Votez. Votez pour qu’Isabelle Aubry remporte le « prix des femmes formidables » d’un magazine féminin (il suffit de 3 clics). Cela lui permettra d’importer en France une thérapie canadienne efficace pour aider des personnes « cassées » par l’inceste à se reconstruire.
Oui, oui, l’inceste. L’interdit absolu, une base de notre humanité. Le truc impensable. Le truc qu’on ne peut pas dire et qu’on peut encore moins imaginer. Le truc qui fait que tel(le) collègue, tel(le) ami(e) que vous avez a souvent le vague à l’âme sans que l’on sache trop pourquoi, le truc qui fait qu’un(e)tel(le) s’est suicidé(e) sans qu’on ait vraiment compris pourquoi, le truc qui fait que tel(le) autre a basculé dans la violence, la drogue, la prostitution ou tout banalement la maltraitance de ses enfants voire la pédophilie. Je connais et ai pas mal discuté avec des victimes de l’inceste, qui sont des survivants et survivantes de l’inceste (maintenant adultes), avec des histoires de famille (car c’est de ça dont il s’agit généralement) toutes plus horribles et plus banales les unes que les autres. Suis-je quelqu’un à part pour autant? Malheureusement non. Vous aussi, vous cotoyez probablement des survivants et des survivantes, mais sans le savoir. Si, si. Etre fier d’avoir survécu à l’inceste, et avoir la force d’en faire un combat, ce n’est pas courant. L’inceste est tû si ce n’est pas ignoré ou refoulé. Et pourtant, ses ravages invisibles se prolongent des dizaines années après et, malheureusement, peuvent parfois se propager de génération en génération sous une forme ou une autre. Vous n’y croyez pas? C’est que vous avez peut-être la chance de ne pas avoir découvert toute l’horreur de la chose.
Isabelle Aubry a créé l’association internationale des victimes de l’inceste (AIVI). Elle fait tout pour que le tabou de l’inceste soit levé, que les gens osent parler et écouter, pour que des thérapeutiques efficaces soient enfin proposées aux victimes et pour que l’inceste soit reconnu comme un crime par la loi (et non pas comme une forme comme une autre de viol ou d’abus sexuel, alors que ses conséquences psychologiques sont tellement plus lourdes). Bref, c’est une femme bien, j’en témoigne. Grâce à elle, peut être que l’on rétablira certaines priorités: vaut-il mieux s’offusquer du fait que des pédophiles utilisent Internet pour leurs perversions? s’effrayer que des « prédateurs » enlèvent les petits enfants? ou bien commencer à s’intéresser aux victimes de l’inceste, dans toute la banalité de l’horreur qu’ils ont vécu, loin d’Internet et des kidnappeurs télégéniques mais trop près de certains membres de leurs familles dysfonctionnelles?
Enfin bon, vous avez compris le message: votez pour Isabelle Aubry sinon je vous fais les gros yeux (en général, c’est une menace qui marche bien avec mes enfants).