Googlez vos email

Jon Udell l’a testé pour vous : ZOË est un proxy mail (POP + SMTP) qui indexe tous vos mails et vous offre non seulement des fonctionnalités de recherche plein texte mais surtout des fonctionnalités (simples) de navigation dans les métadonnées de ces mails, principalement à partir des champs Subject, Date et From. Ce type de logiciel repose sur une architecture applicative que j’aimerais voir se répandre malgré son caractère paradoxal : il s’agit d’applications web déployés sur les postes clients avec des serveurs web « légers » ; et surtout, il s’agit d’application s’intégrant dans le travail quotidien de l’utilisateur puisqu’elle se présente sous la forme d’un proxy. Jon Udell regrette que les clients de messagerie ne supportent pas la gestion d’extensions des métadonnées transférables par messagerie.
Sans étendre les fonctionnalités des actuels clients de messagerie, un modèle d’architecture qui permettrait une exploitation plus poussées de métadonnées associées à des emails consisterait à ne pas utiliser de proxy POP comme dans ZOË mais un proxy acceptant du POP ou de l’IMAP comme source de données (serveur de messagerie) et offrant un service IMAP comme interface avec le client de messagerie. Ainsi, cette application offrirait par le biais de l’arborescence de dossiers IMAP une ou plusieurs vues arborescentes d’un graphe de méta-données associées aux emails qui circulent par le biais du proxy. L’interface web de l’application permettrait de pallier aux lacunes du client de messagerie en offrant toutes les fonctionnalités requises pour la gestion des méta-données. Malheureusement, il n’existe pas aujourd’hui, à ma connaissance, de proxy IMAP opensource et encore moins de proxy IMAP offrant des fonctionnalités de filtres (interception des requêtes et réponses) à la manière des filtres d’Apache 2. Mais bon, on peut toujours rêver… Dans tous les cas, ce type d’architecture à base de proxies filtrant (filtrant les usages du mail ici, mais aussi, plus simplement, filtrant les usages du web) semble être un excellent moyen de capturer des métadonnées de manière non perturbante pour l’utilisateur. Ceci constituerait une réponse judicieuse à la difficulté qu’aura le Web Sémantique à atteindre une taille critique : comment produire des méta-données pour alimenter le Web Sémantique ? par annotation manuelle ? par intégration de sources de données existantes ? par structuration automatique de sources non structurées ? ou bien par interception de méta-données comme dans le cas de ces proxies…
Wow, je viens de consommer mon quota annuel de buzzwords en un seul message !