La banque suisse UBS vient de faire don à une ONG britannique du code source pour un logiciel qui permettrait de financer la recherche médicale contre le SIDA. J’ai lu en diagonale alors n’hésitez pas à corriger/compléter/commenter mon propos vis les commentaires ci-dessous… Ce que je comprends : l’originalité de ce logiciel financier, c’est de mettre l’intérêt privé (une banque suisse…) au service d’une innovation d’intérêt général (trouver un médicament pour guérir le sida). Pour ce faire, le logiciel permet d’automatiser des transactions financières appelées « Social Impact Bonds », une forme d’« obligation » privée dédiée au financement de l’impact social. L’intérêt principal de ce logiciel est de sécuriser des collectes de dons provenant de collectivités publiques ou de particuliers (les souscripteurs de ce contrat d’obligation) ainsi que l’intervention des banques.
Le principe de fonctionnement ressemblerait à ceci. Les investissements privés des banques servent à payer les laboratoires de recherche sélectionnés pour l’exécution de ce contrat. Si jamais un médicament est trouvé dans les 25 ans, alors les dons des particuliers ou des Etats vont rembourser les investissements des banques (avec intérêts). Si jamais aucun médicament n’est trouvé par les chercheurs, alors les dons des particuliers et des Etats leurs sont remboursés (sans intérêts) pour qu’ils puissent financer d’autres projets alors que les banques auront perdu leur mise de départ.
Ce logiciel apporte la sécurité financière fournie par la technologie « blockchain » « Ethereum ». Une « blockchain » est un ordinateur mondial unique, coordonné par des millions de PC ou téléphones. Une blockchain permet, entre autres, de générer une cryptomonnaie telle que bitcoin (bitcoin utilise sa propre blockchain). Dans le cas de la blockchain Ethereum, elle permet de sécuriser des contrats financiers complexes tels que les Social Impact Bonds. Ce logiciel est donc un « smart contract », c’est-à-dire un logiciel pour blockchain. D’où son nom de « Smart Impact Bond ».
Pour en savoir plus :
Cet article en français explique assez bien le concept de Social Impact Bond et les freins à son adoption en France mais n’aborde pas les apports d’une sécurisation des SIB par une blockchain :
http://www.fiscalonline.com/Les-Social-impact-bond-sont-ils,7342.html
Un collectif dénonce les SIB comme une menace d’excès de financiarisation de la société :
http://www.politis.fr/blogs/2015/04/gare-aux-social-impact-bonds-30865/
La presse en vante au contraire certains mérites :
http://www.slate.fr/story/94897/finance-sociale
http://www.levif.be/actualite/belgique/social-impact-bond-etat-des-lieux/article-opinion-413209.html
Hugues Sibille recommanderait d’expérimenter les SIB en France (je n’ai pas lu le rapport) :
http://www.economie.gouv.fr/innover-financierement-pour-innover-socialement
Ping : Un lab pour que l’État démocratise les blockchains ? | Jean, aka Sig(gg)