Le Web Sémantique, ce que c’est, on le sait (plus ou moins). Ce que ce n’est pas, on ne le sait en général pas.
– Par exemple, le WS n’est pas de l’intelligence artificielle : les
applications RDF ne prétendront pas à l’intelligence mais restreindront leur
exploitation de RDF à un usage délibérément limité pour être efficace. Par
contre, l’union de toutes les données RDF à travers les applications Web
sera une source universelle de données d’une richesse extraordinaire.
– De plus, les applications RDF n’auront pas besoin (au moins au début) de
fournir des justifications de leurs raisonnements (« proof generation »).
Elles se contenteront d’avoir à fournir une réponse à une question dans leur
compétence (« proof validation »).
– Le Web Sémantique n’est pas un simple relifting des méthodes de
formalisation des connaissances (« knowldege representation »). De même que le
Web n’est pas un simple relifting de l’hypertexte (tel qu’il existait dans
les aides de logiciels sous Windows par exemple). Le Web Sémantique est à la
formalisation des connaissances ce que le Web est à l’hypertexte : il
s’exempte des hypothèses centralisées de vérité absolue (pas de
contradiction), d’exhaustivité de la connaissance (pas de trous) et de
« prouvabilité » totale et s’intèresse à ce que l’on peut faire avec des
connaissances incomplètes voire contradictoires.
– Le Web Sémantique, même si il n’est pas une modélisation
entités-relations, a beaucoup avoir avec ce mode de représentation.
– Le Web Sémantique n’est pas une nouvelle forme de base de données
relationnelles. Mais l’une des principales forces qui le fait avancer, c’est
l’idée d’exprimer sur le Web la richesse des données des bases
relationnelles de manière à les rendre traitables par toutes les machines
connectées. Le Web Sémantique est un modèle de données spécialement conçu
pour faciliter l’articulation de données provenant de différents modèles de
données. L’une de ses principales fonctions est de permettre l’ajout
d’information se rapportant à diverses bases de données et des traitements
complexes sur les données provenant de tous ces modèles.
– Le Web Sémantique n’est pas un système d’inférence. En effet, il a pour
objet de décrire la réalité dans sa complexité et fait donc très peu
d’hypothèses simplificatrices qui viserait à rendre ces descriptions traitables rapidement par un ordinateur. Par exemple, le Web Sémantique n’a pas de bornes. Comme le Web, on peut le parcourir sans jamais savoir quand il convient de s’arrêter. Heureusement, le Web permet de distinguer des périmètres (sites, racines d’URL…) qui permettent de bâtir des hypothèses réductrices en aval. Mais le contenu du Web Sémantique reste ouvert et donc unificateur. De plus, les systèmes d’inférence reposent généralement sur l’hypothèse que les faits soumis ne sont pas contradictoires. Au contraire, le Web Sémantique supposera que l’analyse des sources des descriptions qu’il contient permettra seul de pouvoir traiter celles-ci de manière utile.