans faire attendre le client, une sorte de fond de roulement. Très bon article en tout cas merci.