Sur son weblog, Clay Shirky discourt au sujet… des weblogs et
de l’amateurisation de masse de la publication. Naguère, au temps jadis d’avant, le processus de publication créait une
valeur non seulement parce que ce processus était coûteux (d’où une barrière à l’entrée et des opportunités d’échelle sur un
marché sans cesse plus concentré) mais aussi, du même coup, parce que l’éditeur devait sélectionner le contenu pour ne
publier que celui qui représenterait le plus de valeur sur le marché. Le développement de l’Internet et, aujourd’hui, des
weblogs, change la donne : le coût de publication est considérablement amoindri, les barrières à l’entrée se sont effacées,
et les auteurs n’ont plus à passer au travers du scepticisme professionnel de l’éditeur pour atteindre son public. Quels
modèles économiques peuvent se révéler intéressants dans ce contexte ? Créer une pénurie artificielle, en ne donnant accès au
contenu qu’aux seuls abonnés ayant payé est une solution envisageable. Mais l’abaissement des barrières à l’entrée rend très
probable l’apparition de « nouveaux entrants » sur le marché susceptibles de publier à coût plus bas voire nul. Restent les
revenus indirects : publicité, sponsorship et marketing direct. Le webloggeur (ou carnetier) peut également envisager de
demander des donations à ses lecteurs, éventuellement via une coopérative de webloggeurs. Enfin, il reste… la publication
sur papier. En effet, les rares personnes à gagner aujourd’hui de l’argent dans le monde des weblogs sont ceux qui ont publié
des livres décrivant le phénomène ! Mais la plus grande récompense pour le weblogueur n’est-elle pas simplement de participer
à la conversation ?